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C’était un soir de semaine. Mon amant venait de me quitter. La maison était calme. Je rangeais un peu, les fenêtres étaient grandes ouvertes sur la nuit et le jardin, je ne me décidais pas à aller au lit, trop d’émotions encore vivantes en moi.

Je ressentais des sensations ambivalentes… J’ai fait tout un billet sur l’ambivalence…

J’étais heureuse de l’avoir vue, heureuse car très souvent j’ai peur que ça s’arrête.

Il y a toujours ces moments où je doute, comme on pourrait douter de sa foi. 
La frustration, les absences, le fait de ne pas pouvoir le voir comme je voudrais engendrent des douleurs et une tension, une passion sans bornes !

Mais quand je le vois, il y a des moments où comme dans toute vie de couple, ce n’est pas le top, je ne suis pas forcément en forme, ni dans l’ambiance, cette sensation me fait douter.

L’amour devrait être comme dans les contes de fées !

Mais ce n’est pas le cas… 
Alors dans ces moments là, la réalité et ma fichue lucidité me rappellent à l’ordre. Ma lucidité me rappelle que je n’ai jamais vécu avec lui, que je passe trop peu de temps avec lui. 

Le plus souvent il est craquant, mais parfois il peut m’agacer…

Alors tout en étant totalement rassurée, parce que oui, on va continuer à se voir et à faire l’amour ensemble, j’avais retrouvé ce sentiment que j’avais oublié ! 

Il faudrait du temps avant de vivre ensemble, il faudrait essayer même en partant en week-end et en vacances ensemble ! Voilà ce que me rappelle ma fichue lucidité ! 

Je n’en reste pas moins ravie de ne pas avoir à vivre cette ambivalence, tous les jours ou au jour le jour !
Et puis je n’ai jamais eu l’occasion de vivre avec un homme que j’aime, je ne sais pas ce que c’est !

Et si le commun de mortels me dirait sûrement “c’est génial” moi je sais que je dirais : oui mais voilà ! 
On ne tombe pas en pâmoison quand on voit son homme au saut du lit ! On le préfère beau et bien habillé qu’en caleçon froissé ! 
On a pas toujours envie de câlins ! 


Je ne supporte pas l’ennui, je ne supporte pas les chaînes… Je sais qu’accepter que ce ne soit pas toujours le top, c’est aussi grandir ! 

Je suis une grande rêveuse qui préfère ses rêves à la réalité ! 

Et en même temps je me trouve trop lucide ! Quelle ambivalence !

Ça me rappelle ma jeunesse !

Je tombe raide dingue d’un garçon, celui là je le veux à tout prix ! 
Et puis un jour il est là, il m’embrasse à perdre haleine… 
Et puis un jour il vient me chercher chez moi, et je me dis “il n’est pas si beau que ça”. Et je me demande si il me plaît encore et si je vais continuer l’histoire ! 
Tant que frustration, désir il y avait, le garçon était paré d’une aura d’idole. Le jour où il devient un humain, il n’est plus un Dieu, et j’ai soif d’absolu ! 


Bien sûr j’ai grandi depuis je ne ressens plus ça, un physique ne suffit pas à me retenir ni à m’attirer !

Les hommes ont souvent peur dans les débuts d’une relation ! 

L’image d’Épinal de la fille romantique qui s’attache trop vite, voit en lui le prince charmant et veut des bébés tout de suite ! 

Les clichés ont la vie dure ! Et point besoin d’être en couple pour le savoir, en tant que femme célibataire, combien de fois ai-je pu constater une certaine réserve chez des copains, voire de vagues connaissances ! 
Sympathique, drôle et adorant danser, ça cache quelque chose, qu’est ce qu’elle me veut ?

Et pourtant ! Si vous saviez comme parfois j’aimerais être romantique et naïve et mettre ma fichue lucidité au placard !