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Il y a quelques années, j’aurais dit que parler beaucoup est vraiment très important, et d’ailleurs le jour où je trouverai l’homme de ma vie, je l’empêcherai de dormir, tellement je parlerai !

Aujourd’hui je ne dis plus la même chose. Entendons nous bien, bien sûr qu’il faut parler, s’exprimer, dire ce qu’on ressent, ce qui nous blesse ou pas…
Mais je sais maintenant que parler n’apporte pas forcément le soulagement, il vaut mieux se limiter à certaines personnes.

Je sais aussi qu’un conjoint n’est pas un thérapeute, et que ce n’est pas à lui de tuer nos démons. Et puis je ne ressens plus l’envie de raconter mon passé, envie que j’ai eu longtemps, même avec des copines, comme si il était capital qu’on connaisse tout mon parcours…
Là aussi, à quoi bon, quand on voit ce qu’il en reste, non moi j’ai deux filles, et non je n’ai jamais habité Lille !

Foin de préambule, j’en suis sûrement arrivé à un moment de “bien être” et de “bien dans mes baskets”, qui font que même si je reste une grande bavarde pour partager, ce ne sera pas forcément des confidences…

Tristan je le connaissais suffisamment pour savoir que nous avions des valeurs communes, nous nous sommes bien entendu rapproché en parlant en tête à tête, et même si d’un certain côté, nous continuons à apprendre à nous connaître, je sais globalement de quoi il retourne.

Mais j’avoue avoir été légèrement déroutée au début…

Je me trouvais face à un homme, ou plutôt tout contre un homme qui semblait avoir traversé des années de désert. Un homme qui ressemble à un ado découvrant la se*xualité…
Complètement obsédé et ne se reconnaissant pas lui-même, d’après ce qu’il m’a dit !

Trois ou quatre fois par jour, il m’envoie des sms pour me dire qu’il pense à moi et quel effet ça lui fait… Euh, j’ai une petite idée sur la question ! Il me demande de lui envoyer une photo de mon décolleté, même quand il est en réunion… Vive les smartphones !

Il l’a même fait en pleine nuit pendant que Madame dormait, et je l’ai supplié de quitter le lit avec son téléphone, il prenait trop de risques !

Comme je suis une coquine et que j’ai une imagination débordante, ce petit jeu m’amuse follement ! Parfois le matin il est dans les transports et moi sous la douche, je photographie mes pieds dans la mousse en prenant garde de ne pas noyer mon Aïe-Fone…
Ou encore je photographie la serviette, en lui laissant imaginer ce qu’il y a dedans !

Des rires, des mots, des photos, du rêve… Le rêve !

Et bien entendu quand nous nous voyons, émoustillés par nos échanges, l’ambiance est chaude ! 

Pourtant au début j’étais un peu déroutée. Flattée, certes qui ne le serait pas !
Cet homme est obsédée par mes courbes ! J’avais connu la complicité se*xuelle sans la complicité intellectuelle, et la complicité intellectuelle sans se*xe, mais jamais les deux !

Je parle peu de tout ça. Je l’ai dit à une amie de confiance, à un ami de confiance aussi.

Et bien entendu à mes filles. Athéna m’a dit :

- C’est nul !

- Ne me dis pas que tu n’as jamais fait ça !

- Si bien sûr, mais c’est pas pareil  ! Vous, vous êtes très vieux, et c’est sale !

Artémis :

- C’est nul !

- Ne me dis pas que tu n’as jamais fait ça !

- Si mais c’est pas pareil, je suis avec mon mec depuis longtemps, et je ne suis pas une soumise comme toi !

Moi je crois plutôt que les jeunes pensent toujours qu’ils ont tout inventé !
Y compris et surtout l’amour !