Abeille. Guêpe.
Prononcez ces mots pourtant jolis et vous verrez des visages grimacer : Hiiiii ! Ça pique !

Pour moi c’est tout l’inverse. Dès que j’entends ou que je lis ces mots, j’ai du soleil dans les yeux. C’est l’été dans ma mémoire…

Je vois de jolis petits insectes couleur de soleil, je sens l’odeur d’une pêche bien mûre, je vois le cerisier de mon enfance ployer sous le poids des cerises rouge foncé. Ces jolies demoiselles sont attirées par les mêmes choses que moi, le sucré, le goûteux, comment leur en vouloir ?
Leur bzz est un chant harmonieux, très doux.

Les champs de blé mur, le ciel bleu, le soleil qui réchauffe enfin.

Je revois une époque que l’on ne retrouve que dans ” Martine et les 4 saisons ” ou le mois de juin était déjà l’été.
Les dessins d’été du livre de lecture avec lequel j’ai appris à lire, et que j’ai racheté des années plus tard. Il avait été remplacé par un autre beaucoup moins joli, ce qui fait que je suis la seule de ma fratrie à l’avoir connu.
A comme abeille… Un mot qui a la sonorité du miel.

Je me souviens d’une rédaction sur le thème de l’été, où j’avais fait d’une guêpe l’héroïne du jour, survolant un jardin idyllique où une famille déjeunait. Elle regarde les fesses dodues du bébé qui dort dans son landau et se demande si elle va le piquer. Finalement elle se détourne du bébé car une jolie poire trop mûre est tombée au sol.

Curieux :  j’évoque ici des souvenirs d’école primaire grâce aux abeilles, alors que ma scolarité n’est pas mon meilleur souvenir.

On encense volontiers le papillon tellement joli, mais ce sont les guêpes et les abeilles qui me mettent du soleil au cœur, des papillons dans les yeux.

Hier par hasard j’ai lu le mot abeille, et des images m’ont assaillies.
Je me suis surprise moi-même pourtant je suis habituée à ma facilité à rêver.

C’est pourquoi je rends cet hommage aujourd’hui à ces jolies demoiselles habillées d’or et de noir.