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À Bayonne, nous avons souvent utilisé le mégaphone. Il est toujours dans le coffre de la voiture. Athéna le cache afin qu’on ne le voit pas, mais que le son sorte par la vitre, Artémis tient le micro tout en se cachant pour parler.

Le jour de notre arrivée, nous voyons un garçon faire pipi derrière un buisson. Sauf que nous, de la voiture, nous sommes de profil, nous voyons le garçon et le buisson. Artémis crie dans la mégaphone :

- Fais pas pipi là, tout le monde te voit !

Le garçon se baisse derrière le buisson, tout en essayant de voir d’où vient la voix, sans avoir l’idée de regarder vers nous sur côté ! Artémis crie :

- Non, ne fais pas caca non plus !

Et bien sur nous pouffons de rire !

Donc le mégaphone est toujours dans le coffre, en compagnie de deux ou trois copains parfois.

Un soir, durant la courte période où Athéna est à Grande Ville du Sud, nous allons à une fête en famille, Cédric sa femme et ses filles, les cousines, Artémis et moi. Nous prenons deux voitures, car mon frère et ses trois femmes se couchent plus tôt qu’Artémis et moi.

Nous quittons la Sauvageonne, laissant Martine seule. Je râle parce que tout le monde traîne pour monter en voiture, il est 22 h 30. Puis une fois que nous sommes en voiture, la mienne devant, celle de mon frère derrière, je m’arrête au milieu du chemin, en bas de la Sauvageonne, car je crois avoir oublié mon portable.

Je remonte la colline en courant (ouf c’est dur), et court dans la maison. Pendant ce temps, Artémis s’éclate avec le mégaphone :

- c’est honteux, c’est scandaleux, Madame Louisianne, nous faire courir, nous presser, et finalement oublier son portable et retarder tout le monde !

Elle prend exprès une voix très niaise. Et je descends la colline en riant, mon portable était bien dans mon sac à main !

Après de nombreux virages, nous arrivons enfin à Céchouette Méchaussettes.

Et voilà que mon portable (bien utile quand même, sonne).

C’est Martine qui me dit qu’il y a un gros problème ! J’imagine déjà le toit vétuste de la Sauvageonne écroulé, ou une grave fuite d’eau, ou le feu, que sais-je !

Martine qui n’avait même pas entendu le mégaphone, c’est dire à quel point elle n’entend rien, fait le tour de la maison, ferme les granges, puis finit par s’enfermer dans la maison derrière la lourde et antique porte.

Peu de temps après, elle entend frapper et elle a peur. Mais elle finit par ouvrir quand même et reconnait un voisin.

Enfin voisin ! Il habite à près de 600 mètres, de l’autre côté de la départementale, en bas de la colline ! Il est accompagné d’un autre voisin, inconnu de Martine.

Monsieur Hubert, le voisin inconnu a entendu des cris des “c’est honteux, c’est scandaleux” et a cru que quelqu’un se faisait agresser !

Que l’agresseur, ou l’agressée (une voix de femme vulgaire hihi ) aurait pris un mégaphone pour crier !

Monsieur Hubert est d’abord venu à pied à la Sauvageonne, n’a vu aucune voiture, est même rentré dans la cave. Heureusement il ne croise pas Martine qui aurait eu une attaque cardiaque.

Il redescend à pied et va chercher son voisin Monsieur Forêt, et lui raconte l’histoire. Monsieur Forêt dit qu’il connait bien Martine et qu’il va monter avec lui.

C’est ainsi qu’ils arrivent à la Sauvageonne. Monsieur Forêt est aimable, comme d’habitude, Monsieur Hubert pas content du tout, trouve anormal de jouer avec un haut parleur en pleine nuit (ah bon il n’était pas si tard que ça).

Il est vrai que le son “porte” dans la vallée, et que plus d’un voisin a profité des fêtes à la Sauvageonne, avec musique à la piscine et tutti quanti !

Martine, qui n’avait même pas entendu le mégaphone, tombe des nues, et suppose que ses petits enfants ont “joué”.

Finalement les deux hommes repartent, en laissant à Martine leur numéro de portable, au cas où elle se ferait réellement agresser !

Nous apprendrons que M. Hubert est un mauvais coucheur, qui porte plainte tous les 4 matins pour tapage, surtout quand les parisiens sont en vacances, il porte plainte régulièrement contre le camping d’ailleurs !
Hihi :)

Le lendemain les cousines se sont moqué d’Artémis : “une voix de femme vulgaire”.