La quille (plus jolie que retraite) est un sujet qui revient souvent dans les conversations, ce qui prouve que je n’ai plus 20 ans. Cela dit 20 ans je m’en moque, je n’ai aucune envie de refaire le chemin à l’envers.

C’est une chose à laquelle je n’ai pas pensé pendant des années, non pas que j’adore travailler loin s’en faut, j’ai bien souvent rêvé de gagner au loto et tout plaquer et j’en rêve encore, mais voilà la quille, je l’associais comme beaucoup à ” vieillesse ” ! Pire maintenant je l’associe aussi à pauvreté !

Le premier de l’an (j’aime bien cette expression plus usitée dans le Sud que par ici), bref le premier jour de janvier, lors du repas de famille avec ma tribu le sujet est venu sur le tapis.

Cédric s’adressait à Camomille et à moi : ” Comment vous pouvez parler de retraite ? Vous ne vous rendez pas compte que nous serions vieux ! “

Éclat de rire des deux sœurs :  vieilles nous ? Mais regarde nous !
Camomille hyper dynamique et infatigable n’arrêtera jamais la danse moderne. Idem pour moi bien que ma danse soit différente.  Et bien que mon frère ait été un oiseau de nuit et un noceur, aujourd’hui c’est lui qui se couche avant moi quand il y a une fête.

Il nous parle de son travail, et des conversations qu’il a eu à une époque avec Luc :
- Tu vas rester à la Banque Filiale ? Tu as des propositions pour Soforex Investissements ?
Et il ne se voyait pas ” ne plus jamais avoir ” ce genre de préoccupations.

Mais Camomille et moi avons une autre vision des choses.
Camomille dit : mon travail je n’en ai plus rien à faire ! J’ai beaucoup donné, beaucoup fait, je me suis investie dans toutes les activités extra-scolaires. La seule récompense que j’ai eue c’est qu’on a retiré mon nom de la liste de promouvables !

Discours à peu près semblable pour moi : j’ai attendu que les choses changent, des idées, des propositions j’en ai toujours eu, j’ai toujours voulu que ça bouge.
À chaque changement de hierarchie, j’y ai cru. Au final rien n’a changé. Les gens qui ne font rien on les laisse tranquilles, pire ils sont promus ! Et les gens qui travaillent (dont je suis) la moindre erreur ils se font appeler Arthur ! Et on leur fait des histoires quand ils veulent prendre leur congés car les dates ne conviennent pas !

Alors maintenant je m’en moque. Je fais mon boulot, point barre. Et même si mon chef me reproche quelque chose, je me retiens pour ne pas être insolente : et alors vous allez faire quoi ? Me mettre au placard ? Me muter à Barcelonnette ?
Un chef incapable de gérer ses troupes et ne prend aucune décision est aussi crédible qu’un parent qui menace son enfant de punition qui ne viennent jamais !

Bref, je m’égare. La conclusion était simple sur cette conversation :
- Tu t’éclates encore dans ton travail. Pas nous ! De plus tout comme toi des années durant, la quille nous paraissait très loin. Maintenant nous l’attendons. Nous aurons moins de sous mais nous paierons moins d’impôts. Et puis nous avons tous des copains retraités qui ont la pêche, s’éclatent et ne sont pas du tout des ” vieux “.

Mais cela ne vous surprendra pas, ce n’est pas le sujet que je voulais aborder, j’ai déjà été trop longue !
Zut il faut couper le billet en deux…


 à suivre