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Pour les 60 ans de Mar­tine et le début de sa retraite, nous avions décidé de lui faire une sur­prise !

Une soi­rée repas et danse, pour fêter éga­le­ment son départ à la retraite. Eugène était déjà retraité depuis un moment. Nous réser­vons donc dans le plus grand secret, un res­tau­rant qui a une salle à l’étage, avec une lon­gue table en L, et une petite salle pour les enfants. Le res­tau­rant sera fermé et réserve pour nous, ce qui est sympa et assez rare, un samedi soir.

Tout le monde est pré­venu, les soeurs de ma mère, 3 en Ile de France, plus une autre qui habite en Pro­vince, son frère éga­le­ment, un cou­ple d’amis de lon­gue date, plus nous tous, 4 enfants, et 10 petits enfants, ce qui rem­plit déjà la salle, avec les con­joints res­pec­tifs. Comme cadeau, nous lui offrons un por­ta­ble. Eugène a beau­coup râlé sur l’inu­ti­lité de la chose, mais a passé son temps à nous emprun­ter les notres à la Sau­va­geonne !

Nous n’avons pas pré­venu Eugène, pour les 50 ans de Mar­tine qui devaient être une sur­prise, mis au cou­rant, il avait fait une gaffe monu­men­tale, et cer­tains lui en vou­lait encore ! Donc il ne serait pas dans le secret, bien fait !

Il faut faire sor­tir Eugène et Mar­tine de chez eux ! À la rigueur, Cédric qui n’habite pas leur ville, peut deman­der un coup de main pour démon­ter un meu­ble et en pro­fi­ter pour invi­ter Mar­tine, mais Eugène ris­que­rait de venir avec son éter­nel pan­ta­lon de velours côtelé, et son vieux pull troué pré­féré… Look “garage ate­lier du samedi chez moi “.

Cédric et Marianne trou­vent donc la solu­tion, ils les invi­tent chez eux pour l’apé­ri­tif, en leur pré­ci­sant qu’ils iront essayer un nou­veau resto ensuite.

L’après midi, Eugène et Mar­tine pas­sent à l’hôpi­tal, en effet une des sœurs de Mar­tine ne sera pas de la fête, elle a été hos­pi­ta­li­sée. Ce n’est pas trop grave. Ils ren­con­trent alors les deux autres soeurs de Mar­tine, les jumel­les Lili et Lilou, sur leur 31, for­cé­ment puisqu’elles vien­nent à la fête le soir ! Lili, l’air de rien s’écrie :

- Mais vous êtes très élé­gants tous les deux ! Vous allez où comme ça ?
- Cédric nous a invité au res­tau­rant ! Mais vous aussi, vous êtes bel­les ! Vous allez où ?
- Au théâ­tre !

Et les deux coqui­nes par­tent. Nous som­mes tous au res­tau­rant, à l’étage, ten­tant d’empê­cher les plus jeu­nes de se pen­cher en bal­con, pour ne pas que Eugène et Mar­tine nous voient en arri­vant. Nous som­mes en décem­bre, il fait nuit, mais on ne sait jamais !

Chez Cédric, Eugène s’étonne que les deux filles, encore peti­tes Cora­lie et Manu­réva les accom­pa­gnent. D’habi­tude elles ont une baby sit­ter.

- C’est un essai, dit Cédric. On verra bien si elle sont sages !

En réa­lité elles seront surex­ci­tés avec leurs cou­sins et cou­si­nes !

Le petit groupe arrive au res­tau­rant. En bas il n’y a que deux ou trois tables de bar, il a l’air très calme. Mon frère dit qu’il a réservé une table au nom de Natha­naëlle, la patronne est bien sur au cou­rant.

Puis ils arri­vent en haut de l’esca­lier, où la patronne s’efface pour les lais­ser pas­ser, Mar­tine en pre­mier. Mes neveux hur­lent “Bon anni­ver­saire”, et Mar­tine écar­quille les yeux et en pleure de joie !

Eugène lui aussi ouvre de grands yeux, pointe du doigt son ami d’enfance, son beau frère, esto­ma­qué !

Ensuite tout se passe bien. Le repas. Puis des sket­ches où nous imi­tons Mar­tine dans tous ses états : Mar­tine au tra­vail, Mar­tine en vacan­ces…. Tiens ça me rap­pelle quel­que chose ! Et bien sur tout le monde pleure de rire.

Mes sœurs et frè­res m’ont demandé d’écrire l’his­toire de la vie Mar­tine. Je n’avais pas envie car il y a des cho­ses qui ne se disent pas. J’ai con­tourné le pro­blème en racon­tant l’his­toire des mai­sons, les dif­fé­rents endroits où elle a habité, à la manière des maga­zi­nes fémi­nins, en met­tant le pro­jec­teur sur les pro­grès pour les fem­mes : sa pre­mière machine à laver pres­que manuelle, l’arri­vée du lave vais­selle, etc.

Ce texte était des­tiné à être donné à Mar­tine, mais tout le monde a insisté pour qu’il soit lu, et du coup, nous nous som­mes par­ta­gés les cha­pi­tres. Mes parents ont adoré et m’ont féli­ci­tée “Tu as l’art d’écrire les his­toi­res”.

Je met­trais peut être ce texte un jour ici !

Super sou­ve­nir. Des pho­tos, des films. Le film je n’ l’ai regardé qu’une fois, car je pleure en voyant mon père. C’est incroya­ble comme quand on voit un film, on a l’impres­sion que le défunt, va pas­ser la porte et vous dire bon­jour comme si il n’était jamais parti !

Et sou­vent quand je pense à tou­tes ces sur­pri­ses que nous avons fait à nos parents, j’espère que mes filles m’en feront de bel­les à moi aussi !