meilleurs_voeux

J’aime bien Noël, j’adore les fêtes, mais malgré moi, il y a toujours une toute petite part de moi qui se dit “Ouh là vivement que ce soit fini, que l’on se remettre sur les rails et que la maison reprenne son aspect normal !”…

Les vacances scolaires arrivent, et moi je me sens un peu en vacances même si je ne prends pas de congés, puisque mes filles sont en vacances. Je dis toujours mes filles, même si je n’en ai plus qu’une à la maison (quoique).

Côté Artémis, pas de problèmes, elle est en pleine forme : plus de cours, plus de profs, elle ne déprime plus…  ne se demande plus ce qu’elle va faire de sa vie. MSN d’une main, le portable de l’autre, elle communique ! Puis pour Noël, Artémis délire avec ses cousins et cousines, met l’ambiance, fait le clown pour faire rire sa grand mère… Si ça pouvait durer après le reprise des cours !

Athéna ne pleure plus sur mon épaule… Elle m’appelle régulièrement pour me raconter ses disputes avec Martin. Elle est décidée à le quitter… Mais à deux jours de Noël, ce serait cruel de le laisser seul, loin de sa famille. Elle a commencé par lui dire qu’elle allait retourner chez maman… Lui, pas fou, a bien vu le vent venir, lui a demandé si elle voulait rompre, lui a accordé un délai de réflexion… délai qu’elle a rallongé volontairement… Mais comme il est question de vivre chacun de son côté, ils règlent quand même les problèmes pratiques, les meubles, le chien…
Le chien Whisky, qu’Athéna veut garder et ramener à sa chère môman qui n’a jamais voulu de chien, mais ne veut pas briser le cœur de sa fille, et n’est pas assez cruelle pour le remettre à SPA. En plus je m’attache vite, moi ! Je suis trop bonne !

Mais la situation est tendue et inconfortable. Si Athéna ne pleure plus, si elle veut attendre, elle n’a aucune envie de faire semblant… Ce qui peut se comprendre, vu son jeune âge.
Quand j’appelle chez eux, Martin me dit qu’elle est sortie. Elle sort avec deux copines et son soupirant transi Fabrice. Je lui dis qu’elle ne fait rien pour arranger les choses avec Martin.
- Mais je n’ai pas envie d’arranger les choses !
- Alors ménage le un peu !
- Ben non, autant qu’il se prépare…

Entre la mère raisonnable et l’ado insouciante et un rien égoïste, le discours n’est pas le même…
Et puis moi il me fait un peu pitié Martin. Bien sûr il a de gros défauts, bien sûr je ne veux que le bonheur de ma fille, bien sûr je pense qu’ils sont mal assortis… Mais il me fait pitié… Je m’y suis attachée, même si je me suis aperçue avec le précédent que finalement on oublie vite quand l’histoire ne dure pas 10 ans !

Sales gosses ! En plus de nos soucis, ils nous font vivre leurs histoires !

Quand je lui dis : “c’est ta décision, fais ce que tu as à faire”, elle est contente, mais si je dis “le pauvre, il me fait pitié”, elle proteste
- non maman ! Là tu exagères, tu veux me faire culpabiliser !

Ben oui j’ai juste le droit d’être une fan inconditionnelle de ma fille et d’applaudir à tout. Mais ça, Artémis le fait très bien ! Elle a déjà pris parti : Athéna est la meilleure et Martin (qu’elle aimait bien pourtant) est le pire du pire de tous les mecs ! (et je suis polie).

Le précédent je l’ai consolé au moins deux mois sur MSN ! Mais il faut croire que je suis prédestinée : ma sœur Servane a été un bourreau des cœurs avant de se marier, et je me souviens d’en avoir consolé deux. Et devinez sur quelle épaule Servane est venue pleurer quand son mari l’a quittée ?

Un samedi soir à 3 h du matin, je reçois un SMS d’Artémis : “Athéna est venu me rejoindre en discothèque et elle dort chez une copine, mais tu dois dire à Martin qu’elle a dormi chez nous”…
Agacée d’être réveillée et du stratagème, je dors mal ensuite. Et j’ai peur ! Et si Martin passait de bonne heure dimanche matin ? Bien sûr peu de chance il se lève tard… Et heureusement il n’est pas du genre à poser des questions quand je le vois !

Le lendemain j’envoie un SMS à Athéna (elle travaille le dimanche matin au marché) lui disant que je ne veux pas être mêlée à ça et que je ne veux pas mentir à Martin !
Quand Artémis émerge des bras de Morphée et que je lui demande des explications, elle me dit que sa sœur ne l’a jamais rejointe, qu’elle était ailleurs et que, elle Artémis, était juste le messager…

Pas mal de soucis pour préparer Noël… Moi je pense au côté pratique, Martin a l’air décidé à partir en laissant Athéna se débrouiller avec le déménagement. Les meubles tout neufs, elle veut les vendre, mais les stocker où en attendant ? De toutes façons ils comptent cohabiter deux mois le temps de “préavis” de départ du studio.

Prête à tout, elle veut bien dormir dans le canapé en revenant à la maison, puisque j’ai apprécié de le quitter ! Je n’ai rien changé dans sa chambre, j’ai juste squatté l’armoire. J’ai toujours su qu’elle reviendrait…

Un jour où Athéna et Martin sont chez moi, j’attends pour les raccompagner en voiture. Martin est à la cave où il étend son linge. Athéna et moi sommes assises sur les marches dehors, malgré le froid. Elle me raconte une sortie avec sa meilleure amie, son copain et Fabrice, le soupirant transi. Elle ne finit pas ses phrases, commence, s’interrompt : “non ça je te le raconterais plus tard”… Je lève un sourcil dubitatif ! A t-elle peur que Martin arrive ? Car Martin bien sûr croit qu’elle sort avec ses copines seulement. Le soupirant transi il le connaît et bien sûr serait jaloux si il savait !
Souvent, elle s’enferme avec Artémis, elles piquent des fous rires, font des messes basses, ça faisait longtemps ! Martin trop souvent présent, les deux sœurs se manquaient.

Ma blonde n’a pas encore appris toutes les leçons de sa mère : “arrête de le narguer ! Ne dis pas tout ! Pas la peine de raconter qu’un ex t’a rappelée, pas la peine de dire que ce copain là, c’est un ex justement ! C’est de l’orgueil ! Ça t’apporte quoi de prouver que tu plais ? Tu crois qu’il ne le voit pas ? “
Mais cause toujours ma vieille !
- ben quoi il ne faut pas qu’il se croit trop en sécurité non plus, rien n’est jamais acquis !

Pas faux ! Je n’ai pas toujours raison ! C’est bien d’apprendre de ses filles ! Les deux arguments se défendent cela dit ! Quand je repense à toutes ces conversations, je me dis que j’aurais bien aimé que ma mère me parle de tout ça. Mais ma pauvre Maman a quitté l’école des religieuses pour enfiler sa robe de mariée ! Par chance elle a fait un mariage heureux !

Le lendemain de l’échange sur les marches, j’appelle Athéna :
- tu es déjà avec Fabrice n’est ce pas ?
Silence…
- tu es une vieille bique ! Tu devines tout !
Je lui dis : “tu avais peur que je te gronde”
- non.
Je lui conseille bien sûr la prudence, de ménager Martin. Mais elle ne parle déjà plus que de l’autre… Si formidable, si gentil, si différent. Il a bien fait d’attendre son heure, le soupirant transi ! Il veut bien même lui laisser le temps de se défaire de ses chaînes…

Le père des filles est là pour quelques jours. Ils les emmènent faire des courses. Athéna l’invite à manger avec sa sœur chez elle. Pendant quelques jours les choses se calment avec Martin. Et puis Fabrice est parti sur l’île de Ré, donc Athéna ne sort plus.

Le jour de Noël arrive. Je fais les courses avec Martin. Je m’inquiète pour l’ambiance. Quand je le regarde, je me dis “le pauvre il est en sursis” et je me demande si je le vois pour la dernière fois.
Et pourquoi je dois faire tout ça ? Faire comme si, faire les courses avec lui, lui acheter des cadeaux… Accepter les siens, alors qu’Athéna est déjà partie dans sa tête… Trop bonne vous dis-je !

Le réveillon se passe bien. Le lendemain avec toute la famille aussi. Bien sûr Athéna passe plus de temps avec ses cousins et cousines qu’à côté de Martin. Quand à lui quand il parle de l’été prochain, je suis mal à l’aise. En même temps je suis sûre qu’il sait déjà mais qu’il ne veut pas y croire…

Le soir je les ramène chez eux avec leurs cadeaux. Puis je rentre avec Artémis, nous mangeons. Vers 21 h, Athéna me dit qu’elle vient dormir à la maison. J’ouvre le canapé, elle arrive en larmes. Elle me dit qu’ils se sont disputés. Sentant le danger, certain choisissent les larmes et la tristesse, lui choisit l’agressivité.
Athéna finit par s’endormir. Le lendemain je pars travailler.

Elle m’appelle dans la journée. Me dit qu’elle retourne chez elle qu’ils vont essayer de parler calmement.
Puis Athéna veut négocier, la chipie : “finalement le canapé ce n’est pas si bien que ça”. Je ris : tu exagères ! Comme par hasard c’est toujours maman qui doit se sacrifier !

Ce matin elle m’appelle encore.
Je lui dis “tu me fais passer par toutes les émotions en quelque mois ! Je ne voulais pas que tu partes, je pleurais ! Et puis je me suis faite à l’idée, tu avais l’air bien dans ton studio, j’ai trouvé des avantages à n’avoir plus qu’une fille à la maison. J’ai toujours pensé quelque part que tu reviendrais mais à ce moment je me suis dit “je me suis peut-être trompée elle ne reviendra pas, tant pis si c’est son choix”. Puis tu me dis que tu vas revenir ! Je suis contente, sauf qu’en même temps, j’ai pris mes aises et le canapé je l’avais quitté sans regrets ! Alors quand tu me dis je m’en fiche, je le prends, ouf je suis rassurée ! Et voilà que tu me fais les yeux doux pour récupérer ta chambre !”

Moi aussi je négocie : on partage la chambre ! Toi la mezzanine et je mets une chauffeuse BZ dans la chambre pour moi. C’est toujours un canapé mais au moins on ne dort pas dans le salon, trop près de l’entrée et des va et vient nocturnes de week-end des filles et de leurs potes !
Et plus question que tu me ramènes un copain à la maison à temps complet ! Et pas question de te précipiter pour revivre avec quelqu’un !

Et nous discuttons couettes et oreillers, quelle couleur parme ou vert d’eau ? Bon sang que nous sommes bêtes !
Athéna n’a toujours pas parlé à Martin mais il va falloir qu’elle s’y mette : elle est invitée chez Fabrice pour le réveillon. J’ai très peur ! Se faire larguer il ne va sûrement pas apprécier, mais combien de temps lui faudra t-il pour deviner qu’elle l’a déjà remplacé ? Tous les soirs je retire la clé de la serrure pour la cas où Athéna débarquerait en pleine nuit (elle a sa clé) et je sursaute dès que le téléphone sonne !

Pour le jour de l’an Athéna a donc prévu une sortie. Artémis sort avec des copines. Je suis invitée chez Serena qui habite très loin près de Disneyland et la distance m’effraie un peu, mais tant pis ! J’ai vraiment besoin de prendre l’air loin de mes filles adorées au moins pour une soirée !

Le jour de Noël, mes sœurs et mon frère ont sorti de vieux albums photos et n’ont pas arrêté de me mettre sous le nez des photos de moi avec des kilos en moins : “allez c’est ta résolution pour 2008, on te coache si tu veux, tu étais trop belle !”.
Et mes filles me disent que vraiment il faut que je trouve l’homme de ma vie, promis elles ne seront pas jalouses si je suis moins disponible (menteuses).

Alors l’année 2008 sera pleine de changements, c’est sûr ! Mais tant que mes filles ont le sourire !

Meilleurs voeux à tous !