draps.jpg

C’était un jour de froid, mais avant le grand froid.

J’étais chez moi, je crois que je rangeais ou que je traînais sur mon PC. J’ai reçu un SMS de Tristan, il m’a dit qu’il aimerait passer me voir, qu’il avait eu une semaine horrible : j’ai besoin de tendresse, mais je ne suis pas sûr de pouvoir en donner, tu es d’accord !

J’ai répondu bien sûr, viens !

Puis il m’a renvoyé un SMS pour me dire dans combien de temps il serait là. Le temps pour moi d’enfiler une jolie robe, une robe d’été, il fait chaud chez moi, de mettre de la musique, de tirer les rideaux.

Quand il est arrivé, il était tout froid, je l’ai emmené dans la chambre. Je l’ai allongé sur le lit et j’ai vu qu’il fermait les yeux pendant que j’enlevais ses vêtements un à un. Je réchauffais chaque parcelle de peau avec mes mains. Il fermait toujours les yeux et il avait l’air de porter le poids du monde sur ses épaules. J’ai fait tomber une pluie de petits baisers sur son corps.
Je croyais rêver de mon alter ego physique, brun à la peau mate, et je m’étonne et m’émerveille à chaque fois de découvrir ce corps de blond imberbe, parsemé de petites taches de rousseur.
Bientôt il a bougé, et n’a pas pu résister, il fallait qu’il me touche aussi.

Je ne saurai décrire cette étreinte belle comme les autres, mais peut-être plus passionnée. Je prenais son visage à deux mains, j’accrochais mes ongles à ses cheveux, souvent il emprisonnait mes mains dans les siennes. Ce que l’on ne pouvait dire avec les mots, on le disait avec les corps. Je plongeais mes yeux dans les siens. Avant lui je disais que les yeux bleus n’étaient pas expressifs, mais c’était avant…
J’aurais voulu prendre sa fatigue, son stress, ses soucis, et les jeter par la fenêtre… J’aurais voulu tant de choses…

Puis je l’ai retenu un peu quand il a voulu partir. Et nous nous sommes levés, près de la porte d’entrée, comme d’habitude nous nous sommes embrassés mille fois en murmurant des mots, lesquels je ne sais plus.
Il m’a dit “je me sens vivant” et j’ai compris ce qu’il voulait dire.

Je l’ai regardé partir, en passant de la fenêtre du salon, à celle de la cuisine pour le voir de l’autre côté de la maison passer le portail.

Je m’en voulais de n’avoir pas pu faire plus, j’étais triste de le voir triste.

Plus tard en fin de journée, Tristan m’a appelée via Skype, il m’a dit merci, et m’a dit que c’était un peu court, qu’il s’en voulait un peu, qu’il voulait juste me dire un petit bonsoir. Je lui ai demandé si il allait mieux, il m’a dit toujours pareil…