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Avant que mes filles ne deviennent capables de faire des conneries, bêtises, j’ai eu une jeunesse moi aussi, ainsi que ma fratrie. 

C’était l’époque où nous étions déjà relativement “grands”, plus de 20 ans pour moi, j’avais le permis, Camomille aussi avait le permis. En juillet à la Sauvageonne, c’était ambiance famille, même si nous sortions bien sûr. En août, Camomille et Cédric invitaient des copains, les parents étaient partis. Servane avait 12 ans, mais restait sous la garde des “grands”, je me demande comment mes parents faisaient pour avoir confiance ! Certes, les aînés étaient protecteurs, ne l’auraient pas laissée partir avec n’importe qui, ni seule. Mais pour ce qui est de l’exemple ” à suivre “, je ne suis pas sûre que soirées alcoolisées et enfumées soit une bonne chose quand on est trop jeune.

Pour ma part, j’y allais parfois le week-end, mais je n’y passais pas tout le mois d’août. D’une part je travaillais déjà, d’autre part les amis de ma fratrie n’étaient pas forcément les miens. Enfin et surtout ma sœur en Cheftaine, organisée, certes, mais avant tout autoritaire, très peu pour moi ! 

Ce week-end là pourtant j’y étais. À cette époque, la mode, la notre était aux ” jeux intervilles “. Deux équipes étaient formés, et nous faisions des jeux dans la piscine, course de lenteur (bien plus drôle que la course de vitesse), relais, “Jacques a dit”,  balle au prisonnier, pétanque, etc. 

Les équipiers avaient autour d’un bras, un morceau de vieux drap découpé, pour les reconnaître. Les bleus (facile un drap bleu), les roses, bien plus drôles, un drap rayé rose. 

Bien entendu les jeux duraient au delà de l’après midi. Le soir c’était “les bleus font la vaisselle, les roses mettent la table” , et autres blagues et défis comme chaque fois qu’on forme des équipes. 

C’est ainsi qu’un soir, nous partons tard à Petite Colline endormie, après une soirée alcoolisée. Chacun chante dans les rues la chanson de son équipe : “Gens de Petite Colline qui ne dormez pas, c’est à cause des roses, des roses que vous ne dormez guère”

Puis de fil en aiguille, nous commençons à faire des conneries, bêtises, en riant comme des demeurés, Cédric et Julien, un de ses copains, en tête. 

Sur la place, il y avait un garage avec des pompes à essence. Un grand hangar aujourd’hui transformé en pharmacie qui ressemble toujours à un hangar. Les garçons commencent à inverser les tuyaux des deux pompes, puis mettent devant la pompe un panneau “Glaces Miko”. 

Sur la place deux cafés se font face. Des concurrents si on  peut dire, quoiqu’ils ne le sont pas vraiment. Mais à l’époque, les deux patrons ne s’aimaient pas trop !
Le défi assez dur à réaliser, mais tout de même trop drôle : mettre toutes les tables et les chaises de la terrasse de l’un sur la terrasse de l’autre, et vice versa. J’en ris encore. 

Pour finir Julien perché sur les épaules de Cédric, monte sur le socle de la statue de la république, et l’entoure de papier toilette des pieds à la tête. Je suis vaguement choquée, il ne faut pas pousser quand même ! C’est ici qu’on joue la marseillaise le 14 juillet ! 

Puis nous allons nous coucher. 

Le lendemain matin, nous sommes à la terrasse du café du centre. Les patrons n’ont pas perdu de temps pour récupérer leur mobilier. Les gendarmes sont là. Ils enquêtent en buvant un ricard. Ils disent au patron qu’ils soupçonnent une bande de jeunes ados qui ont fait une boum, dans le bas du village. Ils s’arrêtent pour discuter deux secondes avec nous, les petits anges bien élevés. D’ailleurs nous ne sommes que des touristes, nous n’avons pas l’accent ! 

Puis les gendarmes disent qu’ils vont enquêter dans le café d’en face, et boire un autre ricard. 

Que s’est il passé ? Rien probablement ! 

Les temps ont bien changé, aujourd’hui les gendarmes refusent de boire de l’alcool, même à la fête à Petite Colline ! 

Quand à la statue de la république, chaque fois que je la regarde trôner sur la place, je ne peux pas m’empêcher d’y repenser. 

Comme vous le savez, tous ces jeunes gens, dont je suis, ont tous eu des enfants qui sont des anges ! 

Le camping ? Quel camping ?