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Dimitri n’a pas l’air emballé par les chambres d’hôtels. Chaque fois que je lui ai proposé, il a éludé, il a trouvé une autre solution. Est ce que ça lui parait trop clandestin ? Ou trop petit ? Il m’a dit un jour que lui il est plutôt “maison”. Comme je le comprends, moi l’amoureuse des maisons !

Donc je prends les choses en main. C’est la première fois que nous allons passer tout un week-end ensemble. Autant faire les choses bien !

Je trouve l’idéal. Une petite maison dans la campagne, ni trop grande, ni trop petite. Je vous passe les détails matériels, réservation, date, choix de l’endroit idéal ni trop près de chez moi, ni trop loin, pratique pour lui etc.

Le jour J, c’est un peu la course. Je me suis levée tôt, j’ai fait les courses. Je suis en voiture, lui il est en train. Il n’arrête pas de m’envoyer des sms et je frôle l’excès de vitesse, je veux que tout soit parfait, je veux être dans les temps.

Enfin j’arrive à la maison. Cela me rappelle ma maison de campagne, c’est comme si elle était à moi, je me la suis déjà appropriée, j’ai un rapport privilégié avec les maisons. Je vide mon panier dans le cuisine, je mets le champagne au frais. Je fais le lit en vitesse, il ne sera pas au carré, mais tant pis. Je pose sur la table de nuit le gel de massage et les ca*potes à la fraise, sur une petite table, mon vieux poste lecteur de CD et les compils de musique douce préparées à l’avance. Une télé dans la chambre, bof je m’en fous, je ne suis pas venue pour regarder la télé !

Je remonte le thermostat pour que la température soit bonne, j’ai allumé le chauffe eau aussi comme on me l’a montré.

Voilà tout est prêt pour accueillir le mâle ! J’ai lu un jour ceci : les femmes ont besoin d’accueillir l’homme dans leur maison, de la préparer pour lui. Si elle n’ont pas de chez elle, elles inventeront quelque chose !

C’est exactement ce que je viens de faire ! J’ai “inventé” ma maison !

Puis je reprends ma voiture, sentant la nervosité me gagner au fur et à mesure que l’heure approche. Un œil sur le compteur de vitesse, le deuxième sur l’horloge digitale, le troisième sur mon portable.

Il m’appelle au moment où je me gare sur la parking de la gare, je n’ai même pas le temps de descendre de la voiture pour l’accueillir. Je le vois de loin, il marche vers moi, en portant son sac de voyage, il sourit.

Je parle toute seule : Ce n’est pas possible !

Et si c’est possible ! C’est vers moi qu’il vient ce bel homme tout sourire ! Sans doute ai-je derrière moi trop d’années de manque de confiance en moi pour que ce soit naturel de plaire à un fantasme ambulant !

Il monte près de moi, il m’embrasse, il est encore plus beau de près. Je lui demande si il veut bien conduire, je n’en peux plus.

Il prend le volant, tandis que je lui caresse la nuque, les cheveux. que j’admire son profil concentré sur la route.

Je lui dis que j’ai fait le lit vite fait, et il rit, il me dit qu’il n’est pas du genre à me faire une réflexion parce que j’ai fait le lit de travers. Il rit encore quand je lui dit que je voulais ouvrir la maison avant son arrivée. Que je ne voulais pas qu’il arrive pour “travailler”, décharger la voiture, ranger le frigo, faire le lit. Il me dit “je l’aurais fait sans problèmes”.

- De toutes façons, on devra fermer la maison ensemble.

Nous arrivons à la maison. Il voudrait bien prendre une douche, mais le chauffe eau n’a pas eu le temps de chauffer. Je lui propose du champagne, mais il préfère un café. Nous sommes épuisés tous les deux. Nous prenons nos tasses pour aller les boire sous la couette.

à suivre