Quand je regarde les infos je me dis que l’on vit une drôle d’époque, faut-il en rire, en pleurer ou couper le son ?
D’un côté une jeune fille qui se bat pour la planète, et reçoit même des menaces de mort de l’autre ceux qui publient des panneaux sur les réseaux sociaux accusant les jeunes : ” vous qui ne quittez pas vos écrans, qui êtes les champions de l’électronique, vous êtes bien mal placés pour parler d’écologie, commencez par faire la relation entre poubelle et déchet. ! “
Et pour illustrer une photo de concert en plein air, ou plutôt de l’après : une poubelle géante dans un champ.
Je plains les habitants de Rouen. L’inquiétude est légitime, que faire ? Faire ses valises n’est pas si simple. Nous sommes tous devenus des saint Thomas, les beaux discours personne n’y croit.
Je ne comprenais pas les gens qui voulaient partir, quitter Paris, quitter l’Ile de France. Je n’ai pas compris que mes filles tellement citadines partent habiter à la campagne. Maintenant je comprends mieux. Peut-être parce que j’avance en âge. Comme dit la chanson ” il serait temps que je devienne raisonnable à mon âge “
Au contraire ce sont mes filles qui n’ont qu’une hâte c’est que je les rejoigne le plus vite possible, comme si je courrais un danger imminent. C’est normal quand on est loin et qu’on entend parler de Paris ces dernières années, ce ne sont pas de bonnes nouvelles.
J’aime Paris, j’aime l’Ile de France, je suis une bonne nature, je peux être heureuse partout. Mais j’en ai assez des transports, des grèves, des colis suspects, des feuilles sur les rails, même quand ça marche bien ce n’est pas une partie de plaisir d’aller travailler tous les jours en transport.. Je ressens la fatigue maintenant, métro boulot dodo.
Côté boulot ça ne s’arrange pas non plus, ce n’est pas propre au public, on vit une drôle d’époque, tout se dégrade, tout le monde se fout de tout.
Je suis devenue comme ça aussi. Je pense à la chanson “ je voudrais seulement qu’on me foute la paix ”. J’étais dynamique, toujours partante, j’avais des idées, je donnais mon avis. Mais nos chefs à deux plumes sont comme des ministres, ils ne pensent qu’à leur carrirère, ils restent deux ans et s’en vont, leur devise ” pas de vagues, pas de vagues “, ils vont même jusqu’à dire ” arrangez-vous entre vous “. Les clashs se multiplient, quand il n’y a pas de capitaine, la mutinerie n’est pas loin.
Alors je fais comme tout le monde, je ne donne plus mon avis, je n’ai plus d’idée : j’ai trop bien compris à quoi ça sert : à faire le boulot que les autres n’ont pas envie de faire. Dire à un fainéant de travailler, c’est un peu trop risqué, le chef à deux plumes ouvre le parapluie ou va se plaindre au chef à trois plumes. Mais s’appuyer sur des gens dynamiques, motivés et qui aiment le changement ça c’est plus facile à faire. Et il y en a, je vous rassure même si ils sont tous plus jeunes que moi : dans la trentaine.
Nous ne sommes pas des enfants mais nous aimerions bien être un peu considérés. Ceux qui ne font rien finissent dans un placard avec un téléphone et internet, personne ne les ennuie. Ceux qui travaillent s’en prennent plein la tête à la moindre erreur.
Maintenant je fais comme les suiveurs. Je me tais, j’attends que ça se passe, j’attends la quille. Et même provocatrice, j’attendrai même avec délectation que l’on me passe un savon ! J’ai déjà ma réponse toute prête : vas-y… Ah oui maintenant les chefs branchés à deux plumes veulent être tutoyés !
- Vas-y ? Qu’est-ce que tu va me faire ? Me muter dans un autre service ? Tant mieux je changerai d’air ! Me baisser ma note annuelle ? Il n’y a plus de note et je ne veux plus d’entretien annuel ! Me refuser le télétravail ? Personne n’osera il faut le justifier et nous sommes tous en télétravail, en plus c’est le chef à 4 plumes qui prend la décision finale ! Me mettre en conseil de discipline ? Pas de soucis j’ai des arguments en défense.
Qu’est ce que tu vas me faire ? Je vais te le dire moi : rien du tout ! Depuis quand la hierarchie a du courage ?
J’en ris d’avance !
Ce billet est un peu triste, je sais. Mais je vous rassure il y a beaucoup de choses positives dans ma vie. Mes filles chéries viennent me voir pour mon anniversaire, nous préparons le mariage d’Athéna et Jim, Artémis va être titularisée et demander sa mutation, elle et Jérémy se marieront sûrement l’année d’après sa sœur. Toutes ces choses positives, c’est cela ma vie, pas le travail, ni les grèves de train, ni les tristes nouvelles à la télé.
10 réactions
1 De brigou - 13/10/2019, 09:11
Si l’on écoute toutes les infos, on peut vite prendre peur ! alors je dose.
Côté boulot, je suis restée en contact avec une amie/collègue, quand je l’écoute me raconter le monde du travail, j’apprécie ma retraite :-)
Que de mariages chez toi, c’est sympa !
2 De Louisianne - 13/10/2019, 16:17
@brigou : Je comprends qu’on ne regrette pas le monde du travail ! Moi c’est le contraire, je suis en contact avec beaucoup de retraités et je les envie !
3 De lecteur de commentaires uniquement - 13/10/2019, 20:16
@Louisianne : Je n’ai pas l’impression que brigou regrette le monde du travail.
4 De Louisianne - 14/10/2019, 11:25
@lecteur de commentaires uniquement : Tu ne lis que les commentaires, mais tu les lis trop vite :
” Je comprends qu’on ne regrette pas le monde du travail “. Ce qui signifie que Brigou ne regrette pas le monde du travail et que je la comprends !
5 De lecteur de commentaires uniquement - 14/10/2019, 17:38
@Louisianne : Brigou a écrit : “Côté boulot, je suis restée en contact avec une amie/collègue, quand je l’écoute me raconter le monde du travail, j’apprécie ma retraite”.
6 De lecteur de commentaires uniquement - 14/10/2019, 17:43
@Louisianne : lecteur de commentaires uniquement a écrit : “Je n’ai pas l’impression que brigou regrette le monde du travail.”
7 De Moune - 15/10/2019, 12:00
Mon fils vient d’emménager dans le 18 ème. Le bon côté. Le côté BOBO. mais bon, à 200 m il y a la porte de la chapelle, Clignancourt, chateau rouge… Beurk. Rien que d’y passer j’ai la nausée et des frissons. C’est horrible, ça ne ressemble à rien ! Je suis heureuse de partir en Bretagne, d’avoir bientôt une grande maison et de pouvoir y accueillir mes enfants quand il y aura une guérilla urbaine en île de france, une vraie qui dira son nom, pas comme l’actuelle larvée, insidieuse, usante et déprimante. Au boulot ben c’est comme toi, déprimant, vidé de sens, à côté de la plaque et comme toi je fais le dos rond maintenant. J’ai pas d’avis, pas d’idée, je fais ce qu’on me dit, je fonctionne bêtement. C’est tout ce qu’on nous demande au fond… Mais comme je voudrais que ça s’arrête !
8 De Louisianne - 15/10/2019, 15:15
@Moune : Je me souviens d’un collègue qui partait en retraite et nous a dit : ” finalement je n’irai pas sur la côte d’Azur c’est une zone à risques ” il n’avait pas tort c’était juste avant l’attentat de Nice. Un de mes neveu qui ne jurait que par Paris est finalement parti en banlieue dans les Hauts de Seine.
Et le travail oui en effet, pas de vagues, hélas on finit par devenir un mouton !
9 De daniel10 - 20/10/2019, 09:08
La vie devient de plus en plus compliquée alors que les moyens techniques ne manquent pas. Le Burn-out est présent dans presque toutes les entreprises.
Les chefs à plumes semblent heureux là où règne le malheur !
Les grèves, les manifs n’arrangent rien.
On ne peut lutter contre tout. Beaucoup d’affection
daniel
10 De Louisianne - 20/10/2019, 10:13
@daniel10 : J’ai eu deux amis victimes de burn out. Des entreprises en difficulté don tles clients se faisaient rares, donc on mettait la pression sur les chefs de projet pour qu’ils fassent du chiffre, mais impossible ou très difficile de faire signer des clients qui n’ont pas envie de signer ou qui n’ont pus les moyens. Oui le monde devient difficile.