detail_by_louisianneJean-Louis s’installe dans un studio meublé minuscule, pas très  loin de  chez Servane et ses filles. Sauf qu’il n’est pas vraiment parti… Souvent il  “squatte” encore l’appartement familial parce que c’est plus pratique de faire faire leurs devoirs aux filles dans  leur appart… Alors Servane est condamnée à faire les boutiques ou à aller voir sa mère  pendant ce temps…

Puis il prend les petites à dormir… Et fais gaffe sur gaffe… Servane lui a demandé de ne pas parler encore de sa nouvelle copine aux filles. Lui il leur montre “une amie” sur msn, ben quoi msn ce n’est pas présenter quelqu’un ? Servane est furieuse… La douleur se ravive…

Et il y a les week-ends (1 sur 2) ou il va la voir en province. En laissant sa voiture garée pas loin de chez ma mère… Nouveau coup au cœur pour Servane…

Pour arranger le tout, ils travaillent ensemble… Pas dans le même service, mais tout de même… Tout le monde sait que Servane et Jean-Louis sont mariés. Et Servane n’a parlé qu’à sa collègue avec qui elle partage le bureau… C’est aussi une amie, et c’est bien pratique. Quand je l’apelle, elle me dit ” pas de problèmes, je peux parler, Muriel est au courant de tout “.

Alors les gens qui la croisent dans l’ascenseur lui disent ” il ne va pas bien votre mari, il est malade ? “. En effet Jean-Louis a décidé de ne plus se raser et de s’habiller n’importe comment. Sans doute par rébellion ! Servane lui a souvent reproché son look négligé du week-end, du coup il a décidé de faire pareil la semaine. Sans penser qu’au travail c’est limite…

Un soir nous sommes invitées Servane et moi chez Camomille, sans nos enfants. Camomille n’habite pas loin de chez Servane qui est venue à pied. Au moment de partir, je propose à Servane de la ramener en voiture, dix minutes à pied la nuit après un bon repas, on a pas toujours envie… Juste au moment où nous partons, Camomille reçoit un coup de fil de son deuxième fils (mon filleul) il a passé la soirée chez un copain à deux pâtés de maison de là, et elle n’a pas trop envie qu’il rentre seul. Camomille me demande si ça ne m’ennuie pas de le prendre et de le ramener… Non non bien sûr. Je ne connais pas ce quartier de la ville, Servane me guide, droite, gauche, droite… C’est un quartier d’immeubles résidentiels qui se ressemblent tous. Servane me dit : ” Jean-Louis habite là “. Je regarde à droite ” c’est sa voiture là ! “. Nous regardons à gauche, vers l’allée qui mène à l’immeuble… C’est lui ! De dos, il tient par les épaules une femme habillée en noir. Merde !
Servane est dans tous ses états et abreuve d’insulte son futur ex-mari. Quand à moi je suis bien embêtée contre la cruelle ironie du sort… et si… et si on n’avait pas fait ce crochet, et si on était parties cinq minutes plus tard ou plus tôt ! Nul ! Merde !
Nous récupérons mon neveu qui lui rigole bien
- Oh la la ! Comme si je risquais quelque chose dans ce quartier ! Oh la la ma reum !
Nous déposons l’ado rieur chez sa ” reum “…Puis je dépose Servane chez elle, après qu’elle m’ait bombardée de questions :

- elle était habillée comment, elle t’a paru grande ?
- laisse tomber, on s’en fout !

Et puis le temps passe un peu… Pas tant que ça, à peine 3 mois depuis le fameux 14 juillet…

Un jour dans l’ascenseur à son travail, une collègue dit à Servane :
- vous avez fait une demande pour être mutés en province ? J’ai vu votre nom sur la liste, c’est formidable !

Servane s’écroule en larmes dans l’ascenseur.