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Le vendredi soir, j’appelle Gaël. Je lui dis qu’il a de la chance d’aller à la fête de Moulas.

Comme il perd la mémoire aussi souvent qu’il perd son portable, il me dit  :
- comment ça, tu n’y vas pas, tu es où ?

Puis je commence à lui raconter l’histoire du camping, car je ne l’ai pas revu depuis. On finit par être coupés, plus de réseau.

Il avait été question que Gaël nous rejoigne, mais ça fait déjà trois ans que les filles et moi lui disons de venir à Bayonne, et nous avons perdu tout espoir. Heureusement il y a Edelweiss, qui lui est motivé ! Donc on se parle sur MSN, j’explique à Eldeweiss qu’ils peuvent venir en stop, que je peux les ramener dimanche en voiture, vu que les copines d’Artémis repartent en train.

L’après midi il se met à pleuvoir. Je me dis que c’est dommage, les garçons ne vont pas profiter de la fête aussi bien que nous. J’espère juste qu’il ne va pas pleuvoir à torrents, de sorte que nous n’aurons même pas envie de quitter l’hôtel !

Tout l’après midi je reçois des SMS : Deux faux départs ! Troisième voiture ! C’est bon on est dans une voiture pour Bayonne !

Vers 19 heures, ils me disent qu’ils ne sont pas loin. Il pleut à torrents. Une fois sur place, ils m’envoient l’adresse de la rue, et je règle le GPS. Je pars les chercher. Ils sont à l’autre bout de la ville. J’arrive près d’une place où des tas de voitures pleines de jeunes sont garés n’importe comment, des quetchuas sont plantées. J’hésite quand le GPS me dit que je suis arrivée, puis Gaël et Edelweiss me foncent dessus tout heureux de me voir, et m’embrassent par la vitre ouverte.

J’embarque les deux voyageurs trempés jusqu’au os. Nous arrivons à l’hôtel.

Nous buvons l’apéritif dans la chambre, sangria et chips. J’ai acheté un stock de tee-shirt blanc, ou avec logo Bayonne à Carouf, j’en donne un à chacun des des garçons.

Puis nous partons à la fête, heureusement la pluie s’est calmé. Les garçons sont dans le coffre. Je me garde n’importe comment collée à un abribus.

Nous commençons par perdre Artémis et ses copines, car Edelweiss nous fait faire des kilomètres pour retrouver des potes et un hypothétique bar qui n’existe pas. Heureusement il finit par se lasser, et nous retrouvons les filles sur une piste de danse.

Il pleut par moment, mais ça ne nous décourage pas, nous dansons sous la pluie.

C’est ma meilleure soirée, je m’amuse comme une folle. Du coup mes filles me croient complètement pompette, alors que je le suis juste légèrement.

Les filles me confient une bouteille de Sangria et une de Jacqueline pour aller danser. Deux types qui mesurent à peu près deux mètres, (enfin par rapport à ma taille) viennent me parler :

- Hé ! Tu ne vas pas boire tout ça toute seule !

Je réponds je ne sais quoi, et Gaël, très protecteur dès que nous sommes dans un endroit où on ne connait personne, s’approche pour parler. J’accepte de les faire boire un peu, sure qu’il ne partiront pas avec la bouteille !

Nous faisons connaissance avec un petit groupe, un garçon et sa sœur. La garçon a disparu, et sa sœur me dit qu’il est là bas. J’y vais, mais je me fais arrêter par un jeune maigrichon à lunettes qui me prend par les épaules pour danser.

Du coup je danse au milieu d’un groupe de jeunes que je ne connais pas. Artémis et ses copines qui me croient complètement bourrée, viennent me rejoindre histoire de m’empêcher de faire des bêtises.

Puis vers 2 h, il se met à pleuvoir si fort que nous n’avons plus qu’à courir vers la voiture, mais c’est très loin. Nous faisons plusieurs arrêts, nous perdons une partie des troupes, les retrouvons. Le fait d’être tous en blanc avec des foulards rouge ne facilite pas les choses !

Alors que nous sommes presque arrivés à la “sortie” de la fête, nous nous arrêtons devant une baraque à frites où Edelweiss veut se restaurer.

Soudain il se met à pleuvoir si fort que tout le monde se disperse. Toutes les filles et Edelweiss vont s’abriter sur le trottoir d’en face, sous le auvent d’une banque. Une foule impressionnante se serre sous le auvent de la baraque à frites.

Je sais que Gaël doit y être, et je veux le prévenir qu’on va tous “sous la banque”. Mais je ne le vois pas. Je vais voir derrière la baraque à frites, au cas où il aurait eu envie de faire pipi dans l’eau, non ce n’est pas lui ! Mes filles qui observent la scène de loin croient que je suis allée me cacher derrière la baraque à frites avec Gaël !

Finalement je le retrouve au milieu de la foule sous le auvent, je lui dis qu’ils sont tous “sous la banque”.

Gaël m’attrape la main pour traverser. Mes sandales sont trempés, je glisse, mes orteils sortent de mes sandales, je crie, au secours attends moi, je glisse, je tombe !

Il tire de plus belle ! Finalement on se retrouve sous la banque, mais on ne voit pas les autres.

Je dis :

- Bon la voiture, est là bas, il faut traverser cette grande allée, et cette grande avenue, on y va, il finiront bien par aller à la voiture !

Gaël me dit : pars devant, je veux courir, prends de l’avance, moi je vais foncer !

Quoi je ne cours pas assez vite ? Je proteste :

- Mais on va se perdre !
- Non ! Je ne te perds pas des yeux !

Du coup je quitte l’abri sous la banque, et je pars en courant, pas tout à fait vers la voiture, un peu en biais par rapport à elle en fait, je n’ai pas repéré l’abribus !

Tout en courant, je me retourne, et je vois quoi ? Les quatre filles et Edelweiss ! Persuadées que je suis complètement bourrée, elles me suivent en se demandant où je vais, et veulent encore m’éviter une bêtise. Gaël rigole bien que son idée de me faire partir devant me fasse passer pour une barjo !

Enfin nous voilà tous dans la voiture. Athéna s’étonne de me voir sortir avec dextérité ma voiture de sa place de parking, ben non je ne suis pas ivre morte !