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Le lendemain Victoria l’attend à l’heure prévue. Elle a mis une robe choisie au hasard, elle s’en moque un peu. Elle n’a plus envie de faire d’efforts pour le séduire. D’ailleurs elle ne sait pas quoi lui dire. Elle voulait lui parler mais de quoi ? De son cœur en vrille, de son nœud dans le ventre ? Lui faire une scène parce qu’il a menti ? Ah non d’ailleurs, il n’a pas tout dit, c’est différent !

Nolan arrive. Il s’assoit près d’elle dans l’herbe. Ni l’un, ni l’autre ne parle. Puis il finit par dire : “merci de me pas me faire de scène. Je ne sais pas quoi te dire. Je ne regrette rien. C’était bien. Ça restera un bon souvenir”.

Elle dit : pour moi aussi. Puis comme elle ne sait plus quoi dire, elle pose la tête sur son épaule. La réaction ne se fait  pas attendre. Il se jette sur elle, l’embrasse, la couche dans l’herbe. Victoria porte bien son prénom : elle a l’impression d’avoir le sourire de la victoire sur les lèvres ! C’est ça que je voulais, c’est ça que j’attendais, même si je ne me l’avouais pas à moi-même !

Après ils parlent encore. Cette fois c’était bien la dernière. Il faut partir.

Les jours suivants Victoria vit en pilote automatique. Les amis, le dernier soir, les valises, ses parents. Quand la voiture quitte le village au petit matin, elle pleure en silence à l’arrière de la voiture, avec l’impression de redevenir la fillette qui pleurait parce que les grandes vacances étaient finies.

Pendant un an, elle ne vit que cette histoire dans ses souvenirs. Un regard lui rappellera Nolan, une odeur la ramènera en été. Elle regarde les photos de l’été où il ne figure jamais. Elle range avec soin la robe du premier jour qu’elle ne remettra plus jamais, car d’autres mains que les siennes ne pourraient pas la toucher. Elle refuser qu’un garçon l’approche. Elle sursaute le jour où ses parents racontent lors d’un repas en famille “la fois où Victoria s’est foulé la cheville dans les dunes”.

Elle va à la poste consulter les annuaires de la France, et cherche les médecins dans les pages jaunes. Elle le trouve, note l’adresse, le numéro…
Ça l’avance à quoi ?

Elle écrit des poèmes, puis elle se rend compte qu’elle n’a plus écrit son journal depuis le jour où elle l’a rencontré, trop occupée à vivre.

Alors elle se met à écrire, à tout raconter dans le moindre détail de la belle aventure, allant jusqu’à chercher dans le calendrier les marées et les lunes.

à suivre