C’est la période des cris, des larmes et des règlements de comptes. Et puis il y a les moments dont on se passerait bien… Annoncer à deux petites filles innocentes que papa et maman ne vivront plus ensemble… Servane ne veut pas qu’il se défile, elle veut qu’il soit là pour le leur dire, mais elle ne leur dira pas lequel des deux a décidé de mettre fin au mariage…

Pendant ce temps il cherche un studio mais il part régulièrement en province rejoindre ” l’autre “. Servane me demande comment ça  s’est passé pour moi quand j’en ai parlé à mes filles. Elle appelle Athéna qui avait 7 ans quand nous avons divorcé, assez grande pour s’en rappeler, assez grande pour en discuter. Comme je la comprends ! J’ai un souvenir atroce de ce moment, et j’ai le coeur serré en pensant à mes nièces. Un soir Servane et Manivelle viennent chez moi regarder un dessin animé. Manivelle est entre nous deux sur le canapé, elle a 3 ans, presque un bébé. Nous sommes tristes pour elle, et Servane se dit qu’elle n’a pas de chance…

Elle n’a pas connu son adorable grand père qui nous a quitté quand Servane était enceinte, et son père va partir trop vite. Qui lui apprendra à faire du vélo, à plonger ? Servane se torture en regardant les films de Jean-Louis apprenant à nager à Jolinette… Comment peut on laisser en plan un enfant ? Il les verra, il les prendra en week-end et en vacances, mais quoiqu’on dise, quoiqu’on fasse, rien ne sera jamais plus comme avant…

Je ne sais trop quoi lui répondre, vu que je suis dans la même situation… Je lui dis :
- tu es là toi, tu seras toujours là ! Et puis il y a nous !

Servane a été très émue par l’amour des siens. Jean-Louis ayant monopolisé la voiture familiale sous le ridicule prétexte ” la carte grise est à mon nom “, Cédric a donné à sa sœur sa vieille fiat, sa deuxième voiture qu’il utilisait peu et comptait revendre. Martine garde souvent les filles. Et comme Jean-Louis a le mauvais rôle, la belle famille de Servane, sa belle-sœur et son beau-père sont restés proches d’elle. Ils invitent souvent les filles à passer le week-end pour que Servane se repose.

Un jour Servane s’énerve parce que la recherche de studio prend trop de temps, son mari ne quite pas assez vite le domicile !
Il proteste : ” si tu crois que je me sens chez moi depuis que je dors sur le canapé ! “
Elle n’en revient pas : ” tu ne croyais tout de même pas que j’allais te garder dans MON lit ! “
Il ne sait pas trop quoi dire… Peut-être bien que si ! Il le croyait !

Et puis Servane se défoule : ” ta p*tasse, ta s*lope “

Oh ! Comme on la comprend ! Comme le dit si bien Camomille : ” Tomber amoureuse d’un homme pas libre, ça peut se comprendre, personne n’est à l’abri ! Mais commencer une relation comme ça, ” je ne te paye même pas même pas l’hôtel, allons dormir chez moi, ma femme est en vacances ! “, c’est d’un sordide ! “

Puis vient le moment où il trouve enfin son studio pas loin du domicile conjugal…
Servane et Jean-Louis annonce la nouvelle aux filles. Enfin c’est Servane qui parle en pleurant. Jolinette bien sûr se met à pleurer… Manivelle n’y comprend rien, mais sa mère et sa sœur pleurent alors elle pleure aussi.
Et lui… Et bien lui il est vraiment mal…