Patrick était un acte manqué ! Je n’ai jamais su ce qu’il voulait, si il n’avait pas osé ce soir là, si ses copains l’avait gêné. Nous nous sommes revus très souvent, nous avons été amis des années. Un jour, des années plus tard, il a croisé ma sœur et lui a dit qu’il voulait me voir et a même dit : ” je serai à telle soirée “. Mais je n’étais pas libre et mon copain de l’époque était trop jaloux pour me laisser juste parler à un vieux pote !

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Un an plus tard, ma sœur et moi avons organisé notre première boum. Nous avions invité toute la bande, mais Alban ne faisait pas partie de la bande. Sans doute parce que son magnétisme animal attirait les filles, sans doute aussi parce qu’il préférait justement les filles aux beuveries entre mecs. Et peut-être aussi parce qu’il avait des passions, des occupations…   
Ma soeur voulait que je l’invite. Elle le trouvait toujours aussi beau. Nous nous disions bonjour, mais ça s’arrêtait là. J’étais toujours plus hardie si il fallait aborder un garçon pour une autre ! De plus j’avais un petit copain, un amour d’été.

Alban est facile à vivre. Toujours prêt, toujours gai, pas compliqué. Il accepta bien sûr. Il avait une moto, il a toujours aimé la moto. Je ne sais pas trop ce qui s’est passé avec ma soeur, mais ça n’a jamais marché.
Mais nous sommes devenus très copains à partir de ce jour. Nous dansions dans les bals, nous faisions des batailles de confettis, ou délirions dans les auto-tamponneuses. Alban nous présentait ses copains, et les autres copains de notre bande me disait sans cesse que je ne devrais pas fréquenter ce chérubin infréquentable !

Je n’avais plus de petit copain. Un soir j’invitais Alban à la maison. Nous avons discuté dans une grange, avec ma soeur et mon frère. Puis ils sont partis et nous ont laissé seuls…

Chérubin ça rime avec câlin… Pourtant à l’époque les câlins n’étaient pas classés X… un flirt c’est tout.
C’était un garçon très doux, très délicat… Après une heure ou deux je ne sais plus, je l’ai raccompagné à sa moto. Je n’aimais pas ça, car il mettait son casque et je ne pouvais plus l’embrasser. Il avait une bouche charnue que j’adorais embrasser…
Combien de fois l’ai-je raccompagné à sa moto mon chérubin !

Nous étions des copains. Nous n’avons jamais été rien d’autre. Le mot qui me vient à l’esprit pour lui c’est TENDRESSE. Chaque été quand j’arrivais, il me disait je vais venir. Et nous passions une soirée ensemble, et puis une autre si l’occasion se présentait. Alban n’était pas du genre à se vanter, à raconter ses conquêtes à tout le monde. Personne hormis mon frère et ma soeur n’a jamais su que nous étions plus que des copains.

Il avait des petites copines, j’avais ma vie. Je le croisais, on se parlait. Jamais de jalousie, jamais l’un des deux ne serait venu embêter l’autre si il était occupé. Jamais non plus de conversations douteuses, de reproches ou de règlement de compte à propos de notre relation.

Alban était un infidèle… Cela faisait partie de lui. Je le prenais comme il était. Je n’essayais pas de le faire changer, je riais de le voir faire, je n’étais pas amoureuse de lui, je ne souffrais pas par lui.

Je me dis parfois que c’est parce qu’il ressemblait à un chérubin. Un sentiment maternel se mêlait sans doute au désir. Une envie de le protéger, un regard attendri. Je ne supportais pas qu’on le critique…

C’est l’été de mes 19 ans. J’ai croisé un soir Alban dans un bal de campagne. Il m’a emmené faire un tour en moto. J’ai froid. Nous en sommes toujours au flirt un peu poussé. Alban ne m’a jamais rien demandé et il n’était pas du genre à profiter du moment sans trop d’empressement.
Cette année là j’allais voir mon chérubin bien plus que les autres années…