bal_sepia_louisianneDepuis toujours je vais en vacances dans un petit village du Sud-Ouest. La classique maison de famille, où nos enfants font les mêmes bêtises que nous petits !

Dans ces petits villages, il y a toujours des bals de campagne. L’été chaque village organise sa petite fête, votive, des moissons, avec le concours de pétanque ou le vide grenier l’après midi et le bal le soir. Quand nous étions jeunes,  mon frère, mes soeurs et moi nous allions voir des groupes chanter (ou massacrer !) les chansons des autres. Quelquefois des célébrités étaient invitées, mais c’était pour les communes les plus riches.  Certains comme Gold sont mêmes devenus célèbres. J’aime bien cette ambiance, la tente avec plancher sur la place, l’odeur des merguez, les lampions. Le parking au milieu des champs où l’on retrouve sa voiture dans la nuit noire, après avoir traversé un fossé ou mis le pied dans une flaque.

Puis est arrivé l’âge où nous sommes allés en discothèque. Je n’aime pas les discothèques, mais je suivais le mouvement, je n’allais pas me morfondre au coin du feu ou aller seule dans les bals où je ne connaissais plus personne. La fumée, la sono à fond ce n’est pas mon truc, je n’aime pas être enfermée. Mais le pire je crois c’est que l’on doit rester très très tard (ou très très tôt) à la fermeture. Pourquoi rester me direz-vous ? Parce que j’étais l’aînée et le chauffeur, et je n’allais pas laisser mon frère et mes soeurs rentrer en stop !
Mais revenons en à nos moutons.

Troisième époque, les mêmes ont des enfants. Là dans les bals de campagne les groupes ont été remplacés par des disco-mobiles. Ce qui a eu pour effet de faire fuir ! Pourquoi aller voir un DJ que l’on peut aller voir en discothèque ? Du coup il reste les parents et leurs enfants, les grands parents et quelques très jeunes de 13 à 15 ans qui n’ont pas de moyen de transport pour aller en discothèque.

Maintenant : Mes filles vont au bal retrouver les copains, on ne se refait pas je suis toujours le chauffeur. D’ailleurs on ne dit plus bal, vieille ringarde ! On dit je vais à la fête à Truc les Oulzès. Mais tout a changé : Beaucoup moins de disco-mobiles, et ceux qui restent ont fait des progrès : animations, bains de mousse, ambiance garantie. D’ailleurs les discothèques ferment et celles qui restent ne font pas fortune (Youpi !)
Mais ce que l’on voit le plus ce sont de bons groupes, comme les Leaders, à qui je fais un peu de pub au passage, je les adore, ils reprennent des chansons des années 80. On a aussi des festivals de rock ou de musique celtique, de très bons groupes d’animation qui ne massacrent pas les chansons.

Mais dans toutes ces époques un seul n’a jamais changé le bal à papa (ou bal musette). J’ai horreur du bal à papa ! Quand j’étais jeune ça pouvait se comprendre, mais ça n’a  pas changé ! Bien sûr je comprends les communes : le bal musette est précédé d’un repas qui est payant. Cela attire une foule impressionnante. En effet d’après les statistiques, ces départements sont en majorité peuplés de ” seniors “. Il y a des voitures garées sur le bord de la route jusqu’au village suivant, et pas la peine d’essayer de rentrer sans payer, les barrières et les vigiles donnent au moindre petit village des airs de camp militaire !

Mais surtout ce qui me parait incroyable ce sont les danses, l’accordéon et tout. Ces gens ont l’âge de mes parents ou un peu plus ! Or mes parents dansaient le rock, le twist, un peu la valse, mais ils n’étaient pas spécialistes du tango argentin ou du paso doble. Ils ont eu 20 ans dans les années 60 ! Déjà mon père disait que beaucoup de ses copains n’aimaient pas ou ne savaient pas danser. Les temps changent les garçons pas trop !

Et la grosse question que je me pose, c’est que vont faire les villages le jour où moi je serais une senior ? Ils ne vont quand même pas me faire danser sur un tango argentin, alors que la musique de ma jeunesse, c’est Téléphone, ACDC, Trust, Police (et encore là je reste soft, il y a des noms de groupe qu’il vaut mieux ne pas citer !) À noter que mes filles adorent et me piquent mes pochettes de vinyle pour décorer leurs chambres !

Verrai-je la mort des bal à papa ? Je ne sais pas, mais je ne veux pas voir la mort des bals, euh pardon fêtes de village !