Après de nombreux déplacements, la mariage de Chris dans la Beauce, la visite en Corrèze chez Artémis que j’ai ramenée chez elle, je me pose enfin à la Sauvageonne où m’attendent poussière et toiles d’araignées.
Le dimanche après-midi je vais retrouver Artémis et Jérémy pour regarder un match de l’équipe de Saint Maître, petit village non loin de Petite Colline.
C’est le joli mois de mai mais il fait un froid de gueux, un vent à décorner les bœufs, même en haut des gradins.
Après le match, joueurs, supporters et petites amies supportrices se retrouvent au bar chez Nanou. Nanou est la tante de Jérémy. Aucun commerce, une église et une salle des fêtes comme à Saint Léon. Le bar de Saint Maître est un bar comme on en fait plus, la seule attraction du village, il fait aussi resto de routier le midi, il est sur une route passante, de l’autre côté de la route, il a sa station d’essence qui fonctionne encore et aussi son terrain de pétanque derrière. Bien sûr Nanou vend des cigarettes, sans elle, il faudrait faire des kilomètres pour en trouver, surtout le dimanche. L’ambiance est bon enfant, tout le monde se connaît.
Artémis me conseille de m’asseoir avant que le bar soit plein, quand tous les joueurs sortiront du vestiaire (le stade est juste à côté)
Pour me réchauffer, je demande un rhum coca.
Un rhum coca ? Me dit Nanou un peu surprise… Heureusement que je n’ai pas dit “ Cuba libre ! ”
Elle me demande ensuite : c’est du rhum ambré ?
- non du rhum blanc, dis-je un peu gênée de déranger.
- Ah tant mieux ! Je n’ai pas besoin d’aller chercher le rhum ambré !
Elle me sert une bouteille de coca et un verre avec pas mal de rhum : “  tu en as assez ? Parce que je ne sers jamais ça ici ! ”
Je dis oui oui et je remercie. J’ai demandé à Artémis combien elle paye son whisky coca “ environ 4, 50 € ” me dit-elle. En général Artémis et Jérémy payent mes consos, mais je ne veux pas abuser. Ce n’est pas le prix de l’Ile de France, c’est clair !

Les enfants restent assez tard en général, mais comme je dors à la Sauvageonne, vers 18 h je veux rentrer pour allumer le radiateur dans ma chambre et le poële à pétrole dans la salle à manger. En partant je demande à Nanou : “ c’est combien le rhum coca ? ”
Elle réfléchit et me dit “ Oh 3 euros ça ira ! ”

J’ai envie de rire, ce n’est même pas le prix du coca !

Le soir je me suis endormie de bonne heure.
Et ce matin un joli rayon de soleil m’a accueillie, même si il fait toujours aussi froid.
Je vous rassure, même si il y du rhum et du coca à la Sauvageonne, je ne vais pas carburer au rhum coca toute la semaine !

ps : billet écrit lundi à la Sauvageonne, et posté aujourd’hui au Café du centre, où j’ai le Ouifi…