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Quand on parle d’autoriser les drogues douces et que je donne mon avis, bien que je sois mal placée pour le faire, vu que je ne sais pas ce qu’est une drogue, douce ou pas, mais je donne mon avis quand même, non mais !

Je disais donc que mon avis, (qui n’a guère changé, même si seuls les imbéciles etc), c’est que les jeunes ont le goût de l’interdit. Il y aura forcément une escalade, vers l’échelon du dessus, parce que ce qui est autorisé n’est pas assez rock and roll…
À part l’alcool, mais comme on nous fait la morale pour un oui ou pour un non, c’est clair qu’il va rester rock and roll !

Mais là n’est pas le sujet !
Je sais je “digresse”, j’écris trop et je fais des préambules très long !

Les jeunes ? Pas si sûr ?

Rebelle (et mère de 2 rebelles), il est clair que je n’aime pas trop qu’on me dise ce qu’il faut faire et de marcher dans les clous, qu’on me dise  : rentre dans le rang, je ne veux voir qu’une tête !
Un zeste d’indiscipline, un air rêveur qui sert d’excuse facile  : elle plane, elle ne le fait pas exprès (tu parles !) et j’ai toujours trouvé le moyen de prendre la tangente, le chemin de traverse, les chemins buissonniers !

Il paraît que les autodidactes sont des indisciplinés, c’est plutôt un compliment !

En regardant en arrière, en me regardant vivre, je me dis que mon goût de l’interdit atteint des proportions étonnantes, même si ça n’a rien à voir avec l’alcool ou les drogues…
Cela aurait plutôt un rapport avec les amoures clandestines… ou le se*xe si on veut appeler un chat un chat !
J’aurais du enlever l’étoile pour faire grimper les stats !

Un jour, il y a longtemps. j’avais une liaison avec un homme au bureau. Il souhaitait que l’on reste cachés, pour vivre heureux, mais ça ne convenait pas vraiment.
Il m’avait dit : ça met du piment ! Ce qui n’est pas faux !

Mais je n’ai pas attendu les liaisons fatales, les amoures de bureau, les hommes pas libres pour connaître ce goût de l’interdit ! À croire que je le cherchais !

J’ai raconté l’histoire du petit Bruno, et pourquoi on se cachait. Il y a eu la période où on se cache des parents. Petits bisous volés dans la tente plantée à la Sauvageonne, rendez vous secret nocturnes, flirt avec un cousin… quelle horreur dirait mes filles !

Cette période a été très courte, mes parents étaient plutôt cool. D’ailleurs le plus souvent, c’étaient les garçons qui voulaient se cacher, mon père leur foutait les pétoches !

J’ai raconté aussi l’histoire de Chérubin, Alban.

Pourquoi nous sommes nous toujours cachés ? Quand il avait une copine, ça pouvait se comprendre. Nous nous sommes cachés très longtemps parce que nous étions des copains… Et le reste ne regardait que nous…

Mais Alban n’a pas été le seul. Très souvent j’ai eu des petits copains “cachés”. Parce qu’ils n’étaient pas libres, mais qu’ils avaient envie, et pas envie de résister !

Heureusement pour moi, je n’en ai jamais conclu que j’étais trop moche pour être montrée, comme dans la chanson de Bénabar (vous savez celle qui dit toujours oui, mais comme elle est pas terrible, faudrait pas que les copains le sache !)

J’avais choisi d’en être plutôt flattée, d’autant que c’étaient eux qui m’avaient draguée.
Et je m’amusais bien, à courir, à rire, dans les bottes de paille, ou dans le noir. Je m’amusais de l’interdit, de prendre des risques. Je m’amusais d’être assise à côté de Gildas qui me caressait les cuisses, alors que sa copine était juste en face, je m’amusais de la main de Venceslas, sous mes fesses sur le canapé où nous étions trop serrés, des baisers volés entre deux portes. Et bien souvent c’était moi qui devait les freiner, leur dire  : tu prends trop de risques, pourquoi tu me suis au petit coin ?
Quelle garce !
Je me suis même cachée de ma propre sœur, à qui je n’ai jamais volé de petit copain, il s’agissait d’un garçon qui lui plaisait et qui m’avait choisie moi.

J’ai eu pourtant une période où j’ai développé un complexe. Parce que c’est tout de même bien de s’afficher avec son petit copain, et que dans certain cas j’étais même fière d’avoir séduit tel ou tel mâle. Et puis parfois j’avais bien envie de rabattre le caquet à certaines filles qui me regardaient de haut… Je sais c’est nul, mais j’étais jeune !

Si je n’avais pas peur d’être moche, être celle qu’on cache, n’est pas forcément flatteur !

Mais à qui m’en plaindre, à part à moi-même ? Ou à Alban ?

C’est ce moment qu’a choisi Alban, pour révéler à sa copine et à tous ses potes qu’on faisait des trucs pas catholiques et ce depuis quelques années !

Le temps a passé. Un souvenir m’est resté pourtant : jeunes mariés, nous étions mon mari et moi en vacances chez mes beaux parents. Les murs n’étaient pas bien épais, chambre séparée ou pas, il était difficile de s’en donner à cœur joie ! Un soir, mon mari a prétendu que nous allions boire un verre en ville, et m’a emmené en voiture dans un petit chemin creux sur la route de la Sauvageonne ! Je riais comme une folle en lui disant que je pensais cette époque révolue !

Le goût de l’interdit c’est aussi les endroits incongrus. Tous les soirs dans le même lit, ce n’est plus très rock and roll !

Il faut croire que mon goût de l’interdit est tel que je repère à cent mètres les situations impossible, l’amour entre deux portes, le piment, le sel, l’aventure… Je racontais récemment certains épisodes de ma vie à une amie qui n’en croyait pas ses oreilles.

Je pense aussi qu’il faut de l’imagination pour ça ! Pour commettre l’adultère, il faut de l’imagination, je ne parle pas d’inventer des mensonges…
Mais tout bêtement de “se projeter”, on ne vivrait pas une aventure, si on était pas capable de la vivre avant en rêve !

Ceux qui ne voient rien, ne perçoivent rien, n’imagine rien ne trompent pas !

Je revis mes histoires et je ris…
Quand j’ai eu Yvan au téléphone, je lui ai dit : je n’ai jamais pris le temps de devenir adulte !

Mais quand Tristan me murmure à l’oreille qu’il a l’impression de redevenir un gamin, qu’il est heureux et jeune à nouveau, que ça l’excite de braver l’interdit…

Je me dis qu’il faut vivre, maintenant et ne pas penser à demain !