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Je suis tellement fatiguée que je n’arrive plus à bloguer, ni même à lire vos blogs.

Entre mon rangement, mes cartons et ma recherche d’appartement je ne vois plus le jour.

Et puis depuis décembre, Martine ne va pas bien. Tout a commencé par un zona qui l’a défigurée. Ensuite une mycose de l’intestin, je ne savais même pas que ça existait, qui l’a rendue malade et lui a fait perdre 8 kilos.

Pas facile à gérer parce que Martine est têtue. Servane et moi avons toute les peines du monde a la faire consulter le médecin : non il ne saura pas me soigner, mais non je suis allergique aux médicaments, non pas d’analyses de sang, ça ne sert à rien, ils ne vont rien trouver !

Bref ma soeur et moi passons notre temps à nous téléphoner, nous donner des nouvelles, nous relayer pour l’appeler.

Pourquoi seulement nous ?
Justement Servane perd aussi beaucoup d’énergie à s’énerver après les deux autres ! Camomille qui est tout le temps débordée, trouve tout le temps une bonne excuse : je n’ai pas le temps. Cédric qui habite au dessus de chez Martine, mais ne remarque rien de spécial, passe tous les soirs. Mais il a fallu tirer le signal d’alarme pour lui dire : passe aussi tous les matins

On s’en moque dis-je à Servane. C’est comme ça dans toutes les familLes. Nous sommes quatres donc il y en a deux de sûres, c’est déjà bien !
On ne peut pas compter sur les autres, on s’en cogne ! Moi je m’inquiète surtout pour maman !

À leur décharge, Martine ne demande jamais rien. Elle n’ose pas déranger, n’ose pas demander. Forcément qui ne veut rien voir, ne voit rien !

Heureusement il y a aussi les petits enfants. Les visites continuelles en rentrant du lycée. Athéna est loin mais appelle régulièrement. Artémis et Jérémy passent la voir et Jérémy en profite pour réparer deux ou trois trucs.

À force de ne pas s’alimenter, Martine n’a plus de forces. C’est à peine si elle peut faire son lit. Servane et moi nous râlons, insistons pour savoir ce qu’elle a mangé.
Mais je ne peux avaler, je n’ai plus de goût à rien !

En plus elle qui est plutôt gaie voit tout en noir, une grosse déprime. Un rien la contrarie, elle ressasse la moindre nouvelle.

Dimanche nous avons décidé de l’obliger coûte que coûte à faire ses analyses de sang, ce qu’elle a fait aujourd’hui. Je dis à Servane : le mieux est de l’accompagner chez le médecin et de lui dire qu’elle ne mange pas ! Nous ne savons pas ce qu’elle lui dit, ni ce qu’elle entend !

Ce matin appel de Servane, j’étais au travail :

- Trop tard ! Elle a pris rendez vous demain matin ! Et moi je ne peux pas, j’ai une réunion importante.

Je fais ni une, ni deux, je pose une journée :

- J’y vais ! Ne lui dis rien ce sera la surprise !

Le médecin est en face de chez Martine. Je ne l’ai pas vu depuis des siècles, ça va faire drôle. Quand je me suis mariée j’ai changé de médecin et je ne suis jamais revenue.

Mais je crois qu’il y un moment où ce n’est plus la mère qui accompagne sa fille chez le médecin, mais l’inverse.