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Je dis toujours à mes filles qu’elles sont magnifiques, et elles me répondent que je ne suis pas très objective : de toutes façons, si on était moches, tu ne t’en rendrais pas compte, tu es notre mère ! Forcément tu nous trouve belles !

Je réponds toujours : je crois que si ! Je crois que j’en aurais conscience ! Je serais sûrement malheureuse pour vous et très gênée pour vous faire des compliments : magnifique cette frange qui cache tes yeux en boutons de bottine et ton gros nez !

Si je dis ça c’est que j’ai un tel sens de l’observation, un tel œil de lynx pour du détail qui tue ! Donc je suppose que j’en serai consciente, mais YES, OUF la question ne se pose pas !

Mais c’est une vrai question.

Les parents d’enfants laids en sont-ils conscients ?

Une vraie question qui tue, que l’on devrait poser à Gogol !

J’ai entendu un jour une amie de ma sœur, dire en parlant de sa fille encore bébé dans sa poussette : Ma fille a un visage ingrat ! Ma sœur lui a dit qu’un bébé peut changer, et en effet, l’enfant est devenue une jeune fille plutôt pas mal, sans être une vraie beauté.

Je n’ai pas d’exemple autour de moi, bien sûr il y a les :
Ma chérie, si tu pouvais maigrir un peu… change de coiffure Jean-Charles, c’est affreux…Je n’aime pas ton look, Marie-Charlotte… il va falloir qu’on soigne tes boutons, Luce”..
Mais rien d’irrécupérable.

Les seuls autres exemples que je connais sont dans la littérature, toujours des filles, et toujours avec le contexte de la rivalité : une sœur jolie et l’autre laide, grand classique aussi des films.

“La disgrace” beau roman de Nicole Avril.

Et aussi un autre dont j’ai hélas oublié le titre, où la mère avait une méthode bien à elle : elle ne cessait de dire à la sœur “laide” qu’elle était belle, et ne faisait aucun compliment à la belle, espérant réparer l’injustice de la nature.

 Mais le regard de la société s’est chargé de rétablir la vérité. Et la “laide” le comprit bien vite. Elle en voulut à sa mère, et l’accusa de lui avoir menti voire de se moquer d’elle !

Mais imaginons qu’il y ait pas dans la fratrie d’élément de comparaison ou alors seulement des laids.

Il est difficile de répondre à cette question, car imaginons une mère consciente de la laideur de sa progéniture, le dirait-elle haut et fort ? (en l’absence de l’intéressé bien évidemment)

Les parents d’enfants laids en sont ils conscients ?

Bien entendu, je traite le sujet avec un peu de dérision, mais j’ai tout de même trouvé des réponses, et il semble qu’il s’agisse d’un vrai tabou, pas si facile à lever !