larme.jpgC’est un matin comme tant d’autres. Un matin où elle se lève dans la maison familiale. Mais ce matin là, en se préparant, elle fait un détour par les toilettes, en cachette, armé d’un drôle d’appareil qui s’achète en pharmacie.

Puis elle se prépare comme d’habitude, s’habille, se maquille. Elle attend, elle se refuse à regarder l’engin avant d’être prête à partir.

Puis elle regarde enfin la couleur du test. Une larme coule, une seule larme. Elle s’étonne elle même de ne voir qu’une seule larme couler.

À qui le dire ? Pas à sa mère, pas à sa sœur.

Elle part pour travailler comme d’habitude. Du moins c’est ce qu’elle croit. Mais une fois qu’elle est partie, elle change de parcours. Elle prend le train, le métro. Elle va chez lui. Mais quand elle sonne, il n’est pas là. Elle appelle d’une cabine pour dire qu’elle ne viendra pas travailler, elle est malade.

Alors elle reprend le métro, une autre ligne, un autre changement.
Le temps tourne. Il est déjà presque dix heures.

À son bureau, sa secrétaire lui dit qu’il n’est pas là.
Il reviendra vers 11 h.

Alors elle s’assoit dans un parc et regarde tristement les pigeons s’ébattre.

Puis elle reprend le chemin de son bureau à lui. Et alors qu’elle marche dans la petite rue, elle entend un scooter, se retourne, c’est lui. Il lui sourit. Elle n’a pas la force de sourire.

Il lui dit que c’est bizarre, qu’il ne voit jamais les gens dans la rue.

Il ne lui reste plus qu’à pleurer dans ses bras.