J’étais une jeune maman fraichement célibataire… c’est plus joli que d* non ?

C’était l’été. Je rejoignais mes filles qui étaient à la Sauvageonne avec mes parents. Il faisait beau, pour conduire 6 heures, j’avais mis une salopette à motifs ethniques et un tee-shirt. Je conduisais une Fiat break, que mon ex mari m’avait généreusement laissée. Non non, je ne blague pas ! Je lui en suis très reconnaissante, combien d’hommes s’en vont avec la voiture du ménage, laissant madame dans l’embarras !

C’est la fin du jour, il doit être 19 h. Je veux m’arrêter pour une pause café, et autre besoin impératif.

Je ne sais pas où je suis…  Dans le Sud, j’ai passé la frontière : Pays d’Oc, qui fait hurler de joie mes filles qui ont l’impression de revivre, alors qu’elles font la tronche dans le sens inverse, pays d’Oil, beurk !

J’arrive dans le parking d’une grande station. Je me gare et je sors. Je n’ai pas besoin d’essence, juste une pause.

 Je m’approche et je vois un troupeau d’hommes en costume cravate, noir et blanc malgré la chaleur, ils se dirigent vers la boutique de la station.
Et le plus surprenant, ils sont encadrés par des caméramans, des photographes, et il y a des gendarmes partout. Je ne reconnais aucun légume dans le troupeau. Je ne comprends pas ce que les pingouins viennent faire ici, ce n’est pas une inauguration, cette station existe depuis un bail !

Là où ça m’énerve, c’est que les gendarmes, ou CRS, je ne sais pas, font signe aux honnêtes citoyens dont moi, de ne pas approcher de la boutique. Ça m’énerve tout ça ! Je voulais juste un café et des toilettes, je ne vais pas attendre 20 minutes !
Je regarde si il y a moyen de quitter la station en voiture, sans passer par un barrage de gendarmes, oui on peut, OUF !

Je remonte dans ma voiture légèrement agacée, je recule en tournant pour quitter ma place.  Et BING !

Sur le coup, je crois juste avoir heurté une poubelle, j’ai du oublier de regarder dans le rétro, mais la voie était libre, j’en suis sure, et ça ne fait pas un bruit de ferraille, juste de plastique.

Oui c’est bien du plastique ! C’est juste le garde boue d’un motard de la gendarmerie qui me regarde furibard !

Je descends de la voiture, affolée, j’enlève mes lunettes de soleil, car je suis polie contrairement à lui qui garde ses ray-ban, et ne descend pas de sa moto. Je m’excuse, puis je ne fais rien, que rester là debout à attendre que l’orage passe !

Il se met à vociférer, il a un accent à couper au couteau : dangereux, faites attention, il y a des enfants dans les stations service, et blablabla.

Ça n’en finit pas ! J’ai envie de lui dire : bon allez ! Collez moi un PV et on n’en parle plus !
Je suis en tort, je ne vois pas ce que je peux lui dire d’autre…

- Et puis me regardez pas comme ça !
- Mais je ne vous regarde pas comme ça !

C’est vrai quoi ! Si j’avais su j’aurais gardé mes lunettes de soleil, c’est facile de se cacher derrière ! Et puis quoi ? Si je souriais, il me reprocherait de me foutre de sa g.. !

Puis tout d’un coup il s’écrie :

- Vous êtes pas à Paris à faire la maligne !

NOUS Y VOILÀ !

Je ne suis pas loin d’éclater de rire !

Délit de “parisianisme” ! J’ai bien envie de lui expliquer que 92 ce n’est pas Paris à proprement parler !

J’ai envie de rire, avec ma salopette j’ai l’air d’une gamine ! Dois-je lui dire que je suis une “respectable” mère de famille ?

Mais ce qui m’a fait le plus rire, c’est “faire la maligne” ! C’est sur que ma Fiat break est bel et bien une voiture de “frimeuse” !

Tout cela bien sur s’est passé très vite dans ma tête !
Dans la réalité, à partir du moment où je me suis dit “nous y voilà” la conversation était finie. C’est ce que j’appelle le déclic dans la tête : Terminé !

J’ignore ce que j’ai dit, ce qu’il a dit après cette phrase, mais je suis remontée très vite dans ma voiture !