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Nous som­mes logées dans un hôtel à la péri­phé­rie de Bayonne. Un de ces hôtels usine où le hall d’entrée se résume à trois fois rien, un pré­sen­toir et une machine à café, et où la salle du petit déjeu­ner est minus­cule.

Les esca­liers sont exté­rieurs, les cham­bres don­nent direc­te­ment dehors, à la mode amé­ri­caine, ce que je déteste, car j’ai vu trop de films d’hor­reur avec mes filles, et vu l’épais­seur des por­tes, je me dis que ça doit être facile de ren­trer avec une grosse hache ! Hihi !

Cela per­met de fer­mer le hall d’entrée la nuit, (éco­no­mie du per­son­nel).
Fini le bon vieux temps où même si on ren­trait à 4 h du mat, un char­mant plan­ton m’accueillait d’un “bon­soir Madame, vous avez passé une bonne soi­rée, bonne nuit ! “. Ne riez pas, ce n’est pas si vieux, j’ai connu ça avec ma sœur, du temps où nous allions pas­ser le jour de l’an à Peti­te­vil­le­du­Sud, dans des hôtels pas si chers que ça !

Vous allez me dire, ça existe encore, mais pas au même prix !

Nous som­mes 5 pour deux cham­bres. Vu que les copi­nes d’Arté­mis n’étaient pas sures de venir, et qu’elles n’ont pas les moyens de payer plus qu’une cham­bre, je par­tage ma cham­bre avec Athéna, et Arté­mis par­tage la sienne avec ses deux copi­nes Katia et Cha­nel. Comme nous nous som­mes très orga­ni­sées, nous avons emmené une chauf­feuse, ce qui fait que les filles dor­ment très con­for­ta­ble­ment.

Bien sûr, nous som­mes dis­crè­tes. J’arrive avec mes deux filles, et Cha­nel. Il est con­venu que Katia est celle qui se cache. Arté­mis et ses copi­nes sont tou­tes les trois bru­nes (voir photo de dos) et plu­tôt mates de peau. Athéna blonde et grande ne leur res­sem­ble pas.

Le jour de l’arri­vée, aucun pro­blème, je suis accueillie par une jeune femme, je lui dis que nous ne vou­lons pas de ménage dans les cham­bres (nous allons dor­mir jusqu’à midi). Je n’ai réservé que 2 petits déjeu­ners pour Athéna et moi. On nous pose la ques­tion rituelle “vous êtes venus pour les fêtes), his­toire de nous faire la morale : “pas de bruit en ren­trant la nuit s’il vous plait”.

Je pro­mets que je chan­te­rai la mar­seillaise en bre­ton à 4 h du mat et que mes filles vomi­ront dans les esca­liers et nous déchar­geons la voi­ture, en ten­tant d’être dis­crète au moment de la chauf­feuse !

Un après midi, Athéna décide de res­ter dans la cham­bre, elle veut pro­fi­ter d’Inter­net pour cher­cher du tra­vail en vue de son ins­tal­la­tion à Grande Ville du Sud.

Je vais à la plage avec les trois bru­nes. Alors que nous som­mes dans la voi­ture, je reçois un coup de fil sur mon por­ta­ble. Je n’ai pas le temps de décro­cher et nous écou­tons le mes­sage sur le haut par­leur. C’est le gérant de l’hôtel. Bien sûr notre pre­mière pen­sée à tou­tes les 4, c’est :
- ça y est il a grillé qu’on est 5 !

C’est un mes­sage à ral­longe : “vous êtes venus pour les fêtes… bla­bla­blaba..Vous ne sou­hai­tez pas de ménage dans les cham­bres…. bla­bla­bla. Si vous chan­gez d’avis bla­bla­bla… pas­sez me voir”

Je me sou­viens de ce gérant pour l’avoir vu il y deux ans. Un peu trop zélé, un peu fri­meur avec ses “MON hôtel”… etc…

En ren­trant de la plage, nous sor­tons de la voi­ture. Je monte poser mes affai­res, et le gérant me fait signe d’en bas. Je lui dis “oui oui, je comp­tais venir vous voir, je pose mes affai­res”.

Et je vais le voir. Il me reparle du ménage, je dis que les filles veu­lent dor­mir. Puis il insiste lour­de­ment sur le fait que j’ai pris deux petits déjeu­ners et que je suis la seule à me lever. Que c’est bien dom­mage car je perds des sous, bla­bla ! Je le ras­sure, tout va bien. J’ai droit aussi à trois tout se passe bien dans les cham­bres ? Et j’y aurai droit tout au long du séjour !

Il me dit que les jeu­nes filles sont bel­les et que SON hôtel est bien fré­quenté. Je dis qu’il y a mes deux filles et une copine, en me creu­sant la tête inté­rieu­re­ment pour ne pas me cou­per, voyons voir, Arté­mis et Cha­nel seront mes filles et Katia la copine.

De retour dans les cham­bres nous fai­sons un con­seil de guerre, notre plan de départ est à l’eau, c’est fina­le­ment Athéna qui devra se cacher ! Dom­mage !

Il aurait été plus aisé de “sor­tir” Athéna et d’inter­chan­ger les bru­nes, en ne les “mon­trant” que deux par deux, vu de loin, les bru­nes se res­sem­blent.

Donc plan de bataille. Nous avons repéré les camé­ras dans l’esca­lier de devant, pas sur qu’elles fil­ment 24/24 et enre­gis­trent comme dans les séries poli­ciè­res, mais bon !

Les rideaux des cham­bres seront tou­jours tirés, les filles ne sor­ti­ront fumer sur le bal­con que une par une.

J’essaye de garer la voi­ture tou­jours der­rière l’hôtel, Athéna ne sor­tira que par l’esca­lier exté­rieur, le plus sou­vent avec un cha­peau sur ses che­veux blonds. Sauf la nuit où nous oublie­rons tou­tes pru­dence !

Et c’est là que les ennuis com­men­cent ! Non ?