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J’ai lu cette histoire il y a quelques années, dans un mag quelconque, c’était l’interview d’une des protagonistes de l’histoire.

Plantons le décor d’abord. Il s’agit d’un couple de seniors, qui a été célèbre dans un certain milieu. Ils sont riches, ils habitent la capitale dans deux appartements réunis, afin d’avoir chacun leur indépendance.

Ils ont eu des enfants aujourd’hui adultes. Ils se sont connus très jeunes, ce qui est une des raisons de l’interview, connaître les secrets des couples qui durent.

J’ignore pourquoi j’ai lu cela d’ailleurs, je devais attendre le dentiste, car mon opinion toute personnelle, c’est qu’il est inutile de chercher des recettes et des secrets où il n’y en pas !  Le couple de mes parents a duré jusqu’à la mort et le seul secret qu’ils avaient c’est de s’aimer !

Et puis les temps changent, ma bonne dame, et il devient un tantinet démodé de confondre qualité et durée : un couple n’est pas une pile Wonder, on peut très bien avoir connu une relation harmonieuse qui a duré 5 ans, et s’être ennuyé comme un rat mort pendant 20 ans !

Foin de digression, revenons à nos seniors. Monsieur, appelons le Victor, a été un très bel homme et est réputé pour avoir son petit caractère. Madame, appelons la Adèle, belle femme aussi mais dans le genre discrète, n’aimant pas le tape à l’œil, est aussi plus introvertie et est réputée pour avoir une patience d’ange avec son époux.

Même si ils sont tous deux officiellement en retraite, ils restent assez actifs, projets divers, mondanités and co.

Adèle parle donc de son couple et de leur vie. Ils s’entendent toujours aussi bien, ils respectent l’indépendance l’un de l’autre.
Quand Victor est trop grincheux, il se retire dans son appartement. Ils peuvent ne pas se voir pendant trois jours, mais qu’importe. Ils restent très proches, très complices.

Physiquement ? “Il y a quelque chose d’incestueux à continuer à faire l’amour avec son vieux mari” SIC

Mais on comprend vite que ce n’est plus vraiment nécessaire :

Victor a une maîtresse, une femme très bien, la quarantaine, Juliette. Adèle la connaît bien car elle a été la secrétaire de Victor, elle même a eu souvent besoin de ses services, ce qui fait que Juliette fait presque partie de la famille.

Adèle a compris très vite qu’il y avait anguille sous roche, mais n’a pas fait de scandale :
- Juliette lui fait du bien, il est moins grincheux ! Parfois elle l’emmène le week-end à la campagne.
Et puis Juliette n’est pas une minette écervelée qui attend que Victor divorce pour l’épouser. Elle est divorcée, elle a des enfants une famille. Ils ne se voit pas tous les jours, et cela convient à Victor qui a toujours été indépendant !
Victor ne me quittera jamais. Il a trop besoin de moi et il a ses habitudes ! Il a eu peur que je parte, et il m’aurait laissé faire ! Mais il est heureux que je sois resté !

Pour finir Adèle répète combien Victor et elle s’aiment, se sont toujours aimé !

Mouais !

De l’amour vous dites ?

Je ne suis point naïve, mais tout ce que je vois là dedans, c’est une Adèle qui n’a plus de désir pour son Victor. Du coup ça l’arrange bien qu’une autre se tape la corvée du s*exe !

Un couple qui n’a pas de relations est-il vraiment un couple ?

Non pas pour moi en tout cas !

Elle a certainement de la tendresse pour son mari, de l’admiration que sais-je, une grande amitié. Elle a tout ce qu’on veut, mais n’est certainement plus amoureuse de lui !

Pourquoi elle reste ? Est-ce parce qu’ils ont formé un couple mythique ? Je doute que ce soit pour des raisons financières.

Mais comment peut-elle accepter ça ? Raconter à un journaliste que la vie est belle et que tous les deux sont heureux d’avoir vu Juliette entrer dans leur vie passe encore mais les amis ?

Il ne s’agit pas tant de leur opinion, car on peut très bien passer outre, mais si j’étais l’amie d’Adèle, je lui dirai certainement : ce n’est pas de l’amour !

Je ne peux m’empêcher de penser à la chanson de Jean-Jacques :

En tout cas c’est pas d’l’amour. C’est PLUS de l’amour.

Victor : bon on l’a compris, Victor n’est pas facile à vivre. Se montrer goujat n’est pas un problème pour lui, et sa femme est certainement sa nounou, sa deuxième mère, son âme sœur.
Bien sûr il a une bonne excuse : elle ne veut plus. Mais qu’importe les raisons qui l’ont fait tomber dans les bras de Juliette. Il est clair qu’il n’est plus amoureux d’Adèle.

Pour ma part j’ai toujours trouvé très pathétique ces hommes de pouvoir qui sont tout fiers de s’afficher avec une femme plus jeune, surtout là passé la soixantaine.

Ils croient quoi ? Qu’elle ne voit pas leurs rides et leur corps décharné ? Qu’elle serait là AUSSI si leur portefeuille était vide ?

Juliette est peut-être quelqu’un de très bien, peut-être aussi qu’elle est amoureuse.
Et dans ce triangle, c’est finalement elle qui s’en tire le mieux ! Même pas besoin de se cacher, même pas de culpabilité, j’imagine !

Chère Juliette, veillez à ce que Victor mette bien son cache-nez, car il est enrhumé, je vous ai mis les médicaments et l’ordonnance dans le sac.


Petite parenthèse : qu’un homme senior devienne un grand enfant, ça n’a rien d’extraordinaire. Mais je ne vois pas ce que l’une et l’autre peuvent trouver d’érotique à cela !
Si j’étais Juliette et qu’Adèle me dise cela, soit je me demanderais si il ne s’agit pas d’une technique pour “désérotiser Victor” soit je lui répondrais que je ne suis pas sa mère et que je n’ai aucune intention de le devenir !
En tout cas ça ne ressemble pas à ce qu’on veut nous faire croire : deux femmes amoureuses du même homme, mais plutôt à une mère et une tante veillant sur un enfant !

En général quand j’ai ce genre de discours (c’est pour ça que je l’écris plutôt que de le dire) il se trouve toujours quelqu’un pour dire :

- Ben qu’est-ce que tu en sais ! C’est peut-être de l’amour !

Aujourd’hui on affadit les sentiments, qu’ils soient d’amour ou d’amitié.

Je doute qu’ Adèle mérite une médaille, ni qu’elle ait prouvé qu’elle a le secret du couple qui dure !