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Victoria avait 19 ans quand elle a croisé la route de Nolan. C’était les vacances, elle et ses parents avaient loué une petite maison dans une petite station balnéaire, comme tous les ans. Dans les maisons voisines, beaucoup d’autres familles d’amis de la famille, les enfants se connaissaient, jouaient ensemble, les ados se retrouvaient à la plage, arpentaient les rues en mobylette et sortaient danser le soir ou faire un feu de camp sur la plage.
À l’époque personne ne faisait de scandale pour si peu !

Victoria était une jolie jeune fille, même si elle l’ignorait encore. Elle avait de grands yeux verts innocents, et une longue chevelure brune ondulée, un petit nez retroussé couvert de tache de rousseur. Elle n’était pas très grande, mais bien faite, elle avait de longues jambes musclés, elle aimait le sport, faisait de la natation et de la course. Mais comme toutes les adolescentes elle manquait de confiance en elle, même si elle plaisait à quelques garçons de la bande. Elle était plutôt timide, mais elle était relativement à l’aise avec la bande d’amis des vacances qu’elle connaissait depuis longtemps. Elle avait eu des petits béguins, mais n’était jamais tombée réellement amoureuse.

En réalité quand elle avait un petit copain, cela lui faisait peu d’effet. Ou plutôt si ! Cela lui faisait l’effet d’avoir un frère, un bon copain!

C’est celui qui est toujours à la maison, qui regarde les séries d’ado avec moi, qui me propose de m’accompagner pour m’acheter un jean’s, prends de mes nouvelles, mais ne cherche pas plus que ça à me connaître. On rigole, on se chatouille, on se pique les pop corn au cinéma. On s’embrasse sous les portes cochères. Tout cela est plutôt agréable, mais quand on est chez moi ou chez lui, cela se termine toujours au lit ! La première fois, ça allait, c’était un peu la découverte, et il faisait des efforts pour m’impressionner, la deuxième j’avais trop bu… Et la troisième, quatrième et bien c’est la corvée, voilà ça me barbe !

Voilà ce qu’écrit Victoria dans son journal intime, mais qu’elle ne dira sûrement pas, même à ses meilleures amies, quand on a un petit copain, on raconte le meilleur, et puis on pense à toutes celles qui aimeraient bien avoir un copain, on fait la grande, on est fiérotte !

Bien sûr ce que je vous raconte date ! Victoria avait 19 ans, aujourd’hui on trouverait le même état d’esprit chez une fille de 14 ans, mais revenons à notre plage… Pour l’heure, Victoria n’a pas de petit copain et ça lui convient très bien !

Un après-midi, Victoria et ses amis décident d’aller près des dunes. Ils partent à plusieurs, certain à pied, d’autres à vélo, d’autres enfin en mobylette. Marc propose à Victoria de l’emmener sur son porte bagages, elle hésite un peu à cause de sa robe. C’est une jolie robe blanche avec un col marin, elle est toute droite, et ses copines disent qu’elle pourrait choisir plus sexy et plus moulant, mais elle a ce côté petite fille qui plaît bien à Victoria.

Victoria monte donc derrière le jeune homme qui veut l’impressionner. Mais sa mobylette n’a pas beaucoup de chevaux sous le capot, d’ailleurs elle n’a pas de capot non plus !

Dans le sable, il dérape, patine, Victoria propose de descendre, vu la vitesse, autant marcher à pied ! Mais il insiste. Et voilà qu’en voulant aborder la dune, ce qui devait arriver, arrive, ils tombent tous les deux dans le sable, et la mobylette continue de hurler avec la roue avant planté dans le sable, et la roue arrière qui tourne dans le vide, en l’air. Les autres accourent, les garçons ramassent la mobylette et se moquent de leur copain, une fille secoue la robe pleine de sable et veut aider Victoria à se relever.

Hélas Victoria pousse un cri. Elle a très mal à la cheville et ne peut pas poser le pied droit par terre. Sa cheville commence à enfler. Tout le monde parle en même temps, que fait-on, on continue, on repart ? C’est grave ou pas ?

Finalement un garçon décide de partir en mobylette prévenir les parents de Victoria, tandis qu’une fille soutenant Victoria l’escorte jusqu’à la route, les autres pourront continuer leur périple. Les parents de Victoria, heureusement ne sont pas encore partis à la plage. Ils prennent la voiture, et vont récupérer leur fille.

La mère de Victoria est furieuse, et lui dit qu’elle n’a plus l’âge de faire des bêtises, quelle idée de monter sur une mobylette ! Et puis l’hôpital est loin et c’est l’été !

Son père dit qu’on va aller chez le médecin, il est en vacances mais il a un remplaçant. Il trouvera bien cinq minutes pour les prendre entre deux clients.

Victoria ne pense qu’à son après-midi gâchée, à la soirée de samedi où elle ne pourra pas danser, à sa robe qui est sale, à la sandale qu’elle a perdu sur la plage.

Mais voilà qu’apparait dans la salle d’attente le docteur. Victoria entend vaguement son père parler avec lui et visiblement il est convaincant, car le docteur se dirige droit vers Victoria, malgré les autres clients.

Depuis qu’il est entré dans la pièce, Victoria le regarde, fascinée. Quel âge peut-il avoir ? 30 ans, 40 ? Il est plutôt massif, pas forcément musclé, mais massif. Ses cheveux sont blonds foncés, longs, comme c’est la mode, et ondulés. Il a un regard d’acier, pas vraiment souriant, sérieux. un charisme incontestable.

En s’approchant il lui jette un regard perçant. Victoria se sent terriblement intimidée. Il lui dit quelque chose qu’elle ne comprend pas, et elle est fascinée par le timbre de sa voix. Envoutante c’est le mot ! Il la fait lever et la prend à bras le corps pour l’aider à marcher. D’un geste il balaye le geste de sa mère qui veut rentrer dans le cabinet.

Elle réalise à peine qu’elle se retrouve allongée sur la table d’examen, sa robe froissée remonte un peu trop, et d’une main délicate, le beau docteur lui retire sa sandale pour examiner sa cheville…

à suivre