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Quand ma nièce Jolinette m’a dit que samedi c’est le premier jour des vacances scolaires, je tombais des nues : déjà !

Non seulement ils sont toujours en vacances, mais c’est déjà presque la Toussaint ! J’ai l’impression que c’était hier que j’ai fermé la Sauvageonne ! Oui bon c’était il y a deux semaines, ce n’est pas si loin.

Demain je fais une deuxième crémaillère avec mes amis. La première c’était avec ma tribu et quelques amis qui m’ont aidé à déménager. J’ai presque tous les meubles dont j’ai besoin, il me reste à changer mon canapé qui est fatigué. Quand au rangement de ma cavec, je le remet à plus tard, de toutes façons il fait trop froid maintenant pour travailler dans la cave.

J’ai repris mes activités, et Martine est tellement en forme que je n’ai pas le temps de m’ennuyer le week-end. Je l’ai emmené faire la tournée des cimetières, faire des courses. Elle a bien fait d’être malade, tout le monde l’invite ! Son frère qui n’avait jamais le temps, l’a emmenée au restaurant, elle a des tas de coup de fils et de visites en plus de ses enfants et petits enfants.

Mes filles ? Tout le monde me demande si c’est dur. Non. Je ne m’en rends pas compte en fait…. qu’elles sont loin.
Artémis a fini de travailler aux Z’impots. Toute le journée nous chattons à 3 sur le mini Chat de Face de Bouc. Nous échangeons des histoires, des idées, ou des envies : regarde cette lampe, tiens j’aime bien cette robe, quelqu’un a déjà commandé sur ce site ?

Puis des coups de fil en plus de ces chats réguliers. En novembre Athéna doit venir pour le salon du funéraire, Artémis viendra peut-être si elle ne travaille pas. Ensuite ce sera Noël. Donc finalement je vois souvent mes filles, même si je vais déplorer qu’à chaque fois elles restent peu de temps.

Bizarrement j’ai rencontré ces derniers temps, plusieurs mères qui comme moi ont vu récemment leurs enfants quitter le nid. Bon il est vrai qu’Artémis et Jérémy habitaient dans un studio depuis deux ans, mais tout près de chez moi. Et j’ai entendu plusieurs fois prononcer : le syndrome du nid vide.

Je ne le ressens pas du tout. Sans doute est ce mon côté optimiste. Je ne vois que le bon côté des choses. Je comprends même Martine qui me disait : c’est un soulagement ! Fini les notes de téléphone qui explosent, le frigo toujours vide et tout ce travail !

Oui j’apprécie de ne plus avoir à faire des courses monumentales (même si j’ai du mal à me défaire du réflexe d’acheter beaucoup ” au cas où les enfants passent “. J’apprécie de ne plus avoir à faire la cuisine quand j’ai juste envie de m’écrouelr sur le canapé. J’apprécie de ne pas avoir à ranger, ranger, et encore ranger !

Et puis la liberté. Qu’est ce qu’il y a de mieux que la liberté ? Quand je pense à ces disputes parce que je ne demandais qu’une chose : pouvoir voir mon amant quand ça me chantait. Je n’ai jamais supporté les chaînes, jamais supporté les contraintes.

Parfois je m’admire ! Oui je m’admire ! Il faut bien que quelqu’un le fasse et personne ne le fera !

Je me demande encore comment j’ai traversé tout ça ! Même si je suis plutôt dynamique, je ne suis pas quelqu’un qui a de l’énergie à revendre, “qui n’arrête pas et qui n’a pas de sommeil ” comme ma soeur Camomille.
Non moi j’adore paresser, rêver. Je ne suis pas une femme d’intérieur, mais je n’aime pas trop le bazar, ni la saleté, donc je gère, il faut bien. Je ne raffole pas de faire la cuisine, sauf une fois de temps en temps.

Comment j’ai fait pour traverser tout ça ? Je ne m’attendais pas à tout ça, je n’étais pas préparée.. Qui l’est d’ailleurs ?
Le sourire immuable de Martine sa vraie passion pour le métier de femme au foyer, son abnégation pour ses enfants m’ont sans doute fait croire que c’était facile !

Deux filles avec deux ans d’écart, travail, crèche, écoles, devoirs. Un mari dans les premiers temps qui en faisait beaucoup mais jamais autant que moi. Je repense souvent aux années de mes filles en bas âge comme à une grande solitude.
Ce qui me manquait c’état le rêve, c’était de m’évader, c’était d’être une femme et pas seulement une mère, c’étati que quelqu’un pense à moi, comme je pensais à mes filles, c’était d’exister tout simplement.

Et puis toutes les années suivantes à élever seule mes filles. Et c’était merveilleux, et nous avons énormément partagé, ri. Je n’ai pas eu d’énormes soucis, d’énormes difficultés avec mes filles, mais j’ai souvent pensé : oh la la mais j’en ai ras le bol !
Les filles, ces adorables égoïstes qui m’ont fait réaliser combien j’avais pu l’être moi aussi à l’adolescence !

Je dis souvent que j’ai eu aussi la chance d’avoir ma tribu. Mes parents, toujours là pour garder mes filles, elles dormaient même chez eux le mardi soir quand il n’y avait pas école le mercredi. Et grâce à ma tribu mes filles ont eu une famille, un cocon. Les anniversaires, les fêtes, les vacances avec les cousins. Mes filles n’ont pas souffert d’avoir grandi dans une famille monoparentale.
 

Athéna me dit souvent : moi je suis la preuve vivante que les enfants de divorcés peuvent être heureux !

Je vais arrêter là ma prose, car cela ressemble à un bilan, et vous allez croire que je vais sauter du premier étage. Mais bon tout va bien ! Je vais manger et m’étaler devant une série ! Et demain je fais le ménage à fond et j’attends mes invités. Même si j’ai tendance à penser que je suis fada de m’être lancée dans une telle organisation de fête !