J’ai un rêve depuis longtemps… Partir vivre au soleil, partir vivre dans le Sud…J’aime Paris, j’aime l’île de France… Mais le soleil, ça manque vraiment…
J’y pensais déjà quand j’étais jeune fille… Mais sans plus. Une fois mariée avec un homme du Sud, qui m’a suivie à Paris, parce que c’est là qu’il y a du travail, nous y pensions aussi. Sauf que nous n’avions pas du tout les mêmes idées… Lui rêvait de vivre en pleine campagne, moi je n’envisageais la vie que dans Grande-ville-du-Sud. On ne se refait pas ! La campagne, j’en ai beaucoup parlé, j’aime bien mais pas pour y vivre…
Du coup l’idée est tombée à l’eau… J’y ai pensé également quand je me suis retrouvée seule. Mais c’est à ce moment là que les obstacles majeurs se sont présentés :
Tout d’abord, je travaille à Paris et c’est quasi impossible de travailler ailleurs. On peut toujours rêvé en lisant sur l’intranet les propositions de postes à Clermont Ferrand ou à Poitiers, (pas du tout ce que je veux), et même si par miracle, je suis élue, j’y perdrais des primes conséquentes… L’argent ce n’est pas tout, on peut être rêveuse et réaliste !
Côté amis, je l’ai dit, je ne laisserai personne derrière moi. Mais il y a la tribu, surtout ma maman veuve aujourd’hui… La famille ce n’est pas idéal, pas parfait… Mais ils sont là. Le samedi, je vais faire les boutiques en faisant un arrêt chez ma maman, où je croise mes soeurs, je dis bonjour à mon frère qui habite au dessus de maman. Il y a toujours des repas d’anniversaires, des invitations, ou un prétexte quelconque pour passer les uns chez les autres :
- tu m’a rendu la saison 1 de Prison Break, tu n’as pas un sac de couchage à me prêter ?
Et pas plus tard qu’hier chez mon frère : “Artémis peut dormir chez vous lundi soir ? Elle n’aura pas de problèmes de train pour aller en cours, puisqu’elle est au lycée dans votre ville !”
Alors bien sûr m’imaginer dans une ville si ensoleillée soit-elle, seule sans amis, et en plus sans famille ! C’est dur !
Lorsque qu’Athéna a connu son Martin, un homme du Sud (tout le portrait de sa mère) et que je me suis ruinée en billets de TGV (elle descendait ou il montait), elle me mettait une pression incroyable pour qu’on déménage pour Grande-Ville-du-Sud. En totale révolte contre la famille, elle l’accusait de tous les maux, me disant que je pouvais très bien me passer de ma famille de m…
Je lui expliquais en long et large et en travers, les problèmes du travail, ma peur de la solitude, sans compter que c’est plus facile de partir en début d’année scolaire…
Elle me disait que je n’essayais même pas !
Puis le temps passant, elle me menaça régulièrement de partir seule. J’en étais malade et lui disait que dans ce cas, je ferais tout pour la rejoindre. Mais finalement c’est Martin qui est venu, parce qu’il s’est mis à aimer de plus en plus Paris et à se dire que finalement le travail ici, c’est pas plus mal. Du coup Martin monte à Paris rejoindre sa belle Athéna (qui fait tout comme sa mère hihi !)
Le calme revient, et la donne change. Artémis il y a peu disait comme sa soeur que Paris is nul, que le Sud is better, que vraiment peut-on vivre ici et comment j’avais eu l’outrecuidance de les faire naître dans le gris… etc…
Mais voilà qu’Artémis se met à sortir à découvrir les boutiques, les discothèques, les patinoires, les bars, à constaster qu’elle a plus de chance que ses potes du Sud (surtout ceux qui habitent en pleine campagne et ne peuvent rien faire sans mobylette).
Donc même si le rêve reste un rêve, pour le moment, Artémis est bien à Paris, et bien en vacances dans le Sud. Et tout au long de l’année, elle part en week-end dans Grand-ville-du-Sud, ou Petite-ville-du-Sud, celle qui est plus proche de notre maison de vacances. Du coup je me ruine en billets de TGV ou Corail.
Mais moins contrariante que sa soeur, elle me dit que si je pars, pas de problèmes, elle viendra en vacances à Paris régulièrment. Je pourrais toujours me ruiner en billets de TGV…
En juin Laurent m’a demandé pourquoi je n’ai pas déménagé pour le Sud. Si il y a quelques années j’aurais frémi à l’idée de mettre autant de kilomètres entre lui et moi, là je me suis dit : ” même si j’habitais sur Mars, il trouverait un moyen de venir me voir “…
Et en ce moment en temps de grève, je rêve de plus en plus…
Le rêve deviendra peut-être réalité ou restera un rêve… Mais en attendant j’apprivoise la ville…