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Un jour j’avais fait un billet sur mes défauts. Je crois que j’en ai oublié un…

Pas volontairement, simplement il se trouve que j’en ai pris conscience depuis peu…
j’y reviendrai !

Il m’arrive d’avoir mal au dos. J’ai eu aussi une tendinite au bras gauche, il y a 2 ans… ou 3. Athéna ne supportait pas que je me plaigne :
- Tu vas arrêter avec ça ! Tu pètes la forme et tu ne fais pas ton âge !

Cela m’amusait car je dis souvent la même chose à Martine !

Mais j’ai remarqué une chose étrange chez moi : autant je peux montrer une grande empathie pour la souffrance morale… (sauf dans certains cas, il y a toujours des comédiens), autant j’ai de grandes difficultés quand il s’agit de douleurs physiques.

Ne me lynchez pas tout de suite : bien sûr si mes filles adorées, ma mère, mon amant des très proches souffrent, je souffre avec eux !

Je n’ai aucun problème à écouter quelqu’un qui me raconterait avoir eu une maladie grave ou un accident et s’en être sorti, je n’ai pas trop de problèmes quand il s’agit d’un mal passager.

Mais j’ai vraiment un gros problèmes quand c’est récurrent !

Je vous ai déjà parlé de Didou, Didou a tous les problèmes de santé du monde !
Ce n’est pas sa faute, c’est comme ça depuis sa naissance. Problèmes osseux, musculaires, multiples opérations, long séjours en hôpitaux. Et quand elle commence à me parler de ses problèmes, même si ça ne se voit pas, j’ai un mal fou à compatir. Je ne sais pas quoi dire, même si j’apprends plein de nouveaux mots.

Naturellement si quelqu’un est atteint d’une maladie incurable, je suis encore plus démunie.

Et pire (vous noterez que je suis un monstre), même si je sais que je vais vieillir un jour, j’ai du mal à entendre les personnes âgées se plaindre de leur courbatures !
À Martine au moins je peux dire  : bon allez ça suffit, tu n’es pas vieille, tu n’as que 19 ans de plus que moi !
Mais aux autres personnes je ne peux pas, je suis bien élevée !

Quand j’étais jeune, de 15 à 20 environ, j’avais pris conscience de ce phénomène étrange. Mais je me disais que j’étais à l’âge de l’égoïsme, de l’égocentrisme ou les deux et que c’était normal de ne pas compatir à la liste de maladie des séniors.
J’étais lucide en plus ! 

Les douleurs et autres maladies, certaines personnes adorent parler de ça ! Pour moi c’était une discussion de grand mère (ma grand mère adorait ça), et ça ne me concernait pas ! Ça me saoulait ! On change de sujet !

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Je me souviens d’un film, l’héroïne, une jeune fille emmène son soupirant qui veut la séduire dans une maison de retraite où elle fait du bénévolat. Lui est très gêné, car les vieux ce n’est pas du tout son truc, il est très mal à l’aise, ne sait pas quoi leur dire ! En sortant elle lui dit :

- Ça ne fait pas de toi un monstre !

C’est ce que je me suis dit pour me consoler… Quand je me suis rendue compte que même en “mûrissant” je supportais difficilement qu’on me parle maladie, douleurs, handicap.

Il est vrai que je suis du genre à souffrir en silence, que je n’ai jamais détaillé mes grossesses, ni mes accouchements… Je ne vois pas à quoi ça sert de me plaindre (à part mon médecin) sauf si je sens que je vais m’évanouir ou que j’ai besoin d’une aide urgente.

Bref, comme dirait Martine (m’énerve, l’autre sur canaltruc, il a piqué l’expression de Martine), ce sont de moments où j’ai une furieuse envie de me boucher les oreilles, de mettre la tête dans le sable. Moi qui reproche si souvent à Martine de faire l’autruche, elle c’est plutôt pour les choses qui lui déplaisent, je fais l’autruche aussi !

Mais si on peut dire  : bon assez parlé de moto, les mecs, ça n’intéresse que vous !

Je me vois mal dire :

- Tante Berthe, assez parlé de tes rhumatismes qui n’intéressent que toi !

Je suis lucide, là aussi, je sais ce que ça cache : la peur ! Peur d’être malade, peur d’avoir un jour une maladie incurable, peur de vieillir… Peur de perdre ma santé de fer !

Quand on a peur, on occulte. on se voile la face. Jusqu’à maintenant personne n’a encore découvert mon secret, je le cache !

Mes filles le soupçonnent sûrement. Mais Athéna est comme moi. Santé de fer, tolérance zéro, mais elle est jeune et le cache moins !
Artémis adore les maladies et les médicaments, et me reproche mon manque de sympathie pour ceux qui souffrent !
Mais quand j’ai mal au dos, au lieu de me secouer comme sa sœur, elle me masse !

Sans doute que tout cela est logique ! Ceux qui ont connu des souffrances morales savent comprendre ceux qui souffrent moralement. Ceux qui ont connu des souffrances physiques savent comprendre ceux qui souffrent dans leur corps !