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Mais ça c’était avant !

Phrase d’une pub que tout le monde connaît et qui me trotte dans la tête depuis un petit moment. Car j’ai l’impression d’être transformée moi aussi, mais ça n’a rien à voir avec les lunettes !

Avant pourtant ce n’est pas si loin, un mois à peine. Il suffit d’un mot, d’un geste, d’un événement… et on bascule… On met le pied dedans, le nez dedans, on bifurque, on dévie, on colorie en dehors des traits, on traverse en dehors de clous ! 
De toutes façons les passages cloutés n’existent plus !

Avant, c’était ma vie. Une vie de citadine surbookée comme il y en a tant ! Une vie avec des tas de MON et de MES, c’est fou comme le français est possessif !

Je parle de la langue ! Nous disons même MON pour mon prof de gym, alors que le beau mâle musclé ne nous appartient pas !

Donc je disais des MES et des MON : Mon appart, mon mari, mes enfants, mon métier, mes parents, mes amies…

Une vie bien remplie, avec des jeunes enfants à l’école, l’étude le soir, la baby sitter pour les sorties cinéma, un métier devenu prenant.

Les années passent, je ne les ai pas vu passer. Elle est loin la jeune fille insouciante, amoureuse de son futur époux, qui voyait la vie en rose !

Je n’étais pas malheureuse, loin s’en faut ! Mais débordée oui ! Les enfants en bas âge c’est très prenant !

Quand il ont grandi et commencé à être un peu plus autonomes 10 et 6 ans, j’ai eu une opportunité pour changer de poste. Alors je me suis laissée absorber par mon métier. Et un jour mon patron m’a dit :

- Gwen, j’ai besoin de quelqu’un pour être l’interface avec notre siège de Bordeaux, ça veut dire qu’il faudra y aller une ou deux fois par mois, vous êtes partante ?

J’étais partante ! Sortir du quotidien, dormir à l’hôtel loin de toutes contraintes une nuit ou deux, l’idée m’a plu !

L’intendance à la maison a suivi, pas de problèmes de ce côté là.

J’ai rencontre de nouvelles têtes, appris à travailler différemment.

Et puis un soir… J’ai accepté de dîner avec un homme charmant que je commençais à bien connaître. Je n’avais rien qui m’attendait dans ma chambre d’hôtel à part la télé !

Le temps passait et j’étais de plus en plus fascinée par cet homme et ce qu’il me racontait.

Et voilà ! J’ai glissé, dérapé. J’ai terminé la nuit dans ses bras !

C’était merveilleux ! Le vin blanc aidant un peu, je n’ai pensé à rien d’autres qu’à mes sens.

Mais le lendemain j’étais mal ! Comment j’avais pu ! Après 12 ans de mariage, 15 ans de vie commune !

Comment j’avais pu, alors même que je n’y avais jamais pensé ! Hugo et moi ce n’est pas tous les jours l’extase, mais je ne me plains pas, lui non plus je crois.

Je me sens coupable. Je n’avouerai pas bien sûr ! Mais ces images me trottent dans la tête…

Je n’avais pas envie que ça s’arrête, cet homme était un aimant…

Mais comment vais-je me comporter quand je le reverrai ? Je me souviens juste d’un au revoir le matin, il a du dire “à bientôt” mais je n’étais pas capable de penser…

à suivre