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Je voudrais vous raconter une anecdote qui m’a interpellée ! Vous pourrez ainsi me donner votre avis, aussi bien sur l’anecdote en elle-même que sur mon regard sur la chose !
En tout cas je l’espère… On peut croire aux commentaires et au père Noël !

La scène se passe chez Adèle lors d’un after après une soirée. Nous sommes quatre. Certains liés plus de d’autres, peut-on réellement appeler cela des amis, je n’en suis pas sûre.

Adèle a la trentaine, un métier, des amis. C’est une jolie jeune femme souriante et dynamique. Je la connais depuis un an et je l’ai beaucoup écoutée, quand il nous est arrivé d’être en tête à tête.  Elle ne me connaît pas intimement, ne connait que ce que je montre à tous.

Stanislas est proche de moi et d’Adèle mais de manière discrète, c’est un réservé. Tout se passe par mél ou sms. Zelda la quatrième est souvent dans le groupe mais ne sera jamais une intime.

Qu’est ce qui m’a interpellée dans cette soirée ? C’est ce que je n’ai pas pu dire…

Bien sûr on ne dit jamais à quelqu’un : je n’aime pas ce comportement, tu as tort ! 
Sauf si on est la mère de cette personne (ado en l’occurrence) et qu’on veut lui apprendre les relations humaines !

Je parle d’un point de vue psychologique, un peu comme le ferait un comportementaliste. Notons que je suis tout à fait consciente du fait qu’Adèle est en crise, et ne s’en rend pas compte !
Donc petite soirée où on grignote et on boit un verre en papotant.

Très vite la conversation a tourné de Adèle. Elle a d’abord parlé de son ex, avec qui elle a vécu 5 ans. Puis de celui qui l’a draguée et donc elle a accepté les avances, toute étonnée de plaire. Pour lui elle a quitté son ex. Puis elle a parlé des autres hommes, tous les autres après, avec un leitmotiv : je ne sais même plus avec qui j’ai couché, ni leurs prénoms. 

Ensuite est venu le récit de sa jeunesse, le genre à 14 ans, je suis avec X, puis avec Y, puis son meilleur ami et son frère… Le ton n’est pas celui de la vantardise ou de la fanfaronade. Mais quelque part n’y avait-il pas un besoin de reconnaissance ?
Puis des anecdotes pas forcément inintéressantes, mais difficile à suivre quand on ne connaît aucun des protagonistes, ma cousine, et ma meilleure amie, qui est d’ailleurs sortie avec le frère de mon ex, non pas celui là, mais celui d’avant Y, Y c’est celui avec qui je suis restée 5 ans… etc…

Si j’avais été comme ça durant une soirée (et j’ai du l’être durant ma crise il y a quelques années) je me serais sentie très mal après. Pas parce que j’ai du saouler tout le monde, mais parce que j’ai confié des choses à plusieurs personnes, et pas du tout sur le ton de la confidence au meilleur ami, que je ne leur aurais jamais dit en temps normal…

Les protagonistes de l’histoire, dont je suis, sont des gens bien élevés qui ne coupent pas la parole, savent écouter, sont plutôt discrets et bienveillants. Personne ne l’ai jugée, ni n’en a reparlé et bien entendu personne n’en a parlé à l’extérieur. Cependant nous n’étions pas des “amis” à proprement parler, elle savait peut-être d’instinct que nous avions ces qualités, mais n’en avait pas la preuve.

Qu’aurais-je envie de lui dire ?

Que cela peut gêner les autres que la soirée tourne autour de ton nombril. Soit ça les gêne, soit ils s’ennuient à mourir et ne le disent pas. Pour les plus gentils ! Si il y a des méchants dans le nombre, et si en plus ils sont bavards, ils vont te tailler un manteau pour l’hiver, ou te faire une petite réputation sympa !
nb : on pourra me rétorquer qu’on se fout de l’opinion des autres, c’est vrai pour ma part je m’en fous, mais pour cela il faut une forte personnalité. Et puis ce n’est pas si anodin que ça, l’image que l’on renvoie : une rumeur, une réputation ou une casserole qu’on traîne, certains en ont fait les frais ! 

Mais le plus important, c’est “et toi ?” Qu’est-ce que tout ça t’a apporté ? Un soulagement ? D’où vient cette envie de te raconter ?
Que tu aies eu des tas d’aventures, je ne te juge pas, et je me doute bien que tu n’as pas de mal à plaire.
Cependant j’irai même plus loin, personne n’a de mal, si on veut, on peut !
Même si ton but n’était pas de t’en vanter, je me demande si quelque part il n’y a pas un besoin de reconnaissance, l’attente de compliments ?
Et comme c’est très difficile de dire “regardez quelle fille géniale je suis, je fais un super métier, je suis une bonne copine très appréciée” souvent on se réfugie dans la facilité, “regardez un peu mon tableau de chasse !” surtout si on a eu à souffrir de l’indifférence de son homme.
Je pense que cela t’apporterait plus le soulagement, de parler à une personne de confiance, sur le ton de la confidence, une personne dont le regard sur ton parcours pourrait vraiment t’apporter quelque chose, ou si tu ne trouves pas cette personne, un psy.

Je pense aussi que tu passerais une meilleure soirée avec tes potes, si elle se déroulait “normalement” à savoir échanges, divers sujets et où chacun pourrait prendre la parole. En tout cas le souvenir que tu laisserais de toi serait meilleur. On ne te connaîtrait peut-être pas “mieux” mais on apprécierait ta compagnie.

Car avant de se livrer, il faut aussi s’assurer que la (ou les personnes en face) aient envie de t’entendre. Et pour ma part, je prône le tête à tête.
J’aime bien la phrase “ce n’est ni le moment, ni l’endroit”.

Voilà tout ce que j’aurais eu envie de dire à Adèle, que je ne lui dirai pas.