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L’ambiance se dégrade entre Surdelui et Athéna, le matin elle vient dormir dans mon lit, et me dit qu’elle n’a pas voulu dormir dans la grange avec les autres.

Athéna a largué son Jules mais ce n’est pas pour autant qu’il part. Venceslas joue les médiateurs, Athéna dit à Surdelui qu’il peut rester jusqu’au lendemain comme prévu pourvu qu’il ne fasse pas la tête. Pour couronner le tout, le temps s’est dégradé. Artémis regarde des films dans la grange. J’emmène les autres à PetitevilleduSud où ils visitent un peu. Venceslas propose d’acheter des bières pour la soirée, je passe au supermarché. Comme je vois qu’il ne se passe rien, que personne n’achète rien, Athéna m’explique en catimini, que Venceslas n’a jamais d’argent… Donc il propose… mais attends que les autres payent !

À noter, parce que le détail compte, que Venceslas a plus de 30 ans, c’est aussi un ancien légionnaire, pour le moment il cherche du boulot, ou va peut être retourner à l’armée… Enfin qu’il dit, car je comprendrais vite qu’entre ce qu’il dit et qu’il fait !

Il est vrai que je lui avais payé l’entrée de la visite du château, qu’il n’a même pas visité, il est resté 5 minutes, soit disant pour laisser les “tourtereaux” parler seul à seul ! En fait ça ne sert à rien, Athéna a pris sa décision, elle ne supporte plus le loustic, et les laisser seuls ne sert à rien !

Avec ce temps pourri, je n’ai qu’une envie, que les deux mecs dégagent vite fait. À la Sauvageonne il n’y a pas trop de monde, Martine, Jolinette, Manivelle, mes filles et moi. L’idéal pour des “squatteurs”, c’est trop calme, les granges sont trop vides. Heureusement Surdelui travaille et devra fatalement rentrer à GrandevilleduSud. Quand à Venceslas, je l’ai entendu dire au téléphone à un pote qu’il était dans une famille accueillante !

En effet j’avais acheté suffisamment à boire. Martine a refusé que je m’occupe de la cuisine, vu que c’était les invités de ma fille, je ne voulais pas la faire travailler, mais la cuisine c’est toute sa vie, elle a fait de bons petits plats, elle a reçu les compliments avec joie.

Le soir les deux soi disant tourtereaux vont au resto, mais ça ne donne rien. Puis ils passent la soirée dans la grange, je suis couchée. J’entends plus tard des éclats de voix. J’apprendrai que Surdelui a fait le coup du “je pars, et puis non je reste” jusqu’à 4 h du matin. Tout en refusant de partir sans son pote qui commençait à se lasser. Puis finalement le Venceslas a dit qu’il irait dans sa famille à Goudron, et Surdelui est parti seul. Ensuite il a harcelé Athéna au téléphone pendant plusieurs semaines, mais c’est une autre histoire. 

Heureusement le mardi soir, mes filles et moi avons réservé au restaurant le Clos du bouc, le même que l’an dernier. Perspective agréable que de se dire qu’on va être enfin seules, toute les trois, pour passer un bon moment !

Le lendemain, mardi, réveil normal, avec toujours Venceslas, dont on se serait passé.
La “famille accueillante” n’a plus spécialement envie de l’être !  Et oui tout le monde a ses limites, mais ce genre de personnage n’est pas capable de le comprendre. D’autant que son soi disant départ pour aller dans la famille est cousu de fil blanc. Il va partir en train… ou en stop, pas grave !

Je lui pose des questions, je suis la reine des questions : à moi il ne faut pas raconter de bobards : si on me dit “je prends le train”, je demande :
“ah bon tu as ton billet, Athéna peut t’emmener à la gare pour l’acheter”
Mais bon ce n’est pas clair, évidemment il n’a pas un rond. Il pourrait faire du stop quand même, je ne le trouve pas bien dégourdi pour un ancien militaire !

Finalement l’après midi, c’est Athéna qui l’emmène en voiture à Goudron. À ce moment je suis partie avec Artémis faire du shopping, histoire de décompresser un peu. Athéna m’appelle en route pour me dire que ses pneus sont dégonflés, peut être crevés, c’est Machin Venceslas qui l’a dit !

J’avoue que ma fille adorée commence à me courir sévère, je la vois venir !
Je réponds que je n’ai pas du tout envie d’aller la chercher où qu’elle soit, même en panne, qu’elle appelle l’assurance, et que je ne lui prêterai pas non plus ma voiture. Et puis c’est quoi ce rigolo, si ses pneus étaient crevés, elle n’aurait pas fait 16 kilomètres ! Elle râle en me disant que Venceslas est mécano. Finalement j’avais raison, les pneus étaient juste dégonflés. 

Puis l’après midi avance. En fin d’après midi, Athéna me demande par SMS si ça ne me dérange pas que Venceslas revienne à la Sauvageonne !
Je ne comprends pas grand chose, mais je réponds par SMS : “oui mais pas au resto”… Plus tard je comprends qu’elle a compris ce qu’elle voulait bien comprendre : que je change de jour pour le resto. Ce qui est faux !

Car là, je veux bien avouer mes torts, oui et même dix fois : sans moi il n’y aurait pas eu de clash ! Je ne veux rien entendre ! Je déteste m’être préparée pour quelque chose et qu’on l’annule au dernier moment, surtout pour des motifs aussi futiles ! Mes filles le savent très bien ! À moins d’une mort subite dans l’entourage, d’une fièvre de cheval, je refuse de reporter !

Donc elle fera ce qu’elle voudra de son squatter, nous irons au resto ! Artémis s’en mêle en me disant que ça ne se fait pas de le laisser seul !
Je réponds que ce n’est pas mon pote, que je lui ai fait assez de sourires en 2 jours, il n’avait pas besoin de revenir ici, alors qu’il était dans sa famille et qu’il ne sait pas comment repartir !

Je m’engueule avec Athéna. Elle me dit qu’ils ont décidé tous les deux qu’il revienne, quelle drôle d’idée ! En fait ils s’amusaient bien tous les deux à critiquer Surdelui (quelle mentalité) et voulait continuer ! Et bien sur elle a compris que je voulais reporter le resto !

Bien sur Venceslas entend les engueulades et dit que sa mère lui a donné 15 €, il peut venir avec nous ! Je trouve ça ridicule, avec ça il va s’offrir un seul plat et nous regarder manger, et pour boire, ça on peut lui faire confiance, il a vidé pas mal de bouteille pendant son séjour ! Et puis de toutes façons je n’ai aucune envie d’être avec lui au resto. Je refuse ! 

Voilà que Martine s’en mêle, elle dit qu’elle ne veut pas rester seule avec lui, ni lui faire à manger, elle qui lui a fait tant de sourires, et l’a trouvé charmant pendant deux jours. Je lui réponds qu’elle s’adresse à Athéna, le type n’est pas mon pote. D’ailleurs si il avait un brin de jugeotte, il serait déjà parti, en stop, à cheval, à dos d’âne ! Je dis à Martine qu’elle ne s’occupe pas de lui qu’il ira dans la grange faire ce qu’il veut ou qu’il restera dehors, ce n’est pas un problème.

Comme je ne suis pas fâchée avec Artémis, et qu’elle avait envie de sortir, elle, je propose d’aller seule au resto avec elle. Mais Artémis pense que je vais faire la tête, et que l’ambiance n’y sera pas. Je lui réponds qu’on oublie tout dès qu’on est en route, et qu’on s’expliquera une autre fois. Finalement les choses semblent s’arranger. Martine propose gentiment à Venceslas de manger, Athéna monte dans la voiture, pas très convaincue. Je me dis qu’on va décompresser pendant le trajet qui est assez long.

Alors que nous sommes prêtes à démarrer, derrière la maison, donc loin des regards des petites et de Venceslas, Martine arrive avec une poêle à la main, pas pour nous frapper, mais presque et crie :

- Espèce de s.. ou… vous êtes des S..

On a pas bien compris le début, mais on a bien compris la fin ! Du coup mes filles n’ont plus envie d’aller au resto : “oh non là c’est trop, on ne peut pas y aller”.

Je suis furieuse ! Les choses s’arrangeaient et Martine selon son habitude met les pieds dans le plat ! Du coup Artémis descend et décide que finalement on emmène le squatteur. Elle va le chercher. Pendant ce temps Athéna me dit quelque chose, surement encore une fois de reporter le resto, je hurle : “ta g…”.  Elle claque la porte, s’en va et je pleure.

Quand Artémis revient, je lui dis d’appeler le resto pour annuler. Je suis restée au volant. Une fois qu’elle a appelé, je prends ma voiture et je pars.

Je déteste ma fille, je déteste ma mère. Je pars à Petite Colline, à la tour, c’est toujours là où je vais… Alors qu’il y a des endroits plus sauvages, plus jolis, plus isolés.

Je pleure longtemps à chaudes larmes. La nuit tombe. Je me dis que j’irais bien manger seule au café, ou même prendre une chambre d’hôtel.

Je n’ai pas envie de revenir à la Sauvageonne.

à suivre