Lundi après-midi, j’avais pris une journée de congés pour visiter le musée de la police. Visite organisée par une association de mon Ministère. Une musée que je vous conseille, il est gratuit.*
Dans mon cas il y avait une conférencière et la visite durait deux heures trente, avec moult anecdotes intéressantes. Hélas je n’en ai pas vraiment profité je suis dans une période de grande fatigue et je passais mon temps à chercher une chaise tout en me demandant dans quel état je serai dans 10 ans si je continue sur cette lancée.

Les photos que j’ai prises étaient décevantes, les flash ne sont pas autorisés et comme il y a beaucoup de vitrines, on ne voit pas grand chose.

Vient l’heure de repartir, j’ai balisé l’itinéraire, je dois prendre le métro puis récupérer mon train de banlieue. Dans le métro je me réjouis de le prendre rarement, et j’essaie de surveiller les stations et de ne pas m’endormir car c’est une ligne que je ne prends jamais.

Arrivée sur le quai je trace vers la sortie, ce faisant je double un homme qui marche lentement, il se retourne et me fixe.
Ma première pensée à été : ” est-ce que je chante bien dans ma tête ou est-ce que j’ai chanté à voix basse ? “
En effet, je l’ai déjà raconté je crois, des années durant j’ai chanté à voix basse dans la rue, les gens me regardaient bizarrement…
Ce n’est pas normal d’être gaie ! Depuis j’ai appris à chanter dans ma tête. Le temps a passé et maintenant on trouve normal que les gens parlent dans une petite boîte, ou parlent tout seuls parce que les écouteurs sont cachés sous leur cheveux, ou regardent des films dans le train…
Bref je m’égare !

Donc ce type m’a fixée. La trentaine je dirais que c’est un pakistanais mais je me trompe peut-être. Je ne pense qu’à la sortie, traverser la rue et prendre le train. Mais voilà que le type me rattrape.
- Madame je peux vous poser une question ?
Je réponds oui mais je me méfie un peu ! En général quand les gens cherchent une rue ou un renseignement ils posent la question d’emblée.

- Tout à l’heure vous êtes passée devant moi, vous m’avez doublé et j’ai senti votre parfum, je peux vous demander la marque ?

Je ne m’attendais pas à ça ! Cela dit je n’aime pas donner le nom de mon parfum il n’appartient qu’à moi, ne convient qu’à moi, donc sans trop prendre de risques, je dis ” Guerlain “. Voilà c’est la marque !

- Ah c’est très doux comme odeur…

Je dis merci et j’accèlère. En bas des marches il y a un homme avec un énorme colis, il demande de l’aide à mon dragueur au parfum, je me dis chouette, je suis débarassée ! Je monte aussi vite que ma fatique le permet. Je n’ai que la rue à traverser mais le feu est au rouge.
Merzut, il m’a rattrapée !
- Guerlain vous avez dit ? Je vais l’acheter pour ma mère !
Bonne chance pour le trouver ! Je me retiens pour ne pas rire ! Ça le découragerait si je lui dis que je pourrais être sa mère ? Pas sûr !
Le feu passe au rouge. Le type dit : ” Je continue à vous suivre pour garder l’odeur ! “
Je réponds : aurevoir.

Peu de chance qu’il prenne le train. J’entre dans la gare, je descends, le train arrive aussitôt. Le type ne m’a pas suivie.

J’ai pensé à cette chose si agréable : mon parfum. C’est amusant de penser à quelque chose que je fais tous les matins, c’est rare que j’y repense dans la journée. Mon parfum me fait penser à mon précieux qui aime cette odeur magique.
Un jour je suis allée dans une parfumerie demander un échantillon de mon propre parfum car dans le bagage cabine de l’avion impossible d’emmener mon vaporisateur. Il dépasse la taille des liquides autorisés et ne rentrerait pas dans la pochette transparente calibrée. Et je voulais absolument avoir mon parfum avec moi pour aller voir mon chéri, j’ai emmené un échantillon.

Je pense aussi à Athéna. Elle dit que mon parfum est un parfum de ” vieille “, les jeunes connaissent à peine Guerlain. Elle dit ça mais elle aime le sentir car il lui rapelle sa maman quand elle était petite.
Artémis par contre a toujours associé l’odeur du monoï à la Sauvageonne car l’été je me bagigeonne de monoï. Elle me disait parfois : tu sens bon la Sauvageonne !

Il faudrait quand même que je remercie le dragueur au parfum, il m’a inspiré un billet  alors que je suis en période de grande fatigue !

Et j’ai pensé à mon précieux, à mes filles chéries. Cela dit j’y pense en permanence…

* Musée de la police

Musee