Je n’ai pas dit vieillir, car le troisième et quatrième âge, ça a peut-être du bon, mais je vous dirai ça en temps utile.

Je me souviens d’une émission consacrée à un seul invité, chanteur, acteur. La coutume était que le présentateur demande :

Si tu pouvais changer quelque chose dans ton physique et ta personnalité ce serait quoi ?

Un chanteur dans la cinquantaine a dit : physique, non ça va, je me suis habitué finalement !

Cela m’a fait sourire, en effet je me suis souvent dit que les petits travers que l’on se trouve, les petites choses qu’on changerait bien, les petits complexes, un jour on se dit : finalement c’est bien !

Voici quelques exemples dont certain me concernent bien sûr, mais pas seulement !

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Je faisais plus jeune que ma cadette de 3 ans, cela m’agaçait un peu. C’est moi l’aînée, non mais !
Aujourd’hui je ris quand on me croit la plus jeune. Plus jeune que mes deux soeurs, et aussi que mon frère qui perd ses cheveux.

Avoir une peau grasse : un cauchemar à l’adolescence. Mais la peau grasse se calme un jour. Et ce sont les peaux, les plus épaisses, les plus solides. Une peau fine se ride, s’assèche, un cauchemar à l’âge mûr.

Être un petit bout de chou. Rêver d’être plus grande à l’adolescence, on ne me voit pas, zut, pourquoi je n’ai pas la taille mannequin ? Quand on a pris un peu de bouteille, cette pseudo fragilité a du bon : on vous tient la porte, on vous porte votre sac. Les ados boutonneux n’y pensaient pas forcément, mais en mûrissant on devient un peu plus attentif.

Et côté homme ? Les femmes préfèrent les grands ? Pas forcement vrai et si on vous a oublié en route, pas grave, vous serez le seul célibataire et content de l’être quand vos potes seront à l’âge du divorce. Et vos amies aussi. Et un homme libre c’est une denrée rare et chère !

Je rêvais d’avoir une voix de femme fatale, j’ai une voix de gamine. Énervant quand on est jeune, surtout si on fait jeune, mais génial en mûrissant. On me prenait pour une de mes filles au téléphone, je me suis d’ailleurs souvent fait passer pour elles pour des démarches,. Quand les gens qui ne m’ont eue au téléphone me rencontrent en vrai, ils me disent : je m’attendais à voir une jeune fille.

Ce que je suis d’ailleurs, une jeune fille, mais bon avec l’âge on devient myope aussi

Les rondeurs. Ah les rondeurs ! Un jour on s’aperçoit que lorsqu’on a des rondeurs on a pas de rides. Les joues rondes : je voulais avoir des pommettes hautes et saillantes pour faire femme fatale et j’ai des joues rondes.
Encore un atout en vieillissant !

Parenthèse : Là j’avoue que je ne suis pas du tout objective : je n’aime pas les sacs d’os, les trop maigres, et ce quel que soit l’age. Bien sûr certains ne sont pas responsables, mais d’autres si.
On le disait chez les regardeurs de poids : il faut faire la différence entre le poids de croisière (celui où on est bien sans trop d’effort) et le poids fanstamé, celui qu’on s’escrime à garder au péril de sa santé !
Et j’en ai un exemple flagrant avec mes sœurs. Ben oui quand on est ” taillée comme une armoire normande ” comme dit Martine, normande bien sûr, pas la peine d’essayer de ressembler à une ado pré-pubère.
Du coup je n’arrête pas d’embêter mes soeurs : tu as trop froid ? Normal tu n’as que la peau sur les os. Tu as des rides ? Tu n’avais pas besoin de maigrir autant : tu avais de jolies rondes quand tu étais jeune. Tu as les seins qui tombent, fallait pas faire le yoyo ! Tu n’en as plus ? Pourtant tu en avais beaucoup quand tu étais ado, on a rien sans rien.

Avoir une âme d’enfant, s’émerveiller de tout. Jeune on vous dit, ma pauvre tu vis au pays des bisounours, tu ne t’en sortiras pas dans la vie, tu es trop naïve, tu te feras avoir. À quarante ans on vous invite parce que vous êtes toujours gaie et les autres aigris, vous êtes un rayon de soleil.

Une grande rêveuse :  À quinze ans ma pauvre fille tu rêves pendant les cours, tu planes, tu ne pourras jamais trouver un métier.
À quarante et plus : tu en as de la chance de savoir rêver encore, moi j’ai perdu le goût de rêver !

Se disperser avoir envie de tout, tout faire à la fois. Quand on est jeune c’est un défaut : concentre toi sur une chose et finis là ! Quand on mûrit on a appris à faire la part des choses à faire le tri. Alors que ceux qui ne faisaient pas grand chose ne font plus rien.

Avoir une passion surtout si on est excessif. Jeune c’est bien mais c’est trop. On ne fréquente que ceux qui ont la même passion, on s’isole des autres. Adulte on aura une autre passion ou plusieurs, car un passionné ne cesse jamais de l’être. Et au lieu de nous engloutir et nous isoler, au contraire cette passion sera une soupape, un jardin secret peut-être même.