arbre_jauneJ’avais 16 ans… C’est loin… Mais je m’en souviens comme si c’était hier… Certaines personnes traversent les années dans nos rêves sans s’abîmer, sans s’éteindre…

C’est l’âge où j’ai connu Chérubin… Je devrais commencer par la rencontre, mais pour expliquer ce surnom, je vais commencer par le décrire… (d’abord c’est mon blog, je fais ce que je veux).

Il s’appelait Alban Verlac… (faux nom bien sûr). Je connaissais déjà son nom parce que mes copines de jeunesse, que je voyais tous les ans en vacances étaient en classe avec lui. Mes copines étaient cependant trop timides pour avoir une bande de copains et nous les présenter, et même trop timorées pour parler aux garçons de leur classe, ce qui était très frustrant pour les parisiennes, (ma sœur et moi).
Tout au plus savions nous les noms, prénoms et âge des garçons que nous admirions à la piscine. Alban avait un an de moins que moi. Il était blond frisé aux yeux bleus, un corps mince et bronzé. Camomille l’appelait dieu grec, je l’appelais éphèbe et ma mère la première fois qu’elle le vit l’appela Chérubin. C’est ce qui lui allait le mieux, à cause de ce visage d’enfant, ce sourire innocent.
Mais Alban Verlac ne m’intéressait pas plus que ça. Il était jeune et à l’époque je croyais que c’était important de choisir un garçon de mon âge ou plus vieux !  Pourquoi ? je n’en sais rien !  Il faudra un jour que j’écrive un billet là dessus, et surtout sur ma grand-mère Mme Courbette qui avait honte de dire que son mari était plus jeune qu’elle !
Donc en gros Alban était plutôt dans la catégorie de ma sœur, et puis il y en avait un autre qui me plaisait !

Ce soir là j’avais rendez-vous avec Patrick à Petite Colline. Il m’avait parlé deux fois, il était timide… En fait il m’avait donné rendez vous sans savoir exactement pourquoi ni où il allait, ni ce qu’il voulait.  Et comme il ne savait pas trop non plus ce qu’il risquait, (ben oui à 16 ans, dans ma génération on était pas spécialement délurés) il m’avait donné rendez vous dans un lieu public, un bal disco, dans une salle dans un village. Là il y avait tous ses copains, donc au pire il pouvait s’esquiver.

Il y avait donc ce soir là toute la bande des garçons du village Petite Colline, que nous rêvions de connaître, Camomille et moi. Nous étions à l’entrée, intimidées. Mon rendez-vous se faisait attendre.

C’est alors qu’Alban est arrivé. Il m’a regardée, il m’a dit bonjour et m’a dit : “entrez, venez”. J’entends encore sa voix, son accent…
Il a été le seul à nous accueillir, alors qu’il y avait là un groupe de filles qui pouffaient.

Patrick est arrivé, m’a dit bonjour et a disparu. Puis tous ses copains sont venus me dire bonjour, rire, plaisanter. C’est effectivement ce soir là que nous avons connu toute la bande, le soir même nous étions invitées à l’anniversaire d’un garçon du village. Et oui de nouvelles têtes, de nouvelles filles, ça se remarque !

Chérubin m’a invitée à danser. Et ça m’a fait tout drôle… Ce n’était pas un garçon ordinaire… C’était un aimant… Un garçon capable de me faire vibrer juste en dansant, juste en me caressant discrètement la taille…
Mais ce n’était pas du tout ce que j’avais prévu !

Patrick, trucidant sa timidité et sans doute un peu jaloux, m’invita aussi à danser. Nous avons parlé un peu. Puis nous sommes allés parler dehors. Ses copains sont venus le chambrer… Il m’a demandé comment je rentrais chez moi. Hélas mon père venait nous chercher et ne m’aurait jamais laissé rentrer en mobylette…

Ce soir là j’avais appris deux choses : il y a des garçons aimants… Et les choses ne se passent jamais comme on l’a prévu !
Et ce n’était que le commencement…