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Eugène était bricoleur, un bricoleur c’est bien, il répare tout à moindre frais, il a toujours des idées, il sait tout faire.

C’est sûrement la raison pour laquelle je n’ai jamais pu être avec un homme qui ne sait pas planter un clou.

Et le phénomène perdure de génération en génération ! Benjamin bricoleur est aujourd’hui cuisiniste, Athéna a choisi Jim un tailleur de pierres dont les talents ne se limitent pas à la taille de pierre, Artémis a toujours dit qu’elle épouserait un plombier ou un garagiste “un métier utile” et Jérémy est un ex-plombier très bricoleur aussi.

Mais on oublie souvent de parler des inconvénients de fréquenter de près un bricoleur !

Mon père appartenait à l’ancienne génération. Si avec lui Martine et moi même avons connu les joies des magasins de bricolage et de matériaux il n’avait pas trop les défauts que je vais décrire ci-après. Il se débrouillait pour la main d’œuvre, si besoin dirons nous !
Je reviens plus tard sur les joies des magasins.

Voilà le gros inconvénients des bricoleurs : ils se lancent dans un chantier : accrocher un placard de cuisine, réparer une fuite, changer une vitre, et tandis que vous vaquez à vos occupations, vous croyant tranquille pour un moment (c’est un peu comme quand on colle ses mômes devant un dessin animé ou un album à colorier, on se fourvoie, je vous le dis, on se fourvoie !), vous entendez :

- Tu peux me tenir ça ?

- Hein ? Mais c’est lourd !

-Meuh non ! Tout au plus 25  kg !

- Mais j’ai autre chose à faire, moi et regarde, je ne suis pas habillée pour bricoler !

Variante : passe moi les vis, les clous, tu ne peux aller chez Castruc m’acheter des vis de douze fois 24 en platine aiguisée ?

- What ? Tu as un traducteur là ?

Voilà le gros gros problèmes des bricoleurs :

Ils ne savent pas se débrouiller tout seuls ! 

Et je me tue à leur répéter, je ne suis pas féministe, moi, je suis une femme ok !

Même si je suis relativement dégourdie et que je sais changer un fusible ou une ampoule, je n’ai pas vocation à me lancer dans l’accrochage d’un placard, et je ne suis pas musclée ! Je ne peux pas porter de poids sans me déchirer une vertèbre !

Toi avoir compris ?

L’histoire date un peu mais je me souviens d’une tante, revenant de faire ses courses à qui le mari a demandé, alors qu’elle était en manteau de fourrure (je vous dis que ça date) de tenir le moteur de la voiture !

C’est pas comme si c’était lourd ! Et bien sûr il a râle quand elle a protesté ! Car le bricoleur râle, et pas seulement quand il se donne un coup de marteau sur les doigts !

Ne vous croyez pas à l’abri si c’est un parfait inconnu qui vient chez vous, plombier, monteur de fenêtres. Il ne vous demandera pas de bricoler, mais:

- Pardon M’dame, z’auriez pas une balayette, un torchon, un marteau, un stylo ?

Inutile d’espérer vous refaire l’intégrale de DH pendant qu’ils bricolent chez vous !

Athéna et Jim avait décidé de refaire la toiture d’une grange de la Sauvageonne. Ce qui est très courageux de leur part.

La première année, en plein soleil, ils étaient tous les deux perchés sur le toit. Jim hurlait des ordres à Athéna. La pauvre Athéna en nage, épuisée, brûlée par les coups de soleil, descendait parfois en larmes du toit.

Je protestais, me mêlant de ce qui me regardait pas, (ben oui il faut bien que je continue à alimenter la légende sur les belles mères) et j’en*gueulais Jim :

- ça suffit ! Ma fille n’est pas un de tes ouvriers sur un chantier ! C’est une femme ! Certes grande et forte, mais il ne faut pas abuser ! Tu veux faire le toit, fais le ! Mais trouve toi des ouvriers, des schroumpfs, des nains, des lutins tout ce que tu veux mais pas une femme et surtout pas ma fille !

Certes Martine, Athéna et moi avons aidé à brosser les tuiles (au sol) en avons porté quelques unes, mais de notre plein gré !

Du coup cette année les choses ont changé. Athéna a beaucoup moins travaillé, seulement quand elle voulait et Jim a cessé de hurler.

Cependant il nous a fait connaître les joies des magasins de bricolage… ou de matériaux.

Le bricoleur doit aller chercher du matériel. Soit ! À priori il a le permis et même un camion dans le cas de Jim donc il peut se débrouiller tout seul !

Oui mais non !

J’ai connu ça aussi avec Benjamin : il va toujours trouver une bonne excuse pour vous emmener : comme ça tu pourras prendre le pain, faire tes courses, passer voir ta mère, on fait tout en même temps !

Et vous voilà partie pour des heures d’attente. Parking : soit vous attendez, soit vous le suivez.

Cet été j’étais avec Athéna, nous sommes sorties du camion, il faisait très chaud. 

Le mâle revient en râlant : et voilà c’est trop tard, c’est l’heure de la fermeture, c’est de votre faute, en plus il n’a pas les poutres en châtaignier tressé ici !

Deuxième magasin de matériaux  : 20 mn de route, c’est toujours dans des Z.I paumées !

Re clope pour Athéna, visite du parking pour moi, sympa ces barbecues en pierre violette !

Retour de Jim : Merzut (bon là je vous épargne les vrais mots) ce crétin n’a pas tenu compte de ma commande ! Il manque les bâches en coton plissé ! Et il n’a pas assez de tasseaux en métal vrillé ! PDBDM ! Je n’aurais jamais assez de sangles, Athéna viens m’aider, FC !

Athéna me lance un petit clin d’œil complice  :  sous titre : laisse le râler tout seul !

Athéna est dotée du caractère cool et patient de sa mère ! Je bénis le ciel de ne pas être avec le couple Artémis,-Jérémy car avec Artémis les décibels seraient montés tellement hauts que j’aurais du aller me cacher derrière les barbecues en pierre violette !

Très récent : Jérémy constate que le hayon de ma vieille et bien aimée break ne veut plus rester en l’air, ce qui est bien pratique pour se débarrasser de sa belle-mère (moi) mais pas top pour charger et décharger :

- Ce n’est rien, ce sont les vérins, je te les change en 3 minutes et ce n’est pas cher ! Commande les chez Piessee2bagnole point com!

Je m’exécute, et quelques jours plus tard : ça y est j’ai reçu les vérins, tu peux me les changer !

Jeremy prend le matériel, les clés de ma voiture et attends :

- tu viens ?

- Ah bon ? Parce que tu as besoin de moi ?

Et me voilà en pantoufles dans la rue à tenir en l’air mon hayon. Bon je reconnais, ça a pris 3 minutes ! Je précise qu’il a laissé les vieux vérins par terre devant la porte d’entrée, la poubelle étant probablement partie en vacances à ce moment précis !

Mais bon sang, les bricoleurs ! Vous ne pouvez pas vous débrouiller tout seul ?

Est ce que je vous appelle quand je couds des rideaux, quand je mixe des légumes, quand je charge la machine à laver !