Durant des années, je n’ai pas été prête à rencontrer quelqu’un.
Je commence tout juste à être prête, mais pas encore tout à fait.

Je veux être une personne épanouie, bien dans sa peau. Pas une de ces femmes qui prend son conjoint pour un thérapeute. Et puis j’ai des tas de choses à faire dans la vie, des tas de choses qui m’intéressent. Envie de découvrir, de croquer, de dévorer, livres, cinéma, théâtre, voyages, nouvelles saveurs, nouvelles odeurs, nouvelles personnes.

Mes kilos en trop m’ont servi de rempart entre les autres et moi.
Ça n’a pas marché à 100 %, je me faisais draguer quand même ! Mais une femme a besoin d’exister dans le regard des hommes, et si je mets un décolleté, je m’attends à ce qu’on le regarde !

Bien sur la route est longue, alors il m’arrive de craquer.
De me dire pourquoi pas moi ? Pourquoi je suis seule ?

Mais au fond de moi je sais que j’ai évolué lentement, que j’ai tué mes démons, réglé mes problèmes, et qu’il n’est pas l’heure encore…

C’est facile de tomber dans le discours classique ! C’est pourquoi je préfère écrire que parler.

Le discours que l’on peut tenir peut être en totale contradiction avec ce que nous ressentons au plus profond de nous.

Peut être ne savons nous pas nous même ce que nous voulons, peut être faisons nous des rechutes, des aller, des retour, avant de savoir qui nous sommes, qui nous voulons être.

C’est ce que je ressens au plus profond de moi. J’ai évolué, parfois régressé, on apprend pas à marcher sans tomber !
Il n’y a pas d’évolution sans souffrance !

Alors le discours classique on l’adopte, “pourquoi suis-je seule ?” parce que la société est prête à l’ entendre.

Parce que les questions classiques c’est “pourquoi tu ne cherches pas ?” et moi je ne rentre pas dans les cases !

Mais que savent les autres de nos cheminements intérieurs ?  Qui sont ils pour si vite nous coller une étiquette, savoir mieux que nous ce que nous voulons ?

La route est longue, la solitude parfois pesante, même si j’ai mes filles, ma famille, quelques amis.

J’ai besoin du contact des hommes, de leur amitié. Mais je me méfie dès que je sens un soupçon d’ambiguïté, même si je n’ai rien contre les compliments.
Quand je rencontre un homme seul, je ne me dis jamais : chouette un mec libre, je tente ma chance !
Parfois je me dis qu’il faudrait presque s’inventer un Jules pour avoir la paix !

Je ne suis pas tout à fait prête, je le serai bientôt.
Ce jour là je serai comme une femme qui sort d’un chagrin d’amour, d’un veuvage et qui remet la casquette de la disponibilité…