Con­ver­sa­tion : 

- Tu étais où hier soir ? On devait boire un verre ensem­ble ! 

- Ben je pen­sais pas ren­trer si tard, je devais voir Roméo ! 

- Oui, c’est ça encore Roméo, tu m’aban­don­nes ! 

- Oh ça va, toi ta copine est à la mai­son tous les soirs, c’est plu­tôt toi qui m’aban­donne ! 

Non ce n’est point une con­ver­sa­tion d’amou­reux… Ce sont mes deux filles, qui pour mon plus grand bon­heur, sont insé­pa­ra­bles…

En ce moment sous le même toit puisqu’Athéna est en for­ma­tion à Paris (Z’avez qu’à sui­vre) mais la dis­tance n’y change pas grand chose, j’ai déjà parlé de MSN et des films en syn­chrone, et il y a aussi les SMS et les coups de fils, sur­tout soir et week-end où c’est en illi­mité, j’en entends sou­vent une dire à l’autre : “tu viens aux toi­let­tes avec moi ou je rac­cro­che”, ce qui signi­fie que le por­ta­ble va être calé dans le décol­leté, un jour ou l’autre on le retrou­vera dans la cuvette, je le sens bien. 

Ce qui m’amuse aussi ce sont les micros évé­ne­ments, ces moment d’émo­tion qui font que “vite il faut que j’appelle ma sœur !”

C’était au retour des vacance de Pâques. Je suis sur l’auto­route, je con­duis, Mar­tine à la place du pas­sa­ger, Arté­mis à l’arrière.

Des pan­neaux d’affi­chage aver­tis­sent d’un inci­dent, pru­dence, ralen­tis­sez.

Arrive le moment du ralen­tis­se­ment, où comme sou­vent sur l’auto­route on passe de 110 à 70 en un temps record. Je mets mes war­ning, et je sur­veille dans le rétro, je n’ai aucune envie que l’on me ren­tre dedans. Der­rière moi, cela se passe pas trop mal, les voi­tu­res ralen­tis­sent pru­dem­ment. La route monte un peu, ce qui fait que je peux voir loin der­rière. Je con­ti­nue à sur­veiller mon rétro, les caram­bo­la­ges me font très peur, je sais que même si les voi­tu­res juste der­rière moi ont ralenti, on est pas à l’abri d’un fou qui arri­ve­rait à fond 3 voi­tu­res plus loin. Je fais remar­quer à Mar­tine que les voi­tu­res qui arri­vent à leur tour très vite ne met­tent plus leur war­ning : peu pru­dent.

À ce moment je vois voler près de ma voi­ture un gros mor­ceau de plas­ti­que noir, et juste après j’entends un bruit de frein. Une voi­ture folle, ziz­ga­gue, passe juste à côté de moi et va finir sa course sur une bre­telle à ma droite qui se trouve là, par chance. Elle a heurté vio­lem­ment la voi­ture qui me sui­vait, et qui rou­lait len­te­ment, elle. Tout le côté de la voi­ture folle est abimé, les vitres ont explosé. La voi­ture qui a été heur­tée s’arrête, puis une autre.

Ça fait peur, même si on a rien, le coeur met du temps à repren­dre un rythme nor­mal. Arté­mis me pose une ques­tion, je la croyais endor­mie.

Je n’ai pas eu le temps de repren­dre mon souf­fle qu’elle est déjà au télé­phone en train de racon­ter l’évé­ne­ment à sa sœur !

Lors­que nous som­mes des­cen­dues pour un con­cert à Céchouette-Méchos­sette avec Athéna, et que ins­tal­lées au café du Cen­tre avec Amé­lie nous avons appris la mort de ce jeune homme, je l’ai raconté là…

Dès que nous avons quitté le café, Athéna a appelé sa sœur. 

Cela va t-il durer ? En tout cas pour ma soeur et moi cela a duré long­temps, même que nos maris étaient un peu jaloux !

Sou­vent on dit que seu­les, les vrais jumel­les sont fusion­nel­les, moi j’ai des dou­tes là des­sus !