Nous sommes sur la rive côté gauche d'un fleuve, et nous allons à Petite Ville du Sud. Nous marchons pour aller à la fête. Devant moi il y a mon papa et des enfants que je ne vois pas, je ne sais pas si ce sont  mes filles ou mes sœurs.

Moi je marche avec lui à ma droite, j'ai les mains enfoncées dans les poches, je lui parle. Nous sommes assez couverts, ce n'est pas l'été, les berges sont boueuses.Au loin les lumières de la ville, la fête vers laquelle nous allons.

Tout à coup, un bruit me fait sursauter, je montre le ciel du doigt :
- Oh un feu d'artifice !

Il me prend la main, du bout des doigt et à la salve suivante, me la serre plus fort. Je reconnais la texture de ses doigts, la force de sa main.
Puis nous marchons sans plus parler, et nous regardons le feu d'artifice.

Mon père et les petites papotent devant. Soudain un pétard bruyant alors je sursaute encore plus.
Il me prend par les épaules et m'embrasse le haut du crane.
Ça me fait drôle, je me dis : "trop c'est trop , c'est comme si on était ensemble !"

Et je ne comprends pas qu'il ne se passe rien justement !

Alors je m'arrête et je le regarde. Je note son visage anguleux, et j'aime son petit sourire, la tendresse dans ses yeux. Nous nous regardons trente secondes puis nous nous embrassons. Je ferme les yeux, nos langues se mêlent, son odeur m'assaille.
Je ressens intensément ces sensations. J'ai l'impression de l'entendre murmurer des mots, répéter la même phrase.

Mais ce n'est pas possible il ne peut pas parler !

Puis je comprends que ce sont ses pensées que j'entends.
Et je tends l'oreille... en quelque sorte.

J'entends qu'il murmure : je l'ai fait !  je l'ai fait !  je l'ai fait !

Je suis toute émue par ces mots. À ce moment je constate que son cœur bat la chamade, le mien aussi.

Puis nous continuons à marcher. Cette fois nous devons marcher sur des bâches, monter sur quelque chose, une sorte de manège sur une péniche, ça ressemble beaucoup aux bords de Seine à Boulogne.

À ce moment nous avons appris quelque chose, je ne sais comment, Luke aurait des ennuis, alors j’en parle, puis nous parlons aussi avec mon papa, mais je ne sais pas de quoi.

Je sais juste que je le tiens par la main et je suis heureuse.

Je me réveille.