Quand mes parents ont acheté la Sauvageonne, ils ont rencontré Aurélie, dont j’ai déjà parlé, une grand mère adorable, mère de 7 enfants, une grand mère dont chaque ride,  sur son visage buriné racontait une histoire. 

Sous le grand chêne, dans sa maison, sur la colline d’en face de la Sauvageonne, elle nous racontait des histoires de son enfance. Petite, elle habitait la Sauvageonne qui n’avait que deux pièces. Elle emmenait ses oies à pieds à des kilomètres de là. Elle allait à la messe à pied avec ses sœurs le dimanche, même en plein hiver, la nuit pour la messe de minuit.

Elle nous racontait aussi qu’elle et sa famille emmenait le blé à dos de mulet au moulin de la garrigue. Ce moulin a été détruit, elle nous désignait l’endroit du doigt, tout en haut là, sur la garrigue, avec une telle hauteur, un tel vent, les ailes tournaient bien, vous pensez.

C’est l’endroit le plus haut que l’on peut voir de la piscine. Nous sommes souvent montés à pied, une vraie expédition, d’ailleurs l’endroit fait la joie des motards enduro qui descendent à grand bruit la pente abrupte.

Il y a un an, un particulier a racheté le terrain. Il a voulu reconstruire le moulin “à l’ancienne”. Certains étaient ravis, d’autres non. Mais il a réussi à mener à bien son projet.

J’ai vu les pierres monter une à une de loin. Mon frère y est allé à pied avec son bâton de randonneur, je n’ai pas eu ce courage, il fait trop chaud l’été !

Là j’ai eu la joie de le voir presque fini, avec un toit. Un toit presque plat qui surprend Artémis, peu habituée aux moulins de la région. Il n’a pas encore d’ailes. J’ai pris ma voiture, et j’ai du tâtonner, (GPS inutile) avec juste ma mémoire et ma connaissance des chemins blancs non balisés, et je l’ai trouvé.

Magnifique, blanc au milieu des pierres blanches et du ciel bleu, il me rappelle “Les lettres de mon moulin” il ne manque plus que les lapins !

Vivement cet été qu’il soit fini !

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