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Childéric : comment s’est passé ta journée ?

Rosalba : moyen ! Je suis épuisée, j’ai un rhume, je me suis endormie dans le train. La journée m’a parue bien longue.

Childéric : viens t’asseoir sur le canapé, je vais te servir un verre d’alcool.

Rosalba : l’alcool ne me tente pas.  J’ai juste envie qu’on dîne rapidement pour pouvoir me coucher tôt.

Childéric : ça va être difficile, nous devons parler 2 heures.

Rosalba : 2 heures c’est un peu raide !

Childéric : je ne plaisante pas ! Nous sommes mariés maintenant. Il faut se parler 2 heures.

Rosalba : demain ou après demain si tu veux.

Childéric : non et non ! On ne peut pas commencer comme ça ! Les conversations sont le ciment du couple. Les non dits et la non communication sont destructeurs. Quoique te disent les beaux parleurs avec leurs petits plats et leur petites pipes, moi je dis qu’il faut qu’on se parle 2 heures tous les jours.

Rosalba : on ne peut pas ” plaquer ” comme ça ! On parlera 1 h de plus demain.

Childéric : je vois. Tu te moques de ce que je dis.

Rosalba : mais non ! Je suis d’accord avec ton ciment du couple, tes non dits destructeurs et tout ce que tu veux, mais là j’ai une migraine terrible et le nez bouché. J’ai pas envie de parler, tu peux comprendre ça, non ? Et je ne suis même pas sûre de pouvoir t’écouter.

Childéric : ce n’est pas une excuse ! Moi aussi j’ai un métier, du stress, un patron, des horaires, et moi aussi je suis fatigué quand je rentre le soir ! Mais si on déroge aux règles…

Rosalba : quelles règles ? Les tiennes ? Je ne savais pas que je signais pour ça.

Childéric : trop facile ! C’est bien parce qu’on se parle beaucoup, parce qu’on échange beaucoup,qu’on se comprend à demi-mot qu’on s’aime ? C’est bien pour ça qu’on a décidé de vivre ensemble, de se marier ?

Rosalba : Chlidéric ! Tu es en train de me faire un procès comme si je ne t’aimais pas ! Je te dis qu’on ne peut pas plaquer. Bien sûr que j’aime parler avec toi, bien sûr qu’il faut parler.  Mais il y a des circonstances où on ne peut pas.

Childéric : ah oui ! Lesquelles s’il te plaît ?

Rosalba : Euh… Un deuil tiens ! Tu perds quelqu’un de très cher et de très proche, tu es terrassé par le chagrin tu ne peux plus parler. Tu parleras plus tard, quelques mois après, ou quelques jours. Ça ne te paraît pas logique ?
Et puis là tu es en train de m’embobiner ! Je suis sûre que tu as déjà enclenché ton chronomètre et que tu essayes de me faire tenir 2 heures.

Childéric : mouais ! Je pense qu’il faudrait décider tout de suite si les disputes et mises au point doivent être décomptées du temps de parole.

Rosalba : de mieux en mieux ! J’aurais une carte de pointage pour la pause pipi ?

Childéric : tu ne prends rien au sérieux décidement. Je te parle de notre couple.

Rosalba : c’est ma migraine que je prends au sérieux. Sur ce, je vais me coucher. Tu n’auras qu’à dîner et parler tout seul.

Childéric : je vois ! Fuite et lâcheté ! Ça commence bien !

Rosalba : je me souviens quand mes copines en couple me disaient : ce n’est pas drôle quand tu es fatiguée et que ton homme veut faire l’amour, tu as beau lui dire non pas ce soir, pas envie…Iil insiste, gentiment bien sûr, il se colle, il te frotte…
Et je me disais oui en effet, j’imagine le topo… Tu sais quoi ? Ben je préfèrerais ça à tout ce que je viens d’entendre !