coffreIl y a quelques temps j’avais confié un secret à une personne. Un secret pas si important, mais disons une chose que je ne comptais pas dire à mes filles et  il y a des petites choses que j’aimerais bien dire à quelqu’un

Plus tard j’avais dit le secret à mes filles, parce que le temps passe et les choses perdent de leur importance, parce que les secrets à la vie à la mort il n’y en a pas tant que ça… Pas plus que les grands secrets qui pourraient faire basculer une vie, j’aimerais bien ! comme dans les romans d’autrefois !

Récemment la personne en question a parlé du secret à Athéna… Qui était déjà au courant ! Je ne vais pas prendre mon épée pour aller trucider l’indiscret… Indiscret qui serait sans doute assez stupide pour dire à Athéna : mais pourquoi as tu dit à ta mère que je t’avais dit que… et blablabla….

Personnellement je suis une tombe… Je suis d’ailleurs parfois surprise quand une personne me confie un secret et que cette même personne répète le même secret deux jours après à une assemblée de 4 ! Un peu vexant de s’être crue personne de confiance, seule détentrice d’un secret d’état !

Mais ceux qui répètent sont légions… J’ai souvent vu ça au travail… Vous assistez à une réunion au sommet. Au retour vous en parlez à une collègue de confiance (enfin vous le croyez), sans même lui préciser de ne pas en parler, parce que ça tombe sous le sens !
Et elle parle ! Et si vous le lui reprochez elle s’écrie la main sur le coeur :
- mais je n’ai pas dit que c’était toi qui me l’avait dit !
- sauf que la seule personne susceptible de t’avoir donné cette info c’est moi Banane ! Pas grand chef à trois plumes !

Moi j’avais tendance à faire plus confiance aux hommes ! Parce que le masculin de commère, compère est peu employé ! C’est vrai que pour certains homme ça peut marcher, vu leur peu de mémoire !
Mais souvent c’est pire ! Ils répètent en toute innocence, parce qu’ils n’ont même pas réalisé que c’est grave, que c’est un secret… Et si vous leur reprochez alors là ! Ils vous embrouillent comme diraient mes filles !
Non mais qu’est ce que vous êtes pénibles avec vos histoires de filles ! Vous êtes bien une femme pour faire autant de tralala !
Ils retournent la situation et c’est vous la commère ! Pas faux d’ailleurs ! Qu’est ce qui vous a  pris de lui parler ? Je parle en connaissance de cause, mon ex-mari était de ceux là !
Un jour je l’ai entendu médusée, raconter au téléphone à un copain, les déboires matrimoniaux de son propre frère que ce pauvre innocent nous avait confié lors d’un triste dîner !

Inutile de dire que je parle beaucoup moins…
Mais tout cela m’a amenée à réfléchir à un problème existentiel bien plus que tout ce que j’ai écrit avant…

Je me suis rappelée de ma jeunesse, ou même d’un âge plus avancé, avant que je ne me méfie des commérages…

Dès que j’étais en confiance avec quelqu’un, dès qu’une personne m’intéressait, je me confiais. Je confiais des choses jamais dites, des choses qui ne se disent pas au premier venu… Ne le répète pas, je le dis parce que c’est toi… C’est une marque de confiance !

Maintenant je me demande pourquoi j’avais ce travers.
Est ce que l’on croit ainsi être aimé davantage ?
(Alors qu’on apprend en vivant que c’est parce qu’on écoute qu’on est apprécié)
Est-ce parce que l’on croit être plus intéressant, plus profond, moins banal ?
Est que l’on croit devenir unique, une sorte de héros dans le coeur de l’autre ?
Est que l’on attend de la reconnaissance, parce qu’on a donné une part de nous ?
Est ce que l’on croit s’être trouvé un allié pour la vie ?
Ou parce que l’on croit être enfin compris ?

Aujourd’hui cela me parait bien pathétique cette rage de se confier… Et je me dis qu’à défaut d’alliés, j’ai sûrement acquis la confiance en moi puisque je n’en ai plus besoin…
Ou peut-être que mon blog est là pour ça ! Au fond j’ai toujours préféré l’écrit !