roue1Le 8 mai c'était une trêve... Le calme n'allait pas durer !

Le vendredi Athéna rentre de Grande ville du Sud avec trois copains.

Artémis, elle attend une copine de petite ville du sud qui doit arriver par le train du soir pour le week-end.

En fin de soirée, Athéna et ses copains partent à Paris. J'emmène Artémis à la gare à Paris, (en voiture pour une fois parce qu'il est tard) chercher sa copine et je les emmène directement dans leur boîte préférée...

Le temps de faire tout ça, il est presque 1 h 30. Je rentre au moment où Athéna et ses copains rentrent. Il fait un temps magnifique, nous buvons un verre dans le jardin, les garçons doivent dormir dans la tente.

Je me couche, et je les entends parler encore un peu, puis Athéna monte se coucher, je ne dors pas avant 2 h 30.

Puis vers 5 h ou un peu plus, Artémis m'appelle pour que j'aille les chercher... Je mets mon tee-shirt à l'envers, pas grave, j'en ai pour peu de temps.

Je roule sur l' A 86, peu de circulation à cette heure là. Il fait nuit. Je passe sous un tunnel limité à 70... Je suis sur la file de droite. Dans un virage je vois un type sur le trottoir qui gesticule. Je ne comprends pas ce qui se passe, je me dis qu'il fait du stop, qu'il est bourré, mais je ralentis.

Puis tout se passe très vite. Je vois une clio grise garée à moitié sur le trottoir, à moitié sur la route. Tout se passe très vite dans ma tête aussi. Impossible de doubler, une voiture rouge me double. Si elle accélérait je pourrais peut-être, mais j'ai l'impression qu'elle est presque à l'arrêt. Je sais que ma voiture freine bien, mais j'ai peur quand même. Je freine à fond, et j'ai le temps de penser : la file de gauche va passer, la file de droite, NON on va me rentrer dedans...

Crissement de freins, et un gros boum... Je me suis arrêtée, je n'ai pas percuté la voiture. Cette fois c'est la fin, je ne suis pas morte, mais ma voiture sûrement.

Pendant plusieurs minutes qui me semblent une éternité, je ne bouge pas, je ne regarde rien à part mon volant, mon cœur bat à 200 à l'heure. Je pense aussitôt à Artémis en regardant le panneau devant moi, presque désespérée : "mon dieu j'étais presque arrivée ! Et elle et sa copine sont en petite tenue à m'attendre"...

Un homme qui a mis un gilet de sureté jaune (c'est drôle il y a deux jours j'ai pensé que je devais acheter le kit de sécurité sans attendre que ce soit obligatoire) vient me parler à la fenêtre. Sur le coup je me dis : "c'est celui de derrière qui m'est rentré dedans il veut faire un constat". C'est ma hantise faire un constat alors que je suis morte de peur, et j'ai toujours peur de me faire engueuler par de mauvais coucheurs !

Non il me demande juste : "ça va madame". Je lui réponds que j'ai eu très peur. Puis reprenant un peu mes esprits, je réalise que je peux sortir de la voiture. La circulation est arrêtée. Nous sommes presque à la sortie du tunnel mais il fait sombre. Je fais le tour de ma voiture, et je regarde l'arrière. Rien... Je ne comprends pas, personne ne m'est rentré dedans à l'arrière. Toujours obsédée par ma fille, je me dis presque "ouf c'est bon je repars". Puis je m'aperçois que ma roue arrière gauche a éclaté, la jante est tordue. C'est alors seulement, avec mon cerveau qui se remet à marcher très très lentement que je vois la voiture sur ma gauche : une Opel rouge, complètement défoncée. C'est elle la cause du gros boum, c'est la voiture qui me doublait qui a percuté ma roue... J'ai eu une chance folle.

Mais je n'ai pas le temps de penser. Une femme, Mme X se précipite sur le type en gilet jaune :"vous êtes de la sécurité". Lui dit non bien sûr. Puis elle me saute dessus :

- ça fait une demi heure qu'on est là en panne ! Personne ne vient ! Vous avez appelé la sécurité ? Vous avez le numéro ?

- Euh non, je viens d'arriver voyez ! Et je ne vais les appeler si vous l'avez fait ! Ils ne vont plus rien comprendre.

Puis elle commence à me souler en me disant qu'elle est avec son fils (l'homme qui faisait des signes) et sa cousine et qu'elle a un vol à Orly à 6 h 30, qu'elle doit appeler Easy Jet, sinon on ne lui remboursera pas son vol... Qu'il faut qu'elle parte...

- vous avez le numéro d'Easy Jet ou d'Orly ?

Je dis non, je réponds à peine, j'écoute à peine. M. X son fils, quand il arrive à en placer une m'explique qu'il a une roue crevée. Je lui demande pourquoi il n'a pas appelé son assurance, il me dit qu'il ne sait pas.

Puis c'est au tour du chauffeur de l'opel rouge, M. Opel de me parler. Il est immatriculé en province, il a le A de nouveau conducteur, c'est un antillais visiblement pas très réveillé. Il me dit :

- pourquoi vous n'avez pas doublé la voiture en panne ?
Je le regarde, je suis encore ahurie, encore sous le choc.
- je ne pouvais pas doubler, parce vous étiez en train de me doubler.
- mais j'ai fait le nécessaire pour ne pas gêner la circulation.

Je lui montre ma voiture. Je suis à 20 mètres de la voiture en panne.  Ya pas ma voiture, c'est la meilleure, ou alors c'est le chauffeur !
- Regardez ! Ma voiture est dans sa voie, toute droite, elle n'a pas bougé d'un pouce ! Je n'ai rien à me reprocher.

Il me sort encore quelques propos incohérents. En gros il ne veut pas avoir tort et me répète 2 ou 3 fois, "vous vous n'avez rien, moi ma voiture est foutue"...

Je remonte dans ma voiture. J'appelle Artémis.
- J'ai eu un accident
Elle se met à pleurer : "du calme, si je te parle c'est que je suis vivante, j'ai une roue crevée, je vais voir si ta sœur peut venir te chercher, je te rappelle".
Puis j'appelle Athéna. Pas de larmes, mais de la panique :
- tu te sens d'attaque pour aller chercher ta sœur ? Sinon on trouvera un autre moyen. Je te rappelle.

J'essaye d'appeler mon assurance. Mais la dame m'agace elle ne comprend pas mon numéro de contrat et me fait répéter 3 fois. Elle finit par me dire qu'on ne dépanne pas sur autoroute, que je devrais appeler plus tard quand la dépanneuse sera là. À ce moment la police vient à ma fenêtre et me dit :
- on va ranger tous les véhicules à gauche madame.

La Clio se gare loin devant l'Opel rouge accidentée. Puis je me gare devant, un peu surprise d'entendre le moteur tourner normalement, de rouler... au pas, mais de rouler...

M. X était totalement paniqué à l'idée de rouler 10 mètres avec une roue à plat...
Puis la police vient demander les papiers. Deux hommes et une femme. Je donne mon permis mais je ne trouve pas mes papiers de voiture. Alors que je les ai toujours avec moi ! Je suis affolée ! Athéna aurait pris mes papiers et ne les aurait pas remis dans mon sac ? Bizarre quand elle emprunte ma voiture elle ne prend jamais les papiers. J'essaye de l'appeler mais ça ne marche pas.
Non bien sûr je ne suis toujours pas dans mon état normal : je suis trop près de la voiture, je n'ai débranché le blue tooth, Athéna doit hurler dans le haut parleur et moi je n'entends rien dans mon portable. Je vais à la voiture débrancher le blue tooth, le policier revient vers moi. J'ai vidé mon sac et retrouvé les papiers ouf ! Le policier me dit de venir au véhicule de police.

Entre temps Athéna rappelle en râlant :
- bon j'ai plus de batterie là ! T'arrêtes pas de raccrocher !
- c'est bon la police m'interrompt à chaque fois ! Tu vas chercher ta sœur ou non ?
- je suis sur la route ! En plus elle m'a appelée et elle me parle comme à un chien !
Pendant que je vais au véhicule de police, Artémis m'appelle aussi :"c'est bon ta sœur arrive !

Bon sang je déteste ça ! Ça fait trois fois que les policiers me parlent que j'ai le portable scotché à l'oreille alors que ce n'est pas du tout mon genre !

Mme X se précipite sur la femme policier pour raconter sa vie : je peux prendre un taxi, j'ai un vol, pas remboursé etc....

La femme lui répond poliment que ce n'est pas de sa faute si elle a eu un accident. Qu'elle peut partir si elle veut tant que le conducteur du véhicule reste sur place. Mme X me demande si je connais le numéro des taxis.
- non
- et vous avez le numéro des renseignements...

Je commence à perdre patience. J'ai déjà dit ce que je pensais des gens pas dégourdis... J'aime pas non plus ceux qui racontent leurs problèmes à tout le monde ! Surtout dans ces circonstances ! Il est 5 h 30, l'autoroute est bouchée, un accident ça fait peur...  J'ai presque envie de lui chanter : 118 000.
Non mais elle regarde jamais la télé ?

Mme X et sa cousine sortent leurs valises sur la route derrière la Clio.

Le chauffeur de la Clio M. X n'a pas les papiers de sa voiture. Je lui ai parlé un peu. Il est gentil mais il a 2 de tension. Mais bon je ne lui en veux pas trop, avec la mère qu'il a le pauvre !
Les policiers nous interrogent. Se débarrassent de la famille X : vous, vous êtes en panne, vous n'avez pas été percutés. C'est entre les deux autres véhicules. M. Opel continue avec ses propos incohérents. Le policier me regarde, visiblement soulagé de parler à une personne calme et me demande ce qui s'est passé, je n'ai pas grand chose à dire :
- je ne pouvais pas doubler, j'ai freiné, me suis arrêtée et j'ai entendu un gros boum.

Sur la file de droite, ça circule très vite, c'est impressionnant, il y a beaucoup de camions,  la circulation est devenue dense, je regarde si je vois la voiture d'Athéna passer. Je demande aux policiers si une dépanneuse est prévue pour moi aussi.

Mme X vient me voir : "vous ne pouvez pas nous emmener à Orly ?"
Je reste le plus calme possible :
- Voyez vous j'ai une roue crevée moi aussi. Sinon je serais déjà partie ! Et pour aller chercher ma fille, pas pour vous emmener à Orly !
Puis je l'entends dire à son fils :"tu as vu le bol ! On est tombé en panne juste à côté d'une borne".
J'ai envie de l'étriper !

Le dépanneur arrive. Il me fait penser à Jean Reno dans le grand bleu. Immense, bronzé les yeux bleus. Il prend les choses rapidement en main :
- mais c'est quoi ce bazar, ces deux voitures (la mienne et la clio) roulent ! Il faut les garer plus loin...
Il monte la voiture rouge sur le camion en un éclair. Pendant ce temps M. Opel traverse la voie de droite où ça roule très vite ! Le dépanneur hurle :

-Oh là Oh ! Mais il fait quoi lui, il veut mourir ! Que fait la police !

La police fait ralentir le flux. Le dépanneur ordonne à M. Opel de monter dans le camion et de ne plus bouger.
Puis le dépanneur me dit d'avancer cent mètres plus loin pour me mettre sur une bretelle :
- mais ça roule aussi sur cette bretelle !
- oui mais, on ne sera plus sur l'autoroute !
- la police va faire la circulation ? " lui dis-je, je n'ai pas trop envie de me lancer à 10 à l'heure sur une route où tout le monde roule très vite.
- ça va aller, pas de problèmes !
Puis il engueule les dames X : "mais remettez moi ces valises dans le coffre, c'est quoi ce bordel !"

Le dépanneur est parfait. Il bloque la route avec son camion le temps que j'aille sur la bretelle. Cela circule peu et je me gare plus loin près d'un muret. Puis c'est au tour de la Clio.

M. X a toujours 2 de tension. Le dépanneur lui explique que si il colle sa voiture au muret, il ne pourra pas changer la route de droite.

- Vous avez une roue de secours ?
Et les voilà repartis à nous saouler de paroles, oui surement, on en a une ou pas ? où elle est et blabla... Un taxi arrive et se gare devant nous. Je me dis "ouf elles vont partir ! Je ne vais plus les entendre".
Mais non ces dames renvoient le taxi ! Mais quel culot ! 
- j'ai un autre vol à 11 heures" me dit Mme X ! 
C'était bien la peine de nous saouler.

Le dépanneur change la roue puis leur demande si ils ont appelé leur assurance (ben non pourtant ça fait une heure que je leur dis).
- on a pas le numéro...

J'ai l'impression d'être une instit parlant à ses élèves : "vous prenez le petit papillon vert sur le pare brise, le numéro est derrière".
Puis Madame X recommence à me saouler :"on ne va pas payer, ça fait des années qu'on paye l'assurance on a jamais eu d'accident"...
Bon sang mais ils descendent de quelle planète :
- c'est une panne, pas un accident ! Et non vous n'allez rien payer !

Le dépanneur prend les choses en main, téléphone à leur assurance, fait la prise en charge.
- vous pouvez repartir.

Ben non ce serait trop beau ! Ils ne vont pas nous faire des vacances. Puis le dépanneur vient vers moi, visiblement soulagé de parler à une personne normale. J'ouvre le coffre. Il ne sait pas trop comment ça marche, je lui sors la notice de la voiture.

Puis comme je commence à reprendre mes esprits, je lui demande si la police a fait un constat. Ils sont partis depuis longtemps. Il me dit non je ne crois pas. Je prends un constat dans ma voiture et je commence à tout remplir à faire un dessin. Puis je vais voir M. Opel dans le camion et lui demande son nom pour le constat. Il refuse :
- vous n'avez rien, et ma voiture est foutue.
- j'ai une roue à changer, et si vous voulez être remboursé il faudra bien le déclarer.
Silence.
- vous avez donné vos papiers à la police et vous ne voulez pas me donner votre nom ?
Silence. Je passe à l'arrière et note le numéro de l'Opel. Puis je demande à M. X son numéro de téléphone comme témoin. Mme X en profite pour me sauter dessus et me demander de lui envoyer la photocopie du constat pour se faire rembourser son vol. Elle me le répète 3 fois.
- si je vous le dis je le fais OK !
Puis elle me dit : "c'est incroyable on est en panne et personne ne s'est arrêtée pour nous aider".
Je me retiens. Ben non ma vieille, tu es sur l'autoroute pas sur une route de campagne, on ne s'arrête pas comme ça ! Et puis une roue crevée, même si on ne sait pas la changer, on appelle l'assistance de son assurance !

Encore 5 minutes et je vais lui montrer que je connais des gros mots !

Artémis m'appelle. Elle est dans la voiture de sa soeur sur la route du retour.
- tu es où ?
- A la sortie du tunnel, on me change ma roue. Athéna ne m'a pas vue à l'aller ?
- elle a vu ta voiture mais pas toi. Ah ça y est je t'ai vue !

Moi je n'ai rien vu ! Si je vois que mon tee-shirt est à l'envers, l'étiquette visible devant !
Bon sang il ne faut jamais dire "pas grave, je ne sortirais pas de la voiture". Je ferme mon blouson.

Le dépanneur appelle mon assurance, fait la prise en charge. Puis il me dit de repartir. M. X vient le revoir. Le dépanneur lui dit que sa roue de secours est en mauvais état, de rouler lentement.
J'ai fait changer récemment mes pneus, même la roue de secours, mais j'ai peur quand même, je demande au dépanneur si ma roue est en bon état, il me dit :

- Oh oui ! Vous ça va !
Pour un peu je vais recevoir un bon point : conductrice qui garde son sang froid et a une voiture en bon état.

Je repars enfin. Demi tour. Retour au bercail, Athéna a pris ma place devant le portail, génial. La maison est silencieuse. Les jeunes sont déjà remis de leurs émotions et dorment.

Je bois un café dans le jardin. Puis je m'allonge sur le canapé et je pense que je vais dormir. Non. Les images défilent dans ma tête et mon cerveau refonctionne...

Cent mètres à faire pour sortir de l'autoroute. Mais c'est qui ce M. X qui a 2 de tension ? On peut rouler avec une roue crevée. Il n'avait pas mis ses warning... Il aurait fait cent mètres il aurait évité de provoquer un accident.

Et cette femme qui a provoqué un accident, qui y a assisté et qui ne pense qu'à sa pomme : qui me saute dessus pour me demander si j'ai appelé la sécurité, ou me parler de son vol à Orly...

Je ne comprends pas non plus les policiers. M. X méritait presque d'être verbalisé, ou au moins qu'on lui explique qu'il aurait pu dégager un peu plus loin. Il n'avait pas ses papiers et on ne lui a rien demandé.
Quand à M. Opel, son comportement était bizarre. Personne n'a soufflé dans le ballon.

Le matin les 3 copains d'Athéna, Artémis et sa copine m'ont écouté me défouler et raconter tous les détails de l'histoire.

Le lendemain j'ai appelé l'assurance, non c'est un week-end férié, rappeler mardi.  J'ai vu que mon bas de caisse était un peu rayé. Mardi j'ai réussi à avoir l'assurance. Ils m'ont dit de trouver quels policiers sont intervenus. J'ai appelé le commissariat d'Antony, qui m'a conseillé celui de l'Haye les roses, lesquels m'ont donné deux numéros de PC des CRS. Le premier était le bon. C'est ainsi que j'ai appris que le rapport de police disait  5 h 39. J'ai raconté mon histoire pour la Xième fois (M. Opel n'a pas voulu signer, mon assurance veut le constat etc.). Le CRS très gentil m'a dit que le rapport serait fourni à l'assureur et m'a donné l'adresse...
J'ai rappelé M. X pour lui demander si il voulait toujours le constat (d'ailleurs l'assurance va le contacter aussi, comme témoin). Il me dit qu'il a emmené sa mère et sa cousine à l'aéroport (ça va lui faire des vacances) et qu'il attend que la police le contacte parce qu'ils ont gardé son attestation d'assurance. Ça m'étonnerait qu'on le contacte !

Ouf....

Pendant deux trois jours j'étais un peu secouée, triste... À la fois soulagée d'avoir eu autant de chance... (Pas de blessés, et des dégâts matériels moindres) et en même temps consciente que la vie ne tient qu'à un fil...

Revenant sans cesse à cette première pensée : ma fille... ma fille est elle en sécurité, je dois repartir...
Si mon dernier jour arrivait sur que je n'aurais qu'une seule pensée : mes filles.

Et je les ai engueulées aussi : tout ça c'est votre faute, je suis épuisée à force de faire le taxi... Yen a marre quoi....

Mais j'ai recommencé le lendemain. Ben oui la copine de petite ville du sud était là pour s'amuser !

Et le lendemain tous les copains du sud, déjà au courant m'ont appelée ! Ça m'a fait chaud au cœur !