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Les vacances ont été reposantes, mais pas vraiment à la hauteur de ce que Ludmilla espérait. Qu’esp2rait-elle d’ailleurs ?

Dès le premier jour, elle comprit qu’elle était tombée dans une sorte de piège : son amie avait réservé dans un club pour adultes. Ludmilla ignorait même que ça existait, quand elle demanda des explications, Agnès précisa qu’il n’y aurait que des célibataires qui avaient envie de s’amuser, pas de parents, pas d’enfants, pas de club enfants.

Ludmilla n’avait jamais pensé que des vacances pourraient être gâchées par des enfants et des parents ! Ça ne la gênait pas qu’une famille soit sa voisine de serviette. Elle trouvait bizarre cette idée et eut presque l’impression d’être dans un ghetto doré !

Et elle comprit bien vite ce que voulait dire s’amuser entre célibataire pour son amie ! Bien sûr elle trouvait normal que certain aient envie de faire du sport, de la voile, des balades. Mais voilà les soirées c’était danse, alcool et surtout drague !

Une fois de temps en temps pourquoi pas, mais tous les soirs ! Un soir trois jeunes gens se sont assis à la table des jeunes femmes. L’un avait visiblement jeté son dévolu sur Ludmilla, l’autre sur Agnès. Quand elles allèrent aux toilettes, Agnès lui demanda :

- Il te plait, le brun ?

- Il ne m’a pas l’air bien futé !

- Et alors ! On s’en fout de son QI ! Tu es là pour t’amuser, alors amuse toi !

Mais Ludmilla n’était pas tentée. Bien qu’elle s’en défende, elle pensait souvent à Enguerran, et si elle le comparait aux autres présent ici, il gagnait haut la main.

Au grand dam de son amie, Ludmila s’isola avec son livre pour le reste de vacances. De temps en temps elle assistait aux soirées, mais dans ce cas, elle parlait à des personnes plus âgés qu’elles, qui n’étaient pas là pour draguer. Agnès levait les yeux au ciel et la traitait de bonne sœur ! De son côté, Agnès n’avait rien d’une sainte Nitouche.

Bref, Ludmilla attendait la fin des vacances avec impatience !

Par chance, le séjour se terminait le jeudi, et elle était vraiment ravie de profiter d’un week-end au calme chez elle avant la reprise du travail.

À son retour elle eut la surprise de trouver une carte postale d’Enguerran. Elle en fut émue jusqu’aux larmes, d’autant qu’il l’avait écrite seul. Aucun petit mot de Carola !

Elle mourait d’envie de lui parler ! Il était trop tard pour lui envoyer une carte postale. Elle était sur le point d’envoyer un SMS, mais elle avait envie d’entendre sa voix. Prenant son courage à deux mains, le cœur battant, elle l’appela. Elle espérait ne pas tomber sur le répondeur.

Enguerran répondit aussitôt. il était ravi de l’entendre. Il lui parla de ses vacances. Elle était à deux doigts de mentir, de rester dans les banalités, mais elle ne le fit pas. Elle lui avoua s’être un peu ennuyée, avoir trouvé le temps long, ne pas aimer le concept “club célibataire”. Il rit en lui disant qu’il n’imaginait même pas !

Puis soudain il lui dit : nous sommes chez les parents de Ludmilla pour le week-end. Ils ont acheté une ancienne ferme, et ils font une fête samedi soir, ça te dirait de venir ?

Ludmilla bafouilla, un peu gênée, mais pourtant très tentée ! C’était comme si on lui proposait de voir et de parler à des gens ” normaux ” ou comme si elle revoyait sa famille après 10 ans d’absence !

Mais Enguerran la rassura aussitôt : ça ne devrait pas poser de problèmes, je t’assure, je vais en parler à Carola, mais prépare déjà ton sac ! Tu partiras demain matin pour manger avec nous, ce n’est pas loin !

Une demi heure après, Enguerran confirmait l’invitation, et Ludmilla complètement excitée avait déjà préparé son sac ! Elle eut un mal fou à trouver le sommeil !

Enfin, enfin ! Je vais le revoir, je vais le revoir !