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Les chaussures et moi c’est une grande histoire d’amour !

J’adore les escarpins ! Je les collectionne !

L’ennui c’est que c’est pratiquement impossible de mettre des chaussures neuves ! Elles me font trop mal au pieds ! Ou alors il faut que je prenne une taille au dessus… Mais dans ce cas là, le jour où elle vont “se faire” comme on dit, je vais les perdre !

Si je prends ma taille, il faudrait “les faire” à la maison, et ça je n’aime pas trop ! M’étaler sur le canapé avec mes escarpins, et puis non, chez moi j’aime le confort !

La vérité c’est qu’il me faudrait du 38 et demi… 38 serre un peu, 39 est trop grand ! Il m’est arrivé de trouver des demi tailles, mais c’est rare et souvent hors de prix !

Il y a aussi les autres chaussures, les salomé, les brides, les lacets, les bottines.  Ces chaussures là tiennent au pied, même si on prend une taille au dessus, car la bride est là pour ça ! Mais l’escarpin rien à faire, il faut qu’il serre un peu, sinon il risque de rester sur le quai au moment où vous montez dans le train : ne riez pas, ça m’est arrivé !

Pour “faire” les chaussures, ma grand mère prenait du papier journal qu’elle mouillait et l’enfonçait dans la chaussures. Il paraît qu’en séchant le journal ramollissait le cuir… J’ai essayé, mais je ne suis pas convaincue…

C’est grâce à mon frère que j’ai découvert les embauchoirs ! Bien sûr je savais que ça existait, mais je m’explique… Et j’en profite pour digresser un peu !

Mon frère Cédric est un adepte des Weston (ce modèle) depuis ses 15 ans environ. Ses chaussures lui durent 10 ans, si il ne doit en acheter qu’une paire ce sera celles là ! Il n’y avait à l’époque, qu’une boutique sur les Champs, ça avait un petit côté élitiste ! 

Ses chaussures ont été un sujet de plaisanterie, car il a souvent dormi avec, souvent écrasé les orteils sensibles de ses sœurs pendant les soirées, pourtant avec le poids de la semelle on l’entend arriver de loin. Le jour de son mariage, Benjamin avait fait en discours en disant qu’il ne quitterait pas plus sa femme que ses Weston, ce qui était une garantie de fidélité !

J’avoue que même si je n’ignorais pas la rareté de la chose, j’en ignorais le prix. Un jour Cédric m’a confié ses précieuses chaussures, car j’avais un bon cordonnier près de chez moi, en me demandant de faire changer les fers. À l’époque je mettais moi-même des fers à toutes mes chaussures, c’était le temps où elles duraient (les chaussures) !

Le jeune cordonnier en me voyant poser sur le comptoir les chaussures, a levé les yeux et m’a regardé avec.. je ne sais quoi… Étonnement ? Quand j’en ai demandé la raison à mon frère il m’a parlé du prix, du prestige, de la rareté etc.
J’ai compris que j’avais du passer pour une milliardaire !… ou une sale bourge, allez n’ayons pas peur des mots !

Mais revenons aux embauchoirs. Quand il a acheté ses premières chaussures, le vendeur lui a fortement conseillé de mettre des embauchoirs les rares fois où il ne porterait pas. De lourds embauchoirs en bois, ce qui nous faisait rire ! Les chaussures déjà lourdes en temps normal pèsent une tonne avec les embauchoirs.

C’est ainsi que j’en ai adopté aussi ! Il y a les tous simples en plastiques que l’on trouve chez le cordonnier du coin. Et puis les vrais en bois. Ils sont réglables en largeur, et longueur. Mieux si vous avez un “oignon” vous pouvez en mettre un faux sur l’embauchoir pour le cuir adopte la forme ! 

Maintenant mes chaussures neuves font un petit séjour dans le placard avec des embauchoirs avant d’être portées pour de bon !

Bonus : Pour la petite histoire, Cédric a eu à Noël, le livre de Didier Van Cauwelaert qui raconte l’histoire de Weston, qui est un chausseur de Limoges ! Hé oui ! 

Je ne l’ai pas encore lu, mais je sens que je vais adorer, en plus il est très bien illustré !