Je viens de vivre une semaine atroce.

Mercredi soir Martine a été emmenée en urgence par les pompiers. Camomille, Artémis et moi assistions à un concours de jeunes créateurs à Paris. C’était prévu depuis longtemps, impossible d’annuler.

Servane et Cédric chez Martine attendant les pompiers. Toute la soirée nous avons communiqué par sms et suivi les événement minute par minute. Jolinette était là aussi depuis 15 h l’après midi elle n’a pas quitté sa grand mère.

Martine a été opérée en urgence d’une occlusion intestinale. La veille elle venait passer une colioscopie qui l’avait laissée épuisée, on se demande même comment on l’a laissé sortir vu son état de faiblesse.
Et à chaque examen où on ne disait qu’elle n’avait rien, Servane et moi disions : mais elle ne mange pas ! Que fait on en attendant ?

Résultat elle avait 7 de tension quand les pompiers sont arrivés.

Pendant qu’elle était au bloc, rien à faire qu’à attendre. À l’heure où elle rentrait au bloc, nous rentrions chez nous, Camomille et son mari, Artémis et moi.

À minuit Cédric est venu me chercher puis nous sommes allé chercher ma sœur Camomille.  Camomille, Cédric et moi avons attendu jusqu’à 3 h 30 dans la salle d’attente de la réanimation.
Là on nous a annoncé qu’elle était maintenue dans un coma artificiel et que son état était sévère.

Jeudi et vendredi… Que dire. On ne vit pas. On pleure toutes les cinq minutes tout en essayant d’espérer. C’est mon numéro qu’on a donné à l’hôpital car je peux répondre le jour ou la nuit. C’est moi qui appelait le matin pour savoir comment la nuit s’était passé.

Enfin vendredi soir on nous dit que son état s’améliore, en fait ils avaient cru son état plus grave. ” elle pourra être réveillée ce week-end “.

Hier elle commençait à se réveiller et tous les examens semblent positifs.

Difficile de décrire ce que l’on voit. J’ai vu ma nièce Jolinette à son chevet des heures durant sans se fatiguer. Je l’ai même vu consoler toutes les autres, Marine, Manuréva, Artémis. J’ai vu mon beau-frère incapable de réagir comme anésthésié pendant deux jours puis finalement faire un malaise.

J’ai appelé ses sœurs pour les prévenir et je n’arrivais plus à parler, tant je pleurais.

Athéna qui est loin et vivait ce moment d’autant plus mal, Chris qui est à Montréal et à qui on a pas tout dit, tout comme Manivelle, trop jeune encore.

Même les ex de la famille, Benjamin et Jean-Louis père de nos filles ont envoyé des messages d’encouragement.

Comme toujours dans les moments les meilleurs comme dans les pires, notre tribu est soudée.
Souvent à l’hôpital, on nous disait : ses enfants ? Tous, vous êtes tous ses enfants ?

Oui quatre enfants, pas si courant, et quatre enfants qui habient à côté et sont présents si rapidement.

Ses voisins les bouchers et les fleuristes étaient sous le choc. Et même le pompier se rappelait d’elle, lors de l’incendie : elle est têtue comme une mule, elle ne voulait pas sortir de la maison !

Ma nièce vient de me dire qu’elle a ouvert les yeux. Nous ne sommes pas au bout de nos inquiétudes, mais déjà nous respirons mieux. La convalescence va être sûrement longue, mais Martine revient de loin.

Et tout le temps qu’elle allait mal, ce qui la motivait était de retourner à la Sauvageonne.

La Sauvageonne sans elle, ce n’est pas possible ! Tiens bon maman, la Sauvageonne t’attend !