Ma copine de vacances Patou, qui est aussi ma voisine, a une invitée chez elle. Une fille de notre âge du nomblog_decor06 de Lola. Comme les parents de Patou sont plutôt sévères, elle passe plus de temps chez nous que chez elle. C'est chez nous que les soirées ont lieu, chez nous que les motos ou mobylettes vont et viennent jour et nuit...
D'ailleurs ça n'a pas trop changé, aujourd'hui ce sont les potes de mes filles, on commence à voir des voitures, les aînés de la bande ont le permis !

Bref la fête c'était chez moi. J'aimais bien Patou, mais Lola ne m'a guère intéressée. Elle était intéressée justement, nous suivait partout dans le but d'être présentée à nos copains. Camomille, Patou et moi adorions nous amuser, sans forcément chercher des conquêtes. Lola boudait si elle voyait qu'elle n'allait pas ajouter un nom à son tableau de chasse lors d'une soirée... Patou la supportait stoïque, ma soeur et moi volontiers moqueuses, beaucoup moins.

Alban faisait de la moto et venait souvent faire du cross dans les collines derrière chez moi. C'est ainsi qu'il devint le petit copain de Lola. Ravi de venir plus souvent chez moi où il y avait toujours une petite bande. Il amenait des copains ou venait seul. Lola était devenu un peu possessive et collante avec lui et Alban n'était pas le genre qu'on enchaîne.

Un soir nous étions dans un petit bal de campagne où je m'ennuyais. Nous avions décidé de continuer la fête chez moi. Patou et Lola devait attendre leur mère, Camomille décida de rentrer avec elle. Moi je rentrais avec mes parents, avant de partir Alban me dit qu'il partait aussi en moto, que je l'attende.

J'ai attendu le bruit de la moto dans le noir. Nous sommes allés dans la grange qui nous servait de salle des fêtes, avec le bazar qui va avec. La chaîne hi fi, les bouteilles vides, les lits dans la mezzanine, les chaises longues à l'extérieur et même une tente de camping plantée tous les étés, où nous aimions nous retrouver à 10 pour raconter des bêtises (ça non plus ça n'a pas changé !). Un grange pas trop loin de la maison des parents, mais pas assez près pour qu'ils se plaignent du bruit... La seule obligation était de dormir dans nos lits... Héberger un copain était autorisé, mais pas dormir dans la grange !

Alban et moi nous sommes retrouvés ensemble encore une fois. C'était un jeu, pas vraiment de scrupules. À chaque bal nous avons fait la même chose : partir les premiers, puis dès que nous entendions la voiture amenant Lola et les autres, soit j'allais dans la maison et ressortait l'air de rien, soit nous prenions des attitudes plus décentes,  assis en tailleur à  boire un coca à une distance respectable l'un de l'autre... 
Un jeu de plus en plus drôle et de plus en plus risqué. Quand nous dansions le slow dans la grange, Alban éteignait toutes les lumières. Si je disais "je vais me coucher", Alban sortait de la grange pour un besoin bien naturel... En réalité il me rejoignait dans la tente. Si nous étions à 10 assis sur un lit, il se débrouillait toujours pour être collé à moi.

Un soir où nous étions comme d'habitude en train d'écouter de la musique et de danser, je dansais, perchée sur une marche d'escalier. En bas, Alban parlait avec un copain, tout en me caressant les chevilles sans doute par réflexe, sans trop faire attention à ce qu'il faisait. Je n'entendais pas vraiment ce qui se disait, mais le copain a du s'étonner de la familiarité d'Alban. Alors Alban m'a dit :
- Louisianne, dis lui que c'est vrai ! Dis lui que nous sommes ensemble !
- oui c'est vrai !

Alban n'était pas vantard, mais ce jour là si. Peut-être avait-il ses raisons. Il n'attendit même pas que le potin vint aux oreilles de Lola : il lui dit lui même. Elle ne m'en voulut même pas et leur flirt d'été s'arrêta là.

Le temps passe. J'ai une voiture. Alban a le permis aussi. Je vais fêter mes 20 ans dans le Sud. Ça ne tombe pas pendant l'été. À cette occasion je réunis mes amis de Paris avec ceux du Sud. Serena est là et aussi ma cousine Sophie, dont j'ai parlé là..... Et bien sûr il y a Laurent.

Comme souvent les souvenirs du week-end, des préparatifs, de l'avant de l'après sont meilleurs que ceux de la soirée.