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Ludmilla et Enguerran continuaient à se vouvoyer. Enguerran avait proposé à Ludmilla de venir dîner un soir afin de lui présenter son épouse et ses enfants.

L’étude se trouvait au rez de chaussée d’une belle maison en meulière. Devant une petit cour permettait de garer 3 voitures. À l’arrière de la maison, un grand parc arboré. Il fallait monter quelques marches en pierre pour atteindre la double porte d’entrée. Elle donnait sur un long couloir carrelée de grands carreaux noir et blanc.  Tout au bout une autre porte qui donnait sur le parc. De part et d’autre du couloir, le secrétariat, les bureaux, la salle d’attente. Au bout un joli escalier recouvert d’un tapis rouge desservait l’étage.

Il y avait au premier étage un appartement, et encore un étage sous le toit, un toit de style Mansart. Ludmilla n’avait jamais vu l’appartement. Il était inhabité. Carola n’aimait pas l’ancien, le parquet, les moulures au plafond. Et elle n’avait pas envie de vivre au dessus de l’étude.

Au bout du parc, il y avait un grand terrain, Enguerran y avait fait construire une petite maison, où vivait sa famille. Enguerran n’avait qu’à traverser le parc pour venir travailler.

Ludmilla pour sa part ne comprenait pas ce choix. Elle ne voyait que de loin la petite maison, elle la jugeait sans âme et
” préfabriquée “. Elle n’aurait pas hésité une minute à s’installer en  haut, dans un appartement qui devait être grand avec une jolie vue, quitte à faire des aménagement pour bénéficier d’une entrée séparée. Elle aurait certainement adoré aménager l’étage sous les toits, et ne voyait pas en quoi la proximité de l’étude pouvait gêner ! Ce serait plutôt l’inverse à savoir que les petits pas des enfants au dessus de la salle d’attente auraient pu gêner les clients, mais sans plus ! Après tout cela montrait que le notaire avait une vie, des enfants, ça ne pouvait que le rendre humain !

De plus Ludmilla avait du mal à imaginer Enguerran dans un décor moderne ! Mais peut-être qu’elle se trompait et que la maison était aménagée ” à l’ancienne “. Au fond elle ne savait rien de Carola, elle ne connaissait d’elle que la photo dans le bureau
d’ Enguerran, une femme rousse avec une fillette rousse également et un garçonnet qui ressemblait à son père.

Le jour J arriva. C’était un samedi soir. Ludmilla avait acheté des fleurs. Carola lui ouvrit la porte, une bonne odeur s’échappait de la cuisine. Ludmilla se sentit un peu intimidée. Devait elle serrer la main, faire la bise ? Carola se contenta de dire bonjour et lui prit son manteau et son sac, tout en la remerciant pour les fleurs.

Les enfants en pyjama déboulèrent, et stoppèrent net devant l’inconnue. Leur mère leur dit de dire bonjour. Ludmilla se baissa pour les embrasser et leur dit :

- Je m’appelle Ludmilla ! Je travaille avec votre papa !

Les enfants firent la bise et repartirent en courant. Enguerran apparut, sortant d’une pièce. Il lui dit :

- Nous sommes contents de vous voir !

Ce qui surprit Ludmilla, vu qu’ils s’étaient vu la veille, et qu’ils se voyaient tous les jours ! À sa grande surprise il posa les mains sur ses bras et lui fit la bise en la serrant fort…

à suivre