Un jour nous avions fait un jeu en famille, je ne sais plus trop ce que c'était, mais il fallait citer des chansons suivant des instructions (lesquelles je ne sais plus, et puis après on apprenait que bien sûr les instructions étaient bidons, on faisait un tour de table, et on disait par exemple : la chanson que tu as cité en numéro 5 correspond à ta philosophie de la vie... (ou à tes amours, ou ta famille, on s'en fout).

Bien sûr je n'ai étonné personne, et j'ai fait rire tout le monde, quand pour la philosophie de la vie, je me suis mise à chanter :

Travailler c'est trop dur, et voler c'est pas beau, d'mander la charité, c'est quelque chose j'peux pas faire !

Ça m'a toujours interpellée !

On sait tous qu'il faut travailler ! Quoique !
Quand j'étais petite ma mère me disait : "il faut bien travailler à l'école pour avoir un bon métier"
- pour quoi faire ? Tu travailles pas, toi !

 

Une tante, petite femme dynamique, accro au shopping, me disait :
- il faut faire des études
- tu as fait quoi comme études ?
- pas grand chose, juste le certificat d’études !
- tu vois ! tu ne travailles pas et tu es riche, ton mari est
pilote de ligne !

Bien sûr le temps a passé, assez pour que je dise "femme au
foyer moi jamais" et assez pour que je comprenne l’importance de
l’indépendance financière pour une femme !

Pourtant fondamentalement est ce que j’ai changé ?


J’ai la réputation d’être sérieuse dans mon travail. Je suis dynamique et je
m’intéresse à ce que je fais et à ce qui m’entoure. Mais j’ai tout de même des
périodes de flémingite ou je remets au lendemain ce que je pourrais faire le
jour même, des périodes dilettantes ou je survole.

Sauf en cas d’urgence et
pour rendre service, je ne fais pas d’heures sup, je ne serai jamais
carriériste, je ne cherche pas à me mettre en valeur, je ne fais pas de ronds
de jambe. J’ai même mon franc parler !

Si j’aime aller travailler c’est pour tout un tas de raison. Mais
qui n’ont rien à voir avec le "travail" en lui même, la preuve c’est
que je change souvent de poste.  

Et ma vie elle est ailleurs, en dehors du bureau.

Je l’ai dit, je saurai m’occuper si j’en avais les moyens. Me
cultiver pour le plaisir, travailler un art !

J’ai deux filles très différentes. Athéna qui ne supporte de rester
une semaine à ne rien faire.
Si elle gagnait au loto, elle ouvrirait un bar,
une galerie d’art, une boutique, n'importe quoi mais elle voudrait être active.

Artémis au contraire n’aime pas l’école, et se verrait bien ne
pas travailler plus tard.
Elle aime sortir, mais elle ne s’ennuie jamais à la
maison. Se déguiser, écouter de la musique, faire de la musique, internet, msn, écrire des histoires, s’occuper
d’animaux.

Travailler ? Non merci.

Et parfois j’ai envie de dire : et puis après ? Qu’est ce que ça
fait ?


Bien sûr que je ne peux pas lui dire : pas grave si tu n’as pas envie de
travailler, tu ne travailleras pas !

De même que nous ne sommes plus à l’époque
où on pouvait souhaiter aux filles un "bon mari" pour qu’elles
restent à la maison. De toutes façons même si ça arrivait ce n’est pas une
assurance tous risques, les couples ne sont plus éternels !

Mais sommes tous vraiment faits pour travailler et pour aimer ça ?

En dehors de certains métiers rares qui laissent une grande
liberté, il faut être motivé, sérieux,
travailleur aimant travailler.  

Autour de vous, vous n’avez que ça comme profil ? Vous ne voyez
que des gens travailleurs qui aiment travailler ?

Pourquoi devrions nous être taillés sur le même moule ?

Bien sûr on imagine pas une annonce d’emploi disant : dilettante
ou nonchalant accepté si compétences en communication.

Pourtant on en voit partout des gens comme ça ! Des médecins
incompétents, des dilettantes, des lents, des crétins.  

Des gens qui ne "travaillent" pas forcément bien mais
qui rendent des services quand même.

Il faut aimer travailleur, un enfant doit aimer travailler à l’école.

Maintenant que mes filles sont assez grandes pour être proches de
la sortie (ou déjà sortie) de l’école je leur dis : moi non plus je n’aimais
pas l’école ! Je trouve que le travail offre plus de liberté, en dehors de la
liberté financière bien sûr !

Bien sûr on ne va pas dire à son enfant "tu n’aimes pas travailler,
pas grave".

Quoique si je pouvais je le dirai !

Mais on pourrait peut-être leur montrer que dans le monde du
travail il y de tout !
Des bons, des moins bons, des mauvais ou très mauvais...

Il faut quand même éviter la case très mauvais, ok ?
Leur dire que si ils sont
débrouillards, ils trouveront bien un moyen de s’en sortir.

Sommes nous vraiment faits pour aimer travailler ?

Travailler c’est trop dur…