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À une épo­que, j’étais jeune et belle…

Com­ment ça, vous ne me croyez pas ?

C’était mes der­niè­res vacan­ces de céli­ba­taire mais je ne le savais pas encore. Pour­tant des signes avant cou­reur auraient du me pré­ve­nir, il arrive un moment dans une vie où tu as en marre de faire des trucs de djeuns, marre des sor­ties en bande, envie d’autre chose, quoi !

C’était l’été et j’allais en boîte avec mes sœurs et mon frère, assez sou­vent. Je l’ai dit, je n’ai jamais aimé les boî­tes, j’aime dan­ser mais ailleurs qu’en boîte, au bout de deux heu­res j’en ai marre, et il n’y a aucun moyen de s’échap­per, je n’aime pas être enfer­mée.

J’étais sur­tout là parce qu’il fal­lait bien un chauf­feur et que je ne buvais pas (il vaut mieux évi­ter d’être l’aînée et la seule qui s’amuse en sachant rai­son gar­der dans une tribu !)
Cette boîte là je la sup­por­tais plus que les autres parce que je con­nais­sais tout le monde, videur, DJ, patron, bar­man, après la fer­me­ture ils venaient tous à la Sau­va­geonne man­ger des pâtes à 6 h du mat !

Comme je m’ennuyais, j’étais sou­vent au bar à boire des cocas gra­tis, à regar­der les autres dan­ser.
Ben­ja­min un copain de la bande était aussi sou­vent là, car il n’aimait pas dan­ser.

- Loui­sianne, fais gaffe, tu vas deve­nir un pilier de bar, comme moi !
- Tu crois ?

Un soir où j’étais en forme, Ben­ja­min croise une ancienne copine au bar, et se met à lui par­ler, enfin se met à la dra­guer, soyons claire ! À côtés d’eux, deux types qui ne venaient jamais, la tren­taine bien son­née (ce qui était très vieux pour moi à l’épo­que), gros et mous­ta­chus, blou­sons de cuir, lour­din­gues, sédui­sants quoi !

Eux aussi ont repéré la fille qui n’avait pour­tant rien d’excep­tion­nel. Quand Ben­ja­min s’éloi­gne d’elle une minute, je lui demande :
- ça mar­che ?
- oui, mais ils m’éner­vent ces deux là !
- tu veux que je m’en occupe ?
- ben oui, pour­quoi pas !

Du coup je me plante devant les deux gros lour­dauds, et je com­mence à allu­mer, dis­cu­ter, les faire rire, et ça mar­che, ils oublient la fille ! Puis­que je vous dis que j’étais jeune et belle !

Je les fais rire en racon­tant des bêti­ses, je passe der­rière le bar cher­cher des ver­res, et ils sont per­sua­dés que je vais me faire engueu­ler, sauf que le patron est mon ex, et rem­plit mon verre.

C’est rigolo cinq minu­tes, mais après je n’arrive plus à m’en débar­ras­ser, et je leur dis “allez on va dan­ser” sachant très bien qu’ils ne me sui­vront pas.

Ils ont fini par par­tir.

L’his­toire ne dit pas si Ben­ja­min, débar­rassé des lour­dauds a obtenu des résul­tats, il n’a jamais voulu me le dire.

Mais une chose est sure c’est que Ben­ja­min m’a trou­vée géniale et m’a épou­sée !